Chapitre 1

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En souriant, je descendis de voiture et enfilai ma veste bleu roi par-dessus ma chemise blanche. J'attachai le bouton du milieu et avançai vers l'immeuble d'une cinquantaine d'étages. Je m'engouffrai dans l'ascenseur heureusement vide et pressai sur le bouton indiquant le dernier étage. Relevant mon poignet à hauteur de mon regard je constatai que j'allais arriver pile à l'heure à mon rendez-vous. D'un naturel ponctuel je ne m'en étonnai pas. Je reculai de quelques pas pour regarder mon reflet dans les parois de la cabine. Pouvoir me contempler sous tous les angles était un réel plaisir. Je m'adorais ! 1.93m, larges épaules, bien bâti, vêtu avec classe et élégance, un visage doté de mâchoires puissantes, d'un nez droit surmontant des lèvres pleines et belles à regarder, des yeux verts ombrés de longs cils aussi sombres que mes sourcils épais, mes cheveux lisses tombaient en lourdes mèches de part et d'autre de mes yeux -ils devenaient trop longs-, j'y passai les doigts pour les tirer en arrière et dégager mon front mais ils regagnèrent d'eux-mêmes leur place, sur mes yeux, ben tant pis ! J'irai chez le coiffeur quand j'aurai le temps. Et le temps voyez-vous c'est ce qu'il me manque.

PDG d'une compagnie fournissant a la population des services d'ordre alimentaire a seulement 34 ans, possédant des succursales florissantes dans différents pays, j'étais respecté par mes pairs et l'argent n'était pas un problème -fortune personnelle + héritage- .

Ce jour-là j'aurais dû rester à la compagnie et superviser la cargaison de fruits que je venais de recevoir. J'avais des employés pour cela bien sûr mais j'aimais bien le faire malgré tout. L'odeur, la couleur, la texture des fruits exerçaient sur moi une fascination peu commune. En manger un était un vrai rituel pour moi. Et j'avais consenti à renoncer à ce petit plaisir pour visiter un appartement qu'un agent immobilier devait me présenter.

L'urgence de cette acquisition venait du fait que je venais de me séparer de mon mannequin de fiancée, ex-fiancée, dont les goûts extravagants m'avaient couté une fortune. Elle avait été plus attirée par mon portefeuille que par ma petite personne comme elle me le hurla à la face plus tard. J'avais été séduit par cette beauté blonde en cédant aux insistances de ma sœur pour l'accompagner à un énième défilé de mode. Voir cette créature avec son corps frêle, son visage de poupée, et ses grands yeux si lumineux m'avait donné envie de la protéger tant elle semblait innocente, pure et d'une démarche tellement emplie de grâce. Mais elle n'en avait nul besoin -la garce! - . Deux mois et 7 baises torrides plus tard, je lui achetai une maison d'un demi-million de dollars, la comblai d'attentions, de cadeaux -qu'elle exigeait- la demandai en mariage, et lui commandai toute la collection printemps-été de Channel en plus de plusieurs paires de chaussures griffées Louboutin. J'avais cru être amoureux...sincèrement je l'avais cru...mais cela n'avait été qu'une illusion.

Trois mois de cohabitation plus tard et nous nous faisions la guerre. Elle prenait un malin plaisir à dépenser l'argent en fêtes, vêtements qu'elle ne portait pas, et elle le faisait avec d'autres hommes sans même s'en cacher ! Vous imaginez ? Annoncer vos fiançailles dans le New York Times en se vantant sur tous les tons d'à quel point vous aviez découvert la perle rare puis se trouver humilier deux jours plus tard dans les journaux a scandale parce que votre fiancée s'envoyait en l'air a l'arrière d'une décapotable avec un photographe bisexuel ? Sérieusement ? Je m'étais senti ridicule, stupide, humilié ! Le pire avait été quand elle avait regagné notre domicile comme si de rien n'était en me régalant au diner de ses ébats sexuels, me suggérant même d'y prendre part avec elle. Comment alors s'imaginer fonder un foyer rempli de fidélité, de respect et de confiance avec une femme pareille ! S'il avait été établi dès le départ que nous étions un couple ouvert, cela ne m'aurait pas posé de problèmes de me joindre à elle comme elle me l'avait si gentiment proposé. Mais je suis loin d'être du genre à partager, encore moins celle que j'avais voulu qui sois la future mère de mes enfants !

In my headWhere stories live. Discover now