2 ‐ 𝔻𝕠𝕝𝕝𝕙𝕠𝕦𝕤𝕖

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Cry Baby vivait dans une jolie maison, avec sa mère, son père et son grand-frère. Elle était mignonne, portait de belles robes, et sa maison était rose bonbon. Tous les habitants du village les voyaient comme une famille parfaite, chaleureuse, et même heureuse. Comme s'ils vivaient dans un conte de fées, dans une maison de poupées.

Tous les matins elle se levait, et voyait son frère, seul dans sa chambre, fumant une plante qui faisait tousser la pauvre fille. Sa chambre en était remplie, de ces herbes, de ces feuilles. Elles poussaient un peu plus, jour après jour, le tuant peu à peu.

Elle descendait ensuite les escaliers, sans qu'aucune émotion ne puisse être discernée sur son visage, et arrivait dans son salon. Elle mangeait, toujours blasée, en observant sa mère assoupie sur le canapé, une fiole à la main. Des gouttes d'une substance inconnue en coulaient, parfois. Cry Baby avait déjà tenté de goutter, mais avait recraché ce liquide au mauvais goût. Elle ne comprenait pas pourquoi sa mère en buvait tant.

Parfois elle voyait des ombres bouger, un homme et une femme, l'homme semblait être son père, cependant elle ne reconnaissait pas sa compagne. Elle changeait souvent, passant de la Barbie blonde siliconée, à la très jeune brune assez maigre.

Le soir, elle entendait des bruits dans la chambre, des cris, des gémissements, des mouvements. Cela lui faisait peur, comme si quelqu'un souffrait. Alors, elle se mettait à pleurer seule dans son lit, telle une pleurnicharde. Avec le temps elle avait compris, c'était la raison pour laquelle sa mère buvait, mais pourquoi son père faisait-il donc ça ?

Tout le monde les voyait comme une famille parfaite, il ne fallait pas que l'on découvre ce qu'il se passait. Ils fermaient alors simplement les yeux sur la situation, et se comportaient comme ils devaient le faire, en présence des autres gens. Ils s'habillaient bien, souriaient sur les photos et donnaient l'impression de s'aimer, pour ne pas être complètement brisés.

Ils se raccrochaient à leur image comme si c'était la seule chose qu'il restait d'eux, mais ils le savait, qu'un jour quelqu'un allait voir ce qu'il se passait, là, derrière les rideaux.


|| «Please don't let them look through the curtains.»

Crybaby ᴹᵉˡᵃⁿⁱᵉ ᴹᵃʳᵗⁱⁿᵉᶻOù les histoires vivent. Découvrez maintenant