Hidan et Kakuzu - Partie 5/6

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Quand il arriva devant la fenêtre de la rose, il fut surpris de voir son appartement plongé dans le noir. À une heure pareille, ça n'était pas dans ses habitudes. Il fronça les sourcils et, se rendant compte qu'il ne décelait pas son chakra, il comprit qu'elle n'était pas ici.

Il alla visiter plusieurs endroits du village. Le quartier des Uchiwa, Ichiraku, le terrain d'entraînement numéro trois, aucun de ces lieux n'abritait la présence de la jeune femme. Alors une dernière idée lui traversa l'esprit. Il escalada rapidement la falaise portant les visages des Hokage, et scruta les alentours. Finalement, il vit une ombre, assise, les jambes dans le vide, les cheveux volant selon l'envie du vent qui les portait à sa guise. Il esquissa un sourire tendre et la rejoignit, s'asseyant à ses côtés, de la même manière qu'elle. Elle ne bougea pas, signe qu'elle l'avait senti arriver.


"Par moments, j'ai l'impression qu'il est toujours là", murmura la rose après quelques minutes de silence. "J'ai l'impression qu'il observe la lune lui aussi, comme nous le faisions quand nous étions enfants".


Le jônin ne répondit rien, se contentant d'observer l'astre pâle et lumineux qui leur faisait face dans le ciel. Il savait qu'elle n'avait pas besoin qu'il dise quoi que ce soit, elle lui confiait simplement ce qu'elle avait sur le cœur. Ce qu'elle faisait à chaque fois qu'elle se réfugiait ici et qu'il la rejoignait. Une sorte de rituel qui s'était initié entre eux il y avait bien longtemps déjà.

Oui, lui aussi ressentait parfois cette sensation qu'Obito était près d'eux, qu'il veillait sur eux. Cela lui réchauffait le cœur, lui qui se reprochait encore tellement sa disparition. Et ce qu'il craignait par dessus tout, c'était que Sakura lui en veuille encore.


"Tu sais, il me parlait souvent de toi", poursuivit-elle au bout d'un moment. "Il t'admirait beaucoup, et il admirait également ton père".


"Il m'en a parlé lors de notre dernière mission", avoua l'argenté, ses yeux se teintant de tristesse.


Il sentit alors une douce chaleur sur sa main posée au sol, et constata que la jeune femme y avait déposé la sienne. Leurs regards s'ancrèrent l'un à l'autre et elle esquissa un léger sourire.


"Je suis heureuse qu'il t'ait eu à ses côtés jusqu'à la fin", ajouta la rose. "Tu as toujours été à la fois son rival et son meilleur ami".


"Sakura..."


"Au fait, tu venais me voir pour quelque chose en particulier ?", demanda-t-elle pour détourner la conversation, sur laquelle elle ne voulait visiblement pas s'attarder davantage.


Il comprit et n'insista pas, la contemplant avec admiration. Elle avait su faire face au deuil de manière remarquable, même si il sentait que la mort de son frère jumeau l'attristait encore souvent. Mais elle n'en montrait rien, préférant se réjouir de ce qu'elle avait encore. Supportant en parallèle le poids que représentait Kyûbi, scellé en elle depuis quinze ans maintenant.


"Oui, en effet", répondit-il, reposant les yeux sur le ciel sombre de la nuit. "À partir de demain, tu seras ma subordonnée"


"Ta subordonnée ?", répéta-t-elle avec incompréhension, arquant un sourcil.


Pour te Sauver des TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant