Assise sur le muret en béton de l'arrêt de bus, j'admire les étoiles en mâchant vulgairement mon chewing-gum. Une bourrasque de vent vient soudainement frapper mon visage de plein fouet me faisant tressaillir. Je rabats la capuche de mon sweat-shirt sur ma tête sans lâcher des yeux les minuscules points lumineux éparpillés là-haut.
Tout à coup, deux gros phares jaunes éblouissants me sortent de ma rêverie. Je décroche enfin mon regard du ciel et me relève avant de me diriger vers l'autobus. En entrant, je salue vaguement le conducteur puis prends place sur l'un des nombreux sièges inoccupés du véhicule.
Je laisse ma tête basculer contre la vitre, mes écouteurs enfoncés dans les oreilles. Le moteur du bus se remet à vrombir et mes paupières se ferment au même moment. La musique m'envoute, à tel point que je ne suis plus capable de percevoir d'autres sons que les douces notes qui se dégagent de mon casque audio. Pas même le vrombissement sonore qu'émet l'autobus.
Une fois le trajet terminé, je descends du véhicule en jetant mon sac sur une épaule puis je me dirige d'un pas las vers l'entrée du lycée. À peine ai-je posé un pied dans le hall de l'établissement qu'un surveillant bondit devant moi en agitant un petit billet rose sous mon nez.
— Dépêche-toi ! Tu es en retard, comme d'habitude.
— Dite ça à mon chauffeur de bus, rétorqué-je en m'emparant du billet de retard d'un geste vif.
Je m'engage dans les couloirs du bâtiment et rejoins ma salle de classe. Lorsque j'arrive devant la porte, je retire les écouteurs de mes oreilles, les fourre dans la poche ventrale de mon pull et abaisse mon capuchon. J'inspire une petite bouffée d'air et appuie mollement sur la poignée. Lentement, je passe la tête à travers l'encadrement de la porte. Par chance, le professeur n'est pas encore arrivé. Je pénètre dans la salle de classe. Aucuns lycéens ne semblent remarquer ma présence, trop occupés à pianoter sur leurs téléphones portables ou à se raconter les derniers potins. Je froisse le petit papier, à présent inutile, dans ma paume et le jette aussitôt dans la poubelle.
Après avoir lancé un regard circulaire dans la pièce, je me dirige vers une table libre au fond de la salle. Je prend place et sort mes affaires de mon sac en attendant l'arrivée du professeur. Quelques minutes plus tard, ce dernier fait irruption dans la salle, le visage rouge et luisant de sueur.
— Bonjour à tous ! s'exclame-t-il, à bout de souffle.
Je ramasse rapidement mes longs cheveux cuivrés en un chignon et m'installe plus convenablement sur ma chaise en tentant de porter de l'interêt aux paroles du professeur d'histoire. Malheureusement, cet effort fût vain. Une dizaine de minutes après que le cours ait débuté, je divague complètement. Je me met à contempler les immeubles gris se dressant à travers la fenêtre en attendant désespérément que les heures passent.
La dernière sonnerie de la matinée retentit. Aussitôt, tous les élèves se ruent vers la porte, heureux de pouvoir enfin sortir de cette fichue salle. Cette matinée a été tellement ennuyante. Les heures semblaient interminables tant elles passaient à une lenteur extrême. Pendant une vingtaine de minutes, mon professeur de biologie m'a exposé les risques que je courais si je ne mettais pas mes lunettes de protection sur le nez plutôt que dans mes cheveux. Son acharnement n'a servi à rien puisque tous ses avertissements se sont instantanément effacés de ma mémoire.
Il est midi, l'heure de la pause déjeuner. Il s'agit probablement du seul moment que j'apprécie dans la journée. Je peux être seule, moi et ma musique, sans être dérangée par la voix insupportable d'un de mes professeurs ou d'une quelconque personne.
Je quitte la salle et me rend à mon casier, la main enfoncée dans la poche de mon jean à la recherche de mon trousseau de clés. Au loin, j'aperçois un garçon aux cheveux noirs pétroles appuyé contre mon casier, un portable entre les mains. Quand j'arrive à sa hauteur, je me plante devant lui tel un piquet et croise les bras sur ma poitrine. Il ne relève pas sa tête.
— Bouges de là, dis-je sèchement en réajustant la bretelle de mon sac à dos.
Cette fois ci, le garçon relève immédiatement son menton, surpris.
— Pardon ? me demande-t-il en fronçant les sourcils.
Je prends une minute pour observer son visage. Son regard azur envoûtant est surmonté par d'épais sourcils noirs, d'une couleur semblable à celle de ses boucles qui tombent sur son front blanc. Un large plis s'est formé entre ses deux sourcils encore froncés. Ses fines lèvres roses sont légèrement entrouvertes montrant d'avantage son incrédulité et son incompréhension face à mon agressivité.
Sa tête ne me dit rien, il doit être nouveau.
— Tu me déranges, finis-je par dire, un peu adoucie.
— Tu pourrais me le dire plus gentiment, dit-il calmement en se décalant sur le côté pour me laisser accéder à mon casier.
J'insère la petite clé dans mon cadenas et la tourne jusqu'à entendre le "clic" puis je dépose mon sac à l'intérieur du casier métallique.
— Et si je n'ai pas envie d'être gentille ? rétorqué-je agacée par son ton suffisant.
Je referme avec fracas la porte de mon casier. Mon geste brutal fait sursauter le garçon et, par la même occasion, m'arrache un petit ricanement moqueur. En m'en allant, je balance ma queue de cheval sur le côté d'un mouvement théâtral, un petit sourire mesquin au coin des lèvres.
Qui est ce personnage au tempérament de feu ?
Vos avis comptent beaucoup pour moi, d'autant plus que c'est le premier chapitre, alors n'hésitez pas à commenter, voter et ajouter mon histoire à votre bibli pour être prévenus de chaque nouvelles parties !
Bisous
Sarah
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Le goût de tes lèvres
Teen FictionPouvons-nous aimer quelqu'un alors que nous ne croyons pas en l'Amour ? Chaque jour, Charlie espère oublier les souvenirs qui la hantent et ne plus ressentir le manque causé par son père absent. Lorsqu'elle rencontre Sacha, un garçon attentionné et...