A la Cour de Vienne, avec l'Aiglon...

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Il s'agit pour moi aujourd'hui de vous conter une bien triste histoire, la courte vie de Napoléon François Joseph Charles Bonaparte, né le 20 mars 1811 au Palais des Tuilleries, et décédé le 22 juillet 1832 au Palais de Shönbrunn à Vienne. Il fut de loin mon favoris, parmi tous les héritiers du trône.

Félix et moi avions décidé de nous rendre au château de Shönbrunn à Vienne, afin d'y rencontrer l'héritier de l'Empereur Napoléon 1er, celui qui allait devenir l'Aiglon dans la littérature : avez vous déjà lu la pièce de théâtre d'Edmond de Rostand, qui l'immortalisa ?

Nous arrivâmes donc à la Cour de Vienne, où nous fûmes reçus par le Duc de Reichstadt en personne ! Mon Dieu, quelle délicieuse personne, et d'une beauté indéniable. Ce jeune homme était, si instruit, et il pratiquait également le piano !

Vous ai-je déjà dit à quel point je prise la musique classique ? Aussi quel bonheur que de le voir installé derrière son piano à trois octaves et de l'écouter en jouer des heures entières, mon Marquis à mes côtés ! Les larmes me montent aux yeux lorsque je me remémore ces délicieux instants...

Le Marquis de Catlàbas et moi apprécions énormément ce jeune homme à la santé si fragile, au caractère si doux. A la fois romantique et cultivé, il parlait le français, l'allemand, le grec et le latin ! Connaissait les mathématiques et avait reçu une instruction militaire et religieuse...

En effet, soucieuse de former dès son plus jeune âge le roi de Rome à la lecture, Madame de Montesquiou, surnommée « maman Quiou » par l'Aiglon, souhaita débuter au plus tôt l'apprentissage de la lecture ; elle fit appel à la méthode mise au point par Madame de Genlis pour l'éducation des enfants du duc de Chartres. Proche de la méthode syllabique, elle la complétait en associant une image à un son. Elle l'éveilla également à l'art de la musique, en commandant un magnifique piano à trois octave.

Nous découvrîmes la Cour de Vienne, si bienveillante vis-à-vis de l'héritier de l'Empereur Napoléon Ier, ici la vie se déroulait paisiblement, sans manigance. L'accueil qui nous fût réservé, très chaleureux, nous mit vite à l'aise.

Le Duc nous fit installer dans ses appartements, composés de dix pièces, il souhaitait que nous soyons installé non loin de lui. Ne nous avait-il pas convié ainsi :

"Chère Marquise et Marquis, vous me feriez le plus grand des honneurs, si vous acceptiez de vous installer dans mes appartements, ils sont spacieux, et je me réjouirais de votre présence, croyez-moi...".

Félix et moi acceptâmes avec un plaisir évident, car la compagnie d'un jeune homme si plaisant nous ravissaient.

"Oh, Franz (c'était son surnom) c'est tellement aimable à vous que de nous proposer de résider à vos côtés, et si touchant que nous ne pouvons qu'accéder à votre invitation !" et mon bon Félix de surenchérir :

"Je suis ravi d'une telle proposition cher Duc, cela nous permettra de nous entretenir sur l'art de la musique, et également sur votre enseignement militaire... Peut-être me permettrez vous aussi d'user de votre bibliothèque que l'on dit magnifique ?

"Mais évidemment, mon cher Marquis, vous pouvez usez de ma bibliothèque comme si elle vous appartenait, j'aime partager mes lectures, et vous pourrez vous instruire, s'il est besoin, de la vie de mon père, l'Empereur des français, Napoléon BONAPARTE." !

Félix était ravi, malgré son jeune âge, ce prince connaissait les bons usages et sa nature même faisait qu'il savait conquérir son entourage et ses invités...

Après un séjour d'environ une quinzaine de jours, nous prîmes congés, promettant de revenir bientôt le voir, car nos enfants nous manquaient de trop. Hélas, nous ne savions pas que lorsque nous reviendrons le voir, il serait atteint de tuberculose, et mourrait bientôt.

Le temps s'était écoulé avant que nous ne recevions la missive de l'Archiduchesse Sophie, cousine de Franz, elle nous faisait part de la dégradation de sa santé, et de l'affliction que cela lui causait. 

Agée de six ans de plus que le Duc, elle le chérissait et s'alarmait de ses affaiblissements.Sophie avait organisée une réception, suivie d'un bal à l'attention du Duc, au Palais de Shönbrunn, et elle sollicitait notre présence à cette occasion. Nous nous rendîmes immédiatement sur place, à notre arrivée, nous trouvâmes Franz bien pâle, mais avec le sourire. 

Il ouvrit le bal avec Sophie,  mais la première valse l'avait étourdit et il alla s'asseoir sur le trône afin de reprendre des forces. Son teint diaphane faisait ressortir la splendeur de ses yeux...

Le lendemain de la fête, installée derrière une jalousie, je parcourais mon courrier, tandis que l'Aiglon dans la cour du Palais, organisait une démonstration avec son régiment, je regardais distraitement les opérations militaires, lorsque je le vis chanceler avant de s'effondrer. Je me précipitais alors dans les escaliers en courant au plus vite.

Arrivée près de lui, je vis le faible sourire qu'il esquissait, et fit mander les médecins à son chevet, ainsi que Sophie et Félix. Une vilaine quinte de toux le secoua, et je lui tendis mon mouchoir, qui fût souillé de tâche de sang rose pâle. Sophie et Félix arrivèrent en courant près de l'Aiglon. 

L'Archiduchesse donna des ordres brefs et précis, afin que le Duc soit reconduit immédiatement dans ses quartiers. 

C'est là que nous le retrouvâmes allongé dans son lit, le teint identique aux draps, d'une pâleur alarmante. Comme à son habitude, Frantz minimisa son état de santé, prétextant un "petit refroidissement". Je sortie précipitamment de sa chambre, ne pouvant plus contenir mes larmes...

L'Aiglon expira peu de temps après, le 22 juillet 1832 au Palais de Shönbrunn à Vienne, nous étions très attristés mais il nous fallait déjà préparer notre retour à Paris...

L'Aiglon expira peu de temps après, le 22 juillet 1832 au Palais de Shönbrunn à Vienne, nous étions très attristés mais il nous fallait déjà préparer notre retour à Paris

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armoiries du Duc de REICHSTADT

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 16, 2019 ⏰

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