J'avoue

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J'avoue.
J'ai souvent abandonné, j'ai jamais vraiment voulu m'investir dans quoi que ce soit mais j'ai seize ans alors on peut pas me reprocher ça ce soir.
Quand j'étais gosse je voulais être un nuage, et je croyais que les oiseaux nous envoyais des messages, je tournais sur moi même jusqu'à me faire tourner la tête, et le monde était floue et tellement fou.
Je pensais que tout le monde était comme moi.
Puis j'ai compris que personne était vraiment comme moi.
J'étais le seul à me comprendre et pourtant je ne me comprends toujours pas.
J'ai beau essayer de marcher droit, on va dire que je fais beaucoup de mauvais pas.
J'ai beau regarder les nuages... je ne suis pas sûr qu'ils me voient.

Celui qui m'a donné la musique c'est mon meilleur ami. Je crois que je serai normal sans lui, alors merci.
Elle m'a ouvert les yeux, et je commence à comprendre qu'elle guide ma voix.
Vous ne pouvez pas comprendre mais je peux vous montrer. On ne peut pas tout comprendre, mais on peut quand même essayer.

Puis il y a deux ans j'ai commencé à écrire. C'est fou a quel point tu te sens mieux quand t'y arrives. C'est comme prendre ses peines qui flottent autour de toi, et les ranger dans des tiroirs. C'est pas moi qui ai dit ça, c'est Ken.
Mais il a raison.
Alors j'ai contemplé mes peines. J'ai tant de fois plongé dedans, yeux ouverts, sentant l'eau salée me brûler les yeux et les poumons, mais continuant à nager toujours plus profond.
Je vous coupe le suspens. Il y a rien de beau au fond. Pas de trésor, pas d'amour. Juste le néant.
Je me suis assis dans le néant, au fond de l'eau, et j'ai pleuré, aveugle et muet.
Puis j'ai poussé sur mes pieds pour remonter.
J'ai fais ça tant de fois, mais ça ne m'a jamais vraiment aidé.
Une fois sorti, je les écrivais et je voyais l'océan de douleur rentrer dans un tiroir. Je le refermai, et rouvrais les yeux, et j'inspirais, une fois de plus.
C'est en écrivant que je me suis découvert.

En fait je dois avouer qu'en écrivant je pensais qu'on allait me comprendre. Je voulais qu'on me comprenne. Je ne voyais pas pourquoi les gens ne comprenait pas ce qui est en moi, ce qui me rend si seul, si triste.
Mais j'ai fini par comprendre. En fait, ce n'est pas compréhensible. C'est normal, on ne peut pas tout comprendre, mais je peux vous le montrer.
Alors je l'ai montré ici. Mes maux, mes océans, ma bête noire, et surtout mon cœur.

Toujours écouter son cœur.

Je me sens bien ce soir. Je ne me sens pas seul. Peut être que personne ne me lira, mais je me comprends moi même, et ça vaut mieux que n'importe qui.

Alors je pose mes derniers mots, car ce sera toujours ce qui doit rester dans les esprits.

Toujours écouter son cœur.

Ce soir, j'avoue.

J'aime vivre.

Bête noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant