Chapitre I

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Hugo n'arrivait plus à suivre la cadence et décida de reprendre sa respiration derrière la caisse du petit magasin de quartier où il s'est réfugié. Il essaya de reprendre sa respiration mais sa longue course poursuite lui avait fait puiser sur son énergie.
Il n'entendait plus rien si ce n'est sa respiration qui lui semblait bien plus forte que d'habitude et cela l'empêchait de se concentrer pour savoir si d'autres de ces gens venaient vers lui. Le brun ferma alors les yeux avant de souffler un bon coup pour reprendre ses esprits. Les bruits des voitures dehors couvrait celui d'éventuels pas se rapprochant de lui et cela le laissait aveugle. La seule lumière qui parcourrait l'intérieur du magasin était celle des frigos, à l'autre bout de là où il était et sa puissance ne permettait à Hugo que de voir ce qu'il y avait à quelques centimètres de son nez, l'obscurité d'une nuit froide d'hiver ne lui laissant aucune chance.
Ne percevant rien d'autres que le bruit des moteurs, Hugo leva la tête. Les lueurs des lampes torches de ses assaillants n'étaient pas présente, signifiant que la voix était libre.

Avec précaution, le jeune homme se leva sans faire de bruit et avança lentement à taton dans un rayon pour atteindre la pièce au fond du magasin qu'il arrivait à voir grâce aux réfrigérateurs. Par chance les étagères ainsi que le sol du magasin étaient bien rangé. Les bruits de moteur diminuaient petit à petit pour laisser son ouïe tranquille jusqu'à ce qu'il entende des bruits de pas précipités qui se rapprochaient du magasin, suivis d'une voix de femme qui parlait dans une radio :

- Beta 3, j'ai retrouvé sa trace au magasin du 17 rue des Pré. La porte est forcée, je rentre. Terminé. 

Quelques grésillements typiques d'un appel de radio lui répondirent immédiatement alors qu'elle marchait sur le verre cassé présent au sol, là où Hugo était passé quelques minutes avant pour entrer. Paniqué, le brun se précipita dans un autre rayon, excentré de l'avant du bâtiment pour se cacher. Cependant il entraîna avec lui une bouteille en verre qui finit par s'écraser au sol dans un fracas qui fit presque mal aux oreilles d'Hugo. Celui-ci sentit le stress emplir son estomac alors qu'il ne savait pas si la meilleure option était de courir au plus vite vers la porte sans même savoir si elle était verrouillée ou bien attendre ici, caché entre un cadis vide et le mur.

- Hugo, tu ferais mieux d'arrêter de courir maintenant... tu nous épuises tous les deux pour aucune raison, tu sais bien que dans tous les cas tu vas finir par venir avec moi.

Hugo sentait le sourire malsain dans la voix de la femme et cela le rendit mal à l'aise, et ce sentiment augmenta encore en entendant un cliquetis sur l'arme de celle-ci, signe qu'elle était prête à s'en servir.

Le brun sut alors qu'il n'avait pas d'autres choix que de reproduire les petits miracles qu'il avait déjà réussi à générer avant. Il ferma alors les yeux tandis que l'agent commença à avancer vers lui, éclairée par sa lampe. Hugo pensa au bruit de bouteille qu'il avait causé. Il y pensa jusqu'à ne plus penser à autre chose et jusqu'à ce que le bruit se mette à résonner dans sa tête. Il inspira un bon coup en se concentrant sur ce bruit alors que la lumière de la torche électrique s'approchait dangereusement de lui. D'un seul coup un bruit de bouteille en verre qu'on éclate au sol vient écorcher le silence dans lequel était plongé le magasin.

- Hugo... tu es vraiment un débutant, dit la femme avant de s'avancer vers le bruit ce qui la faisait s'éloigner du jeune qu'elle poursuivait.

Content de lui et content que les frigos pouvaient dès à présent éclairer son chemin, Hugo sorti silencieusement de sa cachette en allant vers la porte. Il arriva devant celle-ci une dizaine de secondes plus tard alors que "Beta 3" lui tournait le dos.

Il croisa alors mentalement les doigts en posant sa main sur la poignée et l'actionna lentement. Il constata alors avec joie que ce n'était pas verrouillé et que la porte donnait sur la réserve et un bureau avec fenêtre. Il y entra alors rapidement et referma avec lui. Il se dirigea vers la fenêtre et l'ouvrit sans problème sans compter que cela déclencha une alarme dans la pièce.

- Putain.

Il sauta alors directement par la fenêtre en entendant que la porte qu'il avait passé venait de s'ouvrir, laissant passer l'agent et souffla en se retrouvant dans la rue. Il regarda à gauche et vit une voiture arrêtée sur le trottoir qui n'était pas là lorsqu'il était arrivé. De cette voiture sortirent quatre autres agents équipés de la même manière que celle qui était dans le magasin. Ceux-ci virent instantanément Hugo et se lancèrent à sa poursuite en lui hurlant de s'arrêter.

Le brun prit alors ses jambes à son cou pour fuir vers un immeuble abandonné, meilleure option pour les semer. Il courut alors jusque là-bas alors que les adultes le rattrapaient à vu d'œil et se glissa dans une fenêtre à moitié éboulée, à côté de la porte de l'immeuble qui était plâtrée. Gagnant un peu de temps il continua jusqu'à l'extrémité de la bâtisse. La sortie sur laquelle il comptait n'existait cependant pas, remplacée par des briques et du ciment.

- Merde merde merde.

Il regarda autour de lui et se décida à emprunter les escaliers à sa gauche qui tenaient encore debout par quelconque magie tandis que les agents étaient parvenus à entrer et étaient derrière lui. Une fois en haut Hugo trouva une commode totalement dégradée et poussiéreuse et décida d'en faire sa cachette, entrant directement dedans. 
Il entendit les adultes passer devant et continuer de progresser dans l'étage ainsi que monter à celui au dessus. Il saisit alors sa chance et sortit du meuble pour foncer en bas et rebrousser chemin. Cependant un agent était resté en bas et tomba nez à nez avec le jeune. Celui identifié comme étant Zeta 4 alla pour prendre sa radio mais Hugo ne lui en laissa pas le temps et lui fonça dessus pour le faire tomber à la renverse. L'agent attrapa alors les cheveux noirs de l'adolescent et se retourna sur le sol pour le surplomber, se fichant des tentatives d'Hugo pour s'enfuir. Peut-être grâce au désespoir qui le prenait, un des cris du brun eu une ampleur suffisante pour faire mal à l'agent et le forcer à le lâcher. Il en profita et s'échappa de l'emprise de l'adulte pour fuir par là où il était entré en courant comme un dératé dans l'herbe. 

Cependant, à droite de la bâtisse Beta 3 venait d'arriver et avait vu Hugo sortir. Elle saisit alors son fusil et le porta à son épaule pour viser calmement le jeune qui courrait en ligne droite, lui facilitant la tâche pour son plus grand plaisir. Quelques secondes de concentration lui suffirent pour appuyer sur la détente et tirer une balle droit dans la cuisse du jeune.
Hugo poussa un long cri de douleur et de détresse en s'écroulant dans l'herbe avant de se recroqueviller sur lui-même. Il respirait difficilement, la douleur tranchante dans sa jambe l'empêchait tout bonnement de bouger tandis que ses mains appuyaient sur l'endroit où la balle l'avait touché, par réflexe. 
La femme l'approcha avec un sourire narquois et s'accroupit devant lui. 

- Tu vois Hugo je te l'avais dit, tu ne peux pas t'enfuir.

Elle lui prit les mains pour les lui attacher dans le dos et le releva alors que le jeune se tenait à cloche pied.

- Tu vas adorer ta nouvelle maison, dit-elle en le faisant avancer jusqu'à une voiture noire qui leur appartenait.

Elle recouvre le visage d'Hugo d'un bandeau pour les yeux et le force à s'asseoir avant de ressortir pour informer les autres agents, laissant le jeune seul, dans le noir et sans possibilité de s'en sortir.  

Elle revint après quelques minutes et prit le volant de la voiture avant de démarrer et de conduire calmement alors qu'Hugo déglutit difficilement.

- Où m'emmenez-vous, demanda alors le jeune, curieux de savoir où il allait atterrir mais surtout effrayé. 

- En prison. Une prison qui résisteront à tes tours de magie et dans laquelle tu passera le restant de tes jours sans causer de problèmes à quiconque.

- Mais... je n'ai jamais rien fait, essaya-t-il de se justifier pour s'éviter une fin comme celle-ci. Je ne sais même pas de quoi vous me parlez... je ne fais pas de magie... je...

Il fut cependant coupé par la femme qui fit claquer sa langue sur son palais pour le faire taire. Elle le regarda dans le rétroviseur même si lui ne pouvait pas la voir avec un air sévère.

- Si tu n'avais pas causé cet accident on n'aurait pas entendu parler de toi et tu ne serais pas là. 

- Mais je n'avais aucune idée de ce qui se passait, je ne savais pas ce qui se passait et encore moins que c'était à cause de moi !

- Et c'est bien pour cette raison qu'on va t'interner. 

Le son de la voix de l'agent ne laissa aucun doute qu'elle voulait que la conversation se termine ici et maintenant et Hugo décida de ne pas aggraver son cas et se tût en fermant les yeux sous son masque pour laisser son esprit vagabonder.

GâchésWhere stories live. Discover now