La naissance

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Chaque enfant guète le jour de ses 18 ans avec impatience, attendant la découverte de ses ailes comme si on allait lui offrir une infinité de pierre précieuses. 

Cette date importante marque le début de la vie d'adulte pour beaucoup, l'avénement d'une nouvelle Ere pour nous qui avions été privé de la capacité de voler depuis ce qui nous semblait, une éternitée. Pourtant le mystère de leur nature était loin d'être présent puisque cela dépendait de celle de nos parents. Ainsi des parents aux ailes de chauve souris ne donnait que peu d'espoir à leur enfant d'avoir des ailes de fée mais ce n'était pas cela qui importait. Avoir des ailes est la certitude de faire partit de quelque chose, une nouvelle naissance pour certains, c'est une validation de notre existence en tant qu'être plein et entier.

Leur découverte ne se fait pas sans mal, si les enfants de parents portant des ailes de fée avait droit à une intronisation en douceur, avec l'aide des leurs qui incisait leur peau anesthésié pour libérer leurs ailes délicates de leur prison de chair, il était loin d'être la même chose pour le reste d'entre nous et j'allais en faire la douloureuse découverte. 

Ma ville était creusée autour d'un énorme puit vide d'où l'on nous jetait pour nous pousser à déployer nos ailes. Le fait que nombre d'entre nous s'écrasent dans un bruit sourd au fond, ne faisait pas souffrir la réputation de cette méthode jugée très efficace bien que particulièrement barbare. Néanmoins on nous rassurait, il y avait des moniteurs de vol en bas pour nous rattraper si nous n'y arrivions pas,  à ceci près que notre vitesse de chute était tellement rapide qu'il y avait de forte chance pour qu'ils n'arrivent jamais à nous atteindre. Mais cela, personne ne nous le disait. 

J'avais vu deux de mes amis se jeter dans le cylindre sans avoir peur, l'un après l'autre sous les conseils de notre instructeur. Ils en étaient remonté avec de grandes et belles ailes de chauve souris, comme leurs parents, les prédisposant à une carrière dans les mines, ce qui était la spécialité de notre cité. Quand mon heure sonna, je me trouva bien moins emplie de courage, pourtant les conseils de l'instructeur étaient simple. Je devais sauter tête baissé, comme un oiseau faisant son piqué et souhaité voler de toute mes forces, comme un oiseau, et je ne devais pas hésiter à mimer le fait de voler avec mes bras, cela pouvait m'aider. 

"Allez Nahel, fait pas ta trouillarde, saute, il y en a d'autres qui attendent"

Le reproche de mon professeur et les murmures de mes camarades ne m'aidaient pas à rester sereine, même les regards et les sourires que m'envoyait mes amis n'arrivaient pas à me rassurer, pourtant c'était la dernière ligne droite, voilà déjà quatres personnes que j'avait fait passé devant moi pour repousser l'inévitable.

Je fini par fermer les yeux et me jeta dans le vide du cylindre en plongeant comme on me l'avait appris. 

Je sentit instantanément mes cheveux se plaquer contre mon crâne, mon corps prendre de la vitesse et l'air claqué contre mon visage et ma combinaison de cuir. Je fini par rouvrir les yeux, j'avais exactement 30 secondes pour que mes ailes se déploient ou je rejoindrait la poussière. Je tenta de me fixer un objectif, de penser au fait que je souhaitai volé, je me mis à battre des bras, espérant déclencher le déploiement de mes ailes mais celles ci restaient bien calfeutrer sous la peau de mon dos. Si l'on m'avait dit comme faire pour voler, nous n'avions eu aucun cours sur la naissance de nos ailes. 

Je me mis à paniquer et à hurler, espérant alerter quelqu'un pour qu'il vienne m'aide, les larmes me montait, j'allais mourrir en m'écrasant sur le sol et personne ne viendrait se soucier de moi. Je me mis à me débattre dans les airs, accélérant ma vitesse de chute, mais je ne voyait toujours personne pour venir m'aider quand une douleur déchirante et des craquement dans mon dos me firent hurler de plus belle. 

Alors que j'étais à quelques mètres du sol, mes ailes venaient de se déployer. Soudain je sentit des mains tenter de me saisir au niveau de la taille et je me débattu, donnant des coups de pieds, terrifiée, et je sentit que mon assaillant me lacha tandis que je me retrouva projetée en arrière. Je sentit que je touchais quelque chose dans mon dos, puis mon crâne et plus rien. 


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⏰ Last updated: Aug 18, 2019 ⏰

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La nature des AilesWhere stories live. Discover now