Crazy friends ❤✌✴⭐

Chapitre 1 : James: liés pour l'éternité

Point de vue de James:

Je désespérais de trouver l'un de mes amis quand une fille attira mon attention, ce qui n'est pas si inhabituel que ça Elle marchait sur le quai de la gare, traînant derrière elle une valise violette gribouillée au marqueur noir et un sac multicolore sur le dos.

Ses cheveux blonds comme les blés, bouclés et très longs retombaient sur ses épaules et se soulevaient au rythme de ses pas. Son sourire était éclatant: son optimisme déteignait sur les personnes qui la suivaient.
On aurait dit que ses yeux éclatants changeaient de couleur, comme si elle était la seule à voir certaines choses. En dessous, un nez ni trop petit ni trop gros surplombait des lèvres pulpeuses et colorées, si attirantes qu'elles me faisaient déjà de l'effet.

Sa petite taille et sa peau hâlée faisaient ressortir ses formes bien dessinées. Elle avait des lunettes rondes qui lui donnait un air à la fois comique et sérieux.
Je remarquais son style coloré et vintage : différente. Ses bijoux fantaisistes, ses vêtements décalés et ses converses blanches recouvertes de mots lui donnaient un air insouciant, positif et rempli de folie. Exactement le genre de fille avec qui je ne pourrais jamais sortir, puisqu'elles ne sont ni populaires ni aimées de tous, juste bizarres.

Elle était vraiment jolie mais je voyais toutes ces petites imperfections qui rendent les gens interressants : les points noirs sur son nez et les boutons qui se mêlaient a ses taches de rousseur ( apparent grâce à son absence de maquillage ). Ses cheveux pas très bien coiffés mais éclatants, le petit trou recousu dans son jean ( que n'importe qui aurait jeté à la poubelle et filé en acheter un neuf ) et la poussière sur ses chaussures...

Tout montrait que son image n'était pas sa priorité ou peut-être n'avait-elle tout simplement pas l'argent nécessaire...
Mais quand je la regardais, ce qui me sautait aux yeux ce n'était pas ses petits défauts mais sa joie de vivre. Elle ne paraissait pas à sa place au milieu de tous ces gens pressés qui ne voulaient pas rater leur train. Quand les voyageurs se pressaient à la recherche de leur train, elle, souriait en observant ce qui l'entourait d'un air distrait.

Un couple d'une trentaine d'années et deux enfants l'entouraient.

Le plus jeune lui ressemblait tellement que je ne doutais pas un instant qu'il soit son frère. Il devait avoir dans les 5 ans et tenait sa soeur par la main. Il avait de ces yeux bleu océan qu'on pourrait passer des heures à regarder et des cheveux si épais qu'ils formaient un casque autour de sa tête. Sa taille, grande pour son âge, était la seule différence qu'il avait avec sa soeur, sinon, ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Il avait cette façon de porter un tee-shirt à manches coûtés par dessus un manches longues et des bracelets brésiliens aux poignets qui rappelaient tout ce qu'un enfant pouvait avoir de plus mignon et original. Toutes les filles baveraient très certainement devant lui d'ici une dizaine d'années quoique les garçons se moqueront de lui vis-à-vis de son style quelque peu atypique...

La deuxième, une fille, était leur opposé complet : grande, mince, les cheveux lisses et foncés ( brillants et soyeux, démêlés à la perfection ) retenus par une queue de cheval haute surmontés d'yeux si sombres qu'on aurait dit du noir pétillants de malice. Elle portait des vêtements habillés, à la mode et des baskets bleues avec des strass. C'était le genre de fille que tout le monde admirait, avec un physique de mannequin et un goût pour la mode, sans oublier l'intelligence désintéressée. Elle insistait pour porter la valise de la jolie fille que j'avais remarquée un peu plus tôt depuis 5 bonnes minutes déjà, sans aucun succès. Je n'aurais su dire si c'était sa soeur ou un cousine ou bien une amie mais elle avait un air de ressemblance avec les adultes alors cela devait être sa soeur.

La mère avait le même physique que la cadette mis à part ses yeux aussi bleus et remplis de bienveillance que ses deux autres enfants.

Les yeux marrons clair du père ( piquetés d'or pour qui voulait bien le voir ) brillaient de multiples émotions et ne dépassait son aînée d'une vingtaine de centimètres seulement.

Cette famille, ce n'est pas la mienne mais elle me rappelle le jour où j'ai accompagné ma soeur jusqu'à ce train. Aujourd'hui, je suis venu seul, comme l'année dernière d'ailleurs. Tout le monde avait quelque chose de mieux à faire, personne ne pouvait m'accompagner. Mes soeurs avaient soit un cours de rattrapage à la fac soit un rendez-vous à la garderie, mon frère était chez un copain pour son anniversaire et mes parents... Ne parlons pas de choses qui fâchent alors que l'année n'a pas encore commencé.

Je me retrouve donc seul, encore. Je déteste ce sentiment de tristesse, de solitude et, je l'avoue, de jalousie qui, petit à petit, s'insinue en moi. Voir tous ces gens aimants... Ça me rappelle à quel point ma famille est détruite mais surtout, à quel point je suis malheureux. On ne dirait pas pourtant, en me regardant, on ne voit qu'un gosse pourri-gâté qui se croit au-dessus des autres. Mais à l'intérieur... La vérité est que je suis brisé et que je ne veux pas l'avouer au monde.
J'aimerais être comme cette fille... Elle a tout pour être heureuse,elle l'est d'ailleurs, et là, sur ce quai, elle parait si innocente, si fragile... Telle une poupée de porcelaine. Une beauté à l'état pur, attendant d'être sculptée par la vie. Elle ne parait pas se douter que la vie n'est pas toujours belle, que là, dehors, des drames l'attendent a chaque coin de rue. Je la vois discuter, sourire, avec un tel naturel que je me demande si, un jour, je deviendrais comme elle, s'il y a encore un espoir que je ne sois pas un cas désespéré, comme ma soeur le dit parfois.

Soudain, nos regards se croisent. Ce que je ressens à ce moment est juste indescriptible : une vague de chaleur me parcourir des pieds à la tête. Je sens son énergie m'envelopper et m'attirer à elle, mon coeur palpite et ma tête bouillonne. Je sens comme un lien nous unir. Et là, ça fait tilt dans ma tête. Et je comprends : c'est Elle.