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CHAPITRE 4 : ELISE

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Mes yeux sont rivés sur la maison qui nous fait face à travers le pare-brise. Nous sommes très loin de la petite maison que nous venons de laisser il y a à peine une heure.

Cette maison fait à peu près le double de la mienne. Il y a tellement de fenêtres que je n'arrive même pas à m'imaginer le nombre de pièces que doit renfermer cette maison.

Ma mère me sort de ma contemplation en ouvrant la porte.

— Tu viens ?

— Oui, j'arrive.

Je suis étonnée de voir que ma mère se dirige directement vers la maison sans prendre le temps de débarrasser les affaires du coffre. Elle sonne à l'immense porte qui nous fait face et nous attendons que quelqu'un nous ouvre.

J'entends la poignée s'ouvrir, je tombe sur un homme très élégant, aux yeux marrons très foncés, avec un costume dans les tons de gris qui sourit à pleines dents en nous voyant.

— Enfin, vous voilà ! rit-il. Tu m'as manquée, annonce-t-il à ma mère avant de l'embrasser devant moi.

Je suis très mal à l'aise, tellement mal à l'aise que je fais semblant de tousser pour qu'il puisse se détacher le plus rapidement possible. Il se penche alors vers moi.

— Je suis malpoli. Enchanté Elisabeth, je suis Marc. Mais je suppose que ta mère a déjà dû te dire comment je m'appelle, annonce-t-il en riant pour détendre l'atmosphère.

— Oui, elle me l'a dit, réponds-je poliment avant de rajouter :

— Ma mère a dû oublier de vous le préciser, mais appelez-moi Elise. Je déteste que l'on m'appelle Elisabeth.

— Eh bien, c'est comme tu voudras Elise, sourit-il.

— Je suis contente de te voir, glisse ma mère à Marc.

— Moi aussi, vous avez fait bonne route ? Et où sont vos affaires ?

— Elles sont dans la voiture, et oui nous avons fait bonne route, même si je dois dire que je déteste conduire un samedi. Les automobilistes sont complètements fous ! commente ma mère avant de se diriger vers la voiture pour ouvrir le coffre bondé.

— Eh bien, Catherine ? Je t'avais dit que j'avais tout le nécessaire à la maison ! rigole Marc.

— Oui, mais tu me connais, il faut toujours que j'apporte plein de choses.

Je reste bouche bée. Comment ma mère peut-elle oser dire qu'il la connaît alors que ça ne fait que quelques mois qu'ils sont ensemble ? Énervée, j'attrape mes valises, enfin ce que j'arrive à porter du moins, et me dirige vers la maison.

Quand j'ouvre la porte, j'aperçois enfin l'intérieur de la maison que Marc me cachait tout à l'heure quand il a ouvert la porte.

— Entre ! Fais comme chez toi, Elise ! hurle Marc dans mon dos.

Je crois qu'il commence déjà à me saouler. Je lève les yeux au ciel et avance dans le grand salon. Je pose ma valise et observe le nouvel environnement qui me fait face. Une immense bibliothèque trône contre l'un des murs, une télévision énorme est accrochée à un autre mur. Quand je me retourne, j'arrive à voir le jardin tout au fond.

— Je vais te montrer ta chambre, suis-moi ! dit le nouveau copain de ma mère.

J'attrape la valise et commence à monter les escaliers. Plus on monte et plus j'entends une musique, assez désagréable je dois le reconnaître. Une fois arrivée en haut, je repose une nouvelle fois ma valise et la fait rouler jusqu'à la porte que m'indique Marc.

— C'est ici, dit-il en ouvrant la porte qui mène à une incroyable et immense chambre.

— Regarde comme tu seras bien ici ! Ça sera beaucoup mieux qu'avant, s'enjaille ma mère.

— Mmh, réponds-je froidement.

Bien que cette chambre soit le rêve, elle n'a absolument aucun cachet !

— Tu as une salle de bain attenante que tu partageras avec Victor. Sa chambre est juste à côté de la tienne ! Pour te rendre dans la salle de bain, tu n'auras qu'à fermer la porte qui mène dans la chambre de Victor et la tienne.

— Hein ? Je veux dire, y a pas d'autre salle de bain ?

— Si...

— Enfin, tu ne vas pas faire une scène pour une salle de bain Elise ! coupe ma mère.

— Je demandais juste, soufflé-je.

— Bon, je vais prévenir Victor que vous êtes là. Il reste tout le temps enfermé dans sa chambre, c'est infernal !

Marc sort de la pièce et va toquer à la porte d'à côté.

— Alors, comment tu trouves ta nouvelle chambre ? me chuchote ma mère.

— Elle est ... grande ?!

— Sors de là, Victor ! Elles sont là. Et éteins-moi cette musique !

— C'est bon, j'arrive ! hurle la voix rauque d'un garçon.

On peut l'entendre à travers la porte.

Dix secondes plus tard, on le voit sortir avec une telle assurance que j'en reste le souffle coupé.

Il est grand, avec des cheveux bruns ébouriffés. Son regard est intense et dur. Je reviens doucement à la réalité lorsqu'il nous dit d'un air supérieur :

— Enchanté, Victor. Puisque que les présentations sont faites, je peux retourner à ce que j'étais en train de faire !

Il nous tourne le dos et part en claquant la porte de sa chambre. Marc lâche un gros soupir avant d'annoncer :

— Excusez-le, je ne sais pas ce qu'il a ces derniers temps, mais il est insupportable. Je crois que c'est parce que sa mère lui manque.

Comment ça, sa mère lui manque ? Est-elle morte ? Vu le ton qu'il vient d'employer, ça m'en a tout l'air...

— Bon, commence à t'installer Elise. Je monte les autres affaires.

Je souris pour faire plaisir à ma mère.

— Okay.

Je pousse toutes mes affaires qu'ils ont montées à l'intérieur de la chambre. Je m'empresse de fermer la porte à clef. Je suis enfin seule.

J'observe ce blanc trop terne et cette chambre trop vide, puis viens m'effondrer sur le lit. Je ferme les yeux et quelques larmes m'envahissent. J'ai besoin de relâcher la pression.

Dix minutes plus tard, j'ouvre ma valise et déballe les centaines d'affaires que j'ai emmenées. Je m'aventure dans la chambre et tire les tiroirs de la coiffeuse, seul meuble de la pièce mis à part les tables de chevet ! Mais où vais-je ranger mes affaires ? J'observe la chambre et vois une porte sur ma droite. Je l'ouvre et remarque que ce n'est autre que la salle de bain que Marc m'avait montrée tout à l'heure. Quand je tourne la tête sur la gauche, je vois une autre porte. Je l'ouvre et trouve un grand dressing dans lequel je peux largement déambuler. Il est immense. Un sourire vient se plaquer sur mon visage ! C'est la seule chose qui, je crois, me fait plaisir ici !

J'attrape mes habits et les range. Ça doit faire vingt minutes que je range tout et il ne me reste plus que mes produits de beauté. J'ai mis mon maquillage dans la coiffeuse et je vais mettre les soins dans la salle de bain. J'ouvre la porte intensément et allume la lumière. Cette salle d'eau est petite, mais très fonctionnelle, avec plein de rangements. J'ouvre le tiroir du lavabo et j'aperçois plein d'affaires et de produits, il n'y a plus une place. Je referme et ouvre l'autre placard, rempli également de parfums et de serviettes de bains. Où est ce que je vais mettre tout ça ?

Je souffle, ouvre une nouvelle fois les tiroirs du lavabo et décide de ranger les affaires de Victor pour me laisser au moins un rayon pour les miennes. Une fois le rangement terminé je pars et envoie un message à mon père : " Je suis bien arrivée ! Je suis désolée pour tout et désolée pour ce que maman t'a fait subir. Tu me manques" Deux minutes plus tard, je reçois sa réponse : "Ne t'en fais pas, elle n'y est pour rien. Moi aussi ma chérie tu me manques"

VictorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant