Partie I

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Je suis naîs et j'ai grandi dans une ville ni petite ni grande. Mon père avait un poste important, je crois qu'il s'occupait de gérer l'agglomération, un maire en quelque sorte mais avec d'autant plus de pouvoirs. Il s'occupait également du commerce, de l'ordre et de la justice. Pour faire simple, il était le maître de cette ville. Chaque habitant le craignait et le respectait, lui et sa famille. Sa famille...que ce terme me paraît vague en y repensant.

Je suis le fils d'Arkos, maître de la ville d'Ilégria. Je m'appelle Lagdai.

- Lagdai reviens ici !
Je sors à peine dans la rue que mon frère me rattrape et me tire par le bras.
-Lagdai je ne plaisante pas, tu restes ici.
- ...
Mon frère referma la porte. Il me jeta un regard de travers.
- Toi alors... Dès que j'ai le dos tourné tu pars faire des bêtises.
- Je ne faisais pas de bêtises ! Je voulais sortir pour acheter un cadeau à père...
- Et bien tu n'as qu'à rester à maison et en fabriquer un ici.
Je voulais sortir. Mon père nous interdisait toute sortie en son absence et quand il rentrait, les rares fois où il rentrait, il restait enfermé dans son bureau. Il ne jouait pas avec nous, c'était à peine si il nous regardait, si nous existions pour lui. Et moi je savais qu'il ne me regarderai jamais... Je ne disais jamais rien ou alors je bafouillais. Je n'osais pas regarder les gens en face. J'observais. Tout simplement. Car ma timidité m'avait recroquevillé sur moi-même. J'admirais mon frère, Pliaka à qui tout réussissait. Il était assidu en cours, il avait de la conversation... Bref il était le fils parfait, celui dont on est fier. Alors que moi je passais mon temps à rêvassais, je ne participais jamais aux discussions...

- Tu m'écoutes quand je te parles ??!! Lagdai !!!
- ... désolé j'étais ailleurs...
- Pour changer.. père vient de recevoir un message de la part de ton professeur. Il paraît que tu passes ton temps à regarder par la fenêtre, est-ce la vérité ?
- oui...
- Mais qui m'a fichu un bon à rien pareil comme frère ?!! Comment se fait-il qu'un crétin comme toi soit mon jumeau ?!!
- ...
Pliaka avait raison... Je ne servais à rien ici. Je répartis dans ma chambre le cœur lourd, entraînant avec moi ma rancœur. Je m'assis sur le bord de ma fenêtre, un calepin à la main, et me mis à gribouiller les gens qui passaient dans la rue en contrebas. J'aimais bien dessiner, comme ça j'oubliais tout autour de moi. Je fermais alors les yeux. Je me concentrais sur les bruits environnants. Dans la rue passait une calèche tirée par deux chevaux, elle venait de croiser une...nan trois jeunes filles qui piallaient. Des enfants couraient dans tout les sens en bousculant les autres piétons. Comme j'aimerai courir... sentir l'air dans mes cheveux, goûter cette liberté de mouvement à laquelle je n'avais pas droit. Cette pensée me rendis amer. J'entendis à peine la porte de la maison s'ouvrir. Pliaka m'appella en hurlant :
- Père est rentré !!
Je me précipitais dans l'escalier. J'arrivais en bas tout essoufflé. Mon père enleva son manteau d'un geste élégant. Pliaka était devant moi, droit comme un i, moi je tremblais d'avoir courus. Je m'exclamais :
- Père ! Quelle surprise de vous voir à cette heure !!
- Chuut, Lagdai !! Pliaka me donna un coup de pied. Père ! Nous sommes heureux de vous voir, votre journée était elle bonne ?
- Je n'irai pas jusque là, disons qu'elle fût mise à profit pour mon travail et des visites. A ce propos... j'aimerai vous présenter quelqu'un. Pliaka, Lagdai, voici Atrigina votre demi sœur.
- Notre demi soeur ??
Pliaka et moi nous nous sommes regardé sans comprendre. D'où sortait cette fille ?
Une petite silhouette se détacha de notre père et s'avança.

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