Chapitre 3

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Distrait, je regardai la jeune femme engagée pour vanter les mérites des produits bio vendus par mon entreprise. La publicité était tout bonnement excellente, mais elle ne m'intéressait nullement. La seule qui occupait mes pensées était ma belle et charmante fiancée, Barbara. He oui ! Fiancé une fois de plus ! Mais cette fois les choses seraient bien différentes de ce qu'elles avaient été avec Patricia.

Le jour qui avait suivi ma nuit avec elle, je m'étais réveillé avec en tête l'idée de profiter à fond des plaisirs de la chair...ce que je fis de bien des façons dès qu'elle ouvrit les yeux. Et dans l'après-midi lorsque je pris la résolution de quitter ses draps pour rentrer, elle m'avait donné son numéro de téléphone que j'avais enregistré avec l'intention de l'effacer sitôt rentré car les femmes m'avaient attiré bien assez de souci comme ça. Cela s'avéra plus facile à dire qu'à faire.

Après deux semaines de doutes et d'hésitations, je l'avais rappelé. Ayant ainsi repris contact, nous nous étions vus pendant tout un mois sans rien faire d'autre que discuter, aucun contact sexuel, juste deux inconnus qui se liaient d'amitié. J'avais au départ pensé que cela allait être dur de ne pas la toucher une fois que je l'avais goûtée mais non, c'était même relaxant d'avoir quelqu'un à qui parler, quelqu'un qui vous écoutait, vous conseillait même, vous faisait part de son avis concernant certains sujets, vous distrayait. Bien vite, Barbara me parut indispensable. Je ressentis le besoin de l'avoir constamment près de moi pour la regarder, lui parler, ou tout simplement lui tenir la main, au point que son numéro resta gravé en lettres rouges dans ma tête.

Bizarrement, le fait de tomber amoureux aussi vite après Patricia ne m'alarma pas. Je trouvais cela très normal, après tout quel homme sain d'esprit ne tomberait pas amoureux d'une fille qui parlait sport et voitures aussi bien qu'elle parlait politique et sexe ? Intelligente, belle, et sure d'elle ! Contrairement aux femmes qui se gavaient de salades pour garder la ligne, elle ne se privait pas. Selon elle, se priver de quelque chose que l'on voulait était pire que les douleurs infligées aux soumis dans les couples pratiquant le BDSM –point sur lequel nous avions été en désaccord-

Durant ce mois consacré à se connaitre mieux, j'avais découvert qu'elle avait des tics –elle clignait des yeux très vite quand elle était nerveuse, parlait avec les mains quand un sujet la passionnait-, qu'elle était un tantinet vaniteuse, qu'elle détestait la science-fiction, qu'elle avait été en cellule une fois pour conduite en état d'ivresse et que son père avait payé l'amende pour la faire sortir, qu'elle avait fait l'amour sous l'emprise de la drogue une fois quand elle avait 17 ans, et qu'elle aimait danser. Je savais aussi qu'elle adorait les films d'animation, qu'elle adorait la vitesse, qu'elle n'aimait pas Lady Gaga, était tenté de visiter un strip club et avait la trouille des tortures corporelles et de tout ce qui se rapportait de près ou de loin au sang alors que moi les trucs sanglants étaient mon trip.

Peu à peu, des sentiments plus fort que le sexe et l'amitié se sont incrustés entre nous, et un soir, alors que nous reprenions notre souffle après avoir couché ensemble, elle m'avait avoué qu'elle m'aimait plus qu'elle ne l'avait imaginé, et je lui avais déclaré que je l'aimais aussi.

Cela faisait maintenant 6 mois que nous étions ensemble et tout allait pour le mieux. Nous nous étions installés dans l'appartement qu'elle m'avait fait visiter et nous vivions comme un heureux petit couple, soutenus par nos proches et désireux que notre relation dure. Je me mordis la lèvre en songeant que je devenais vraiment trop sensible, voilà que j'étais distrait par elle alors qu'elle n'était même pas là. Je rigolai tout seul en me traitant de gros con lorsque mon téléphone sonna. Je regardai l'écran, c'était un numéro inconnu. Je répondis quand même.

- Allo ?

- ...

- Allo ?répétai-je.

Une respiration haletante me répondit, suivie par le bruit distinctif d'un téléphone qu'on raccroche.

Etonné, je regardai mon portable d'un air interrogateur avant de le reposer et de me mettre sérieusement au travail.

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⏰ Last updated: Sep 07, 2019 ⏰

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