Chapitre 1

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Une voix m'appelait, très lointaine mais avec insistance. Je crus reconnaître
ma mère, Alors je me concentrais sur le présent et sortit de mes pensées.

_ Isa ? Tu es avec nous ? Isa !

_ Maman, je t'ai déjà demandé de ne pas m'appeler comme ça. Il n'y avait que lui qui avait le droit.

_ Ma chérie, ça va bientôt faire un an...

_ Tais-toi ! Je ne veux plus en parler. Puisque tu ne comprends pas, je m'en vais.

Je courus presque en allant chercher ma veste dans l'entrée. Quand je retournai dans la salle à manger, je les trouvais toujours dans la même position que Quand j'étais sortie. Je fis une bise à mon père, avec l'impression que Lui seul me comprenait. Je me contentai d'un simple hochement de tête envers Ma mère, elle qui n'avait jamais cherché à comprendre Ma douleur.

_ Au revoir, lâchai-je.

_ Isabelle, essaye de me comprendre, ça fera bientôt un an qu'il nous as quittés, Il faudra bien que tu te remettes un jour... Tu es une belle femme Pour tes 25 ans, ne deviens pas vieille Fille...

_ Maman, stop. Tu n'as rien à dire à ce sujet. A une prochaine fois peut être, merci de l'accueil. Au revoir.

Je tournai les talons et claquais la porte de la maison sans me retourner. Ce n'est qu'une fois dans la voiture que je m'autorisais à craquer. Pourquoi m'avait-Il quittée Si tôt ? Pourquoi ne m'avait-il informée de tout ces problèmes ? Dans Tout les cas, me torturer l'esprit ne servirait à rien Il n'était plus la. Chad. Le seul Que j'avais aimé. Celui à qui j'avais accordé Mon coeur, celui qui m'avait accordé le sien. Nous étions ensembles depuis 3 ans, fiancés depuis 1 an, le mariage aurait dû se dérouler 3 semaines après le drame. À la place j'avais eu droit à un enterrement. Il était parti lors de règlements de compte, Il s'était retrouvé mêlé à un blanchissement d'argent Dans la banque dans laquelle il travaillait. Chad En savait trop, Il ne pouvait plus vivre. C'était son patron, Jacob, Que je connaissais très bien, qui avait mis fin à ses jours, devant Moi. Je l'avais vu rester fort, ne pas supplier. Je l'avais également vu s'écrouler à mes pieds, sourire Dans un dernier sursaut de force. Me murmurer qu'il m'aimait, Et Que l'on se retrouverait plus tard. Par la suite, prise de je ne sais quel instinct de survie, j'avais sauté au Coup de son patron, avant de lui arracher son revolver des mains avant de lui tirer dessus. Je l'avais vengé, Mais Rien ne pouvais apaiser ma colère et encore moins Ma douleur.

_ Assez ressassé ses sombres pensées Isabelle, tu dois aller chercher Katie, me dis-je à voix haute comme Pour me rassurer.

Parce qu'en prime, Chad était parti en laissant derrière lui Katie, plus couramment appelée Kat, notre petite fille de bientôt 3 ans, une jeune surdouée qui savait deja parler, lire et écrire. Je devais aller la récupérer à l'école et affronter le Regard des mères parfaites, qui filaient le grand amour avec leur mari, qui s'occupaient à la perfection de leurs mioches. Je faisais tâche dans ce milieu classe, avec Mon pantalon noir, mes baskets censées être blanches mais qui ne l'étaient plus depuis longtemps, ma veste en cuir sur un pull volé à Chad, Et Pour arranger le portrait Ma couleur de cheveux, noir corbeau, semblait déranger au milieu de toutes ces belles têtes blondes Bien coiffées. En allumant le contact Et En démarrant, je jetai un dernier regard en arrière Sur la maison de mes parents, celle de Mon enfance. La maison picarde typique. Un ancien corps de ferme réhabilité. L'intérieur était cossu, chaleureux et accueillant si l'on soustrayait mes parents au tableau. Enfin Ma mère. Elle ne m'avait jamais considérée comme sa Fille, Mais plutôt comme une amie de la famille contrairement à Mon frère, Tom. À 30 ans, Il était deja marié, père de 3 enfants charmants, Emma, Lola Et Pierre âgés respectivement de 7, 5 Et 3 ans. Sa femme, Betty, assurait totalement Le Role de femme au foyer, Et Le travail En tant que commercial de Mon grand frere permettait aisément de subvenir aux besoins familiaux Tout En gardant un confort certain. La famille modèle En résumé, Tout Le contraire de la mienne. J'avais tellement cogité Que je n'avais pas vu le temps ni la route passer. J'étais deja arrivée devant son école, une demi heure avant la sortie. Je sortais de l'habitacle réconfortant de Ma voiture, sortais une clope de Mon paquet Et l'allumai. J'en tirais de longues bouffées, quitte à passer pour une mère irresponsable, autant l'être totalement. J'attendais appuyée contre ma portière que la sonnerie retentisse. Soudain elle retentit, Et me sortit de Mes pensées. Je cherchais Katie des yeux, avant d'apercevoir sa jolie tête rousse, et ses beaux yeux bleus qui rendaient sa tête d'ange encore plus craquante. Elle avait Tout pris de Chad. Sa rousseur, ses yeux bleus, sa peau très blanche, toutes ses taches de rousseurs, sa finesse et sa grandeur. Elle était magnifique. Tout Mon opposé : j'avais les cheveux noirs, les yeux verts, j'étais plutôt petite.

_ Maman ! Tu es venue ! Ça devait pas être nounou ?

_ Non ma chérie, maman a pu se libérer plus tôt. On va voir tonton Félix ?

_ Oui ! Je pourrai jouer avec Paulette ?

Elle était fan de Paulette, le Jack Russel de Félix, le petit frère de Chad, qui avait Le même âge Que Moi. Il habitait à 30 Minutes, Mais Avec les bouchons signalant la fin de la journée, une bonne heure était à compter Pour y arriver.

_ Oui. Allez on se dépêche, Il y a du monde sur la route et ça risque d'être plus long.

NightmareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant