Chapitre deux

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Les filles venaient de rentrer et faisaient un boucan d'enfer. Message comprit : fini les révisions. Nous allâmes dans la cuisine pour discuter un peu.

– Il a bien mangé ?

– Il est venu chercher son assiette en tout cas. Ton message l'a réveillé, je ne te félicite pas...

– En même temps, qu'est-ce que tu faisais dans sa chambre ? demanda Amélie.

– Je venais le prévenir que j'avais fait à manger comme lui ce matin.

– Attends deux secondes... Tu es en train de me dire qu'il a dormi, alors qu'il savait que tu étais réveillé ?

– O...

– Il t'a aussi fait à déjeuner ?

– Oui pourquoi ?

– C'est génial, ça veut dire qu'il t'aime bien.

– Pas compris.

– Il ne dort jamais lorsque quelqu'un est réveillé à côté de lui s'il n'a pas un minimum confiance, ça m'a pris plusieurs semaines avant qu'il n'accepte de s'endormir avant moi.

– J'imagine que sachant que tu as confiance en moi, il est un minimum rassuré...

– C'est top en tout cas, je suis contente que vous vous entendiez bien. Il a voulu te faire plaisir, sa phase est moins pire que ce que je pensais.

Je ne comprenais pas vraiment ce qu'elle cherchait à me dire, mais connaissant Anna, parfois, mieux valait-il ne pas savoir.

– Tu as pu jeter un œil à ses blessures ? J'ai peur que cela ne s'infecte.

– Pas vraiment, il n'a pas beaucoup quitté ta chambre.

– J'irais lui parler si ça te va ?

– Pourquoi moi ?

– Il a l'air de t'accepter alors ça ne le brusquera pas trop et peut-être qu'il acceptera.

– Mais je ne le connais pas, qu'est-ce qui va se passer si, au contraire, je le brusque en faisant un faux mouvement.

– Je te donnerais toutes les informations nécessaires mais fais gaffe s'il te plaît, il est fragile lorsqu'il est dans cet état.

– Je ne suis pas sûr d'en être capable, je ne veux pas empirer les choses...

– Je voudrais bien le faire moi, crois-moi, rigola Amélie. Cela me donnerait une excuse pour le voir en petite tenue mais je ne suis pas en médecine, moi.

– Je vais voir ce que je peux faire...

– Merci énormément, je vais lui parler.

PDV Colin

Froid. J'avais froid mais mon corps était bouillonnant. Mon esprit semblait vide, comme si penser était trop compliqué. J'étais encore choqué de leurs paroles. J'étais un « fardeau », un « incapable ». Je devais « devenir un homme » et ensuite je serais « digne ». Ma rage semblait pourtant vouer toutes ses forces à me geler l'esprit et je n'étais pas capable de faire grand-chose. Je n'avais pas envie de pleurer, j'étais juste vide. Un trou béant prenait place en moi et mon esprit semblait tellement fatigué que mes émotions se brouillaient dans ma tête en une sorte de bourdonnement infini.

Je fixais la fenêtre, comme souvent. Cela donnait l'impression que j'admirais l'extérieur, mais en réalité, je cherchais juste à retrouver le fil de mes pensées. Je voulais parvenir à y voir clair, faire le point sur les mes sentiments avant de m'ouvrir mais qui peut réellement prétendre avoir un contrôle complet sur ses sentiments ? Personne.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 26, 2019 ⏰

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