Ne renoncez jamais

Persévérance et ignorance

Un mois s'est écoulé depuis mon arrivée au collège Saint Jean et tant de chose se sont passées. Ma classe à été divisée en deux parce qu'on était trop nombreux; malheureusement la fille qui m'a aidée et le garçon que j'aime bien ne sont pas dans mon groupe, mais je vois Samy au local intégration et il continue à me faire rire avec ses blagues stupides. J'espère qu'un jour il verra que je l'aime et qu'on finira ensemble, mais bon je ne vais pas me faire trop d'illusions. Sinon, dans ma tout se passe bien; j'ai des amis qui m'aident toujours et avec qui je vais manger, les professeurs commencent à me connaître et à me comprendre et j'ai une amie qui s'appelle Marie qui est venue me proposé de l'aide au local intégration et depuis on ne se quitte plus. Bref, tout va bien. Jusqu'au jour où:

-Monsieur Wanty (en entrant dans la classe): Tina, je peux te voir 2 minutes au local s'il te plaît? Cédric et Ugo aussi.
-Moi (en chuchotant): J'espère que ce n'est pas grave.
-Cédric: Je l'espère aussi.
-Ugo: Ça va aller. On travaille, on a pas fait de débordement en classe. Qu'est-ce que vous vous qu'il nous dise?

On avance tous les trois jusqu'au local. En entrant il appel d'abord les deux garçons. J'attend mon tour dehors en stressant. La porte s'ouvre, je demande aux garçons si tout va bien, ils me répondent oui puis j'entre dans le local.

-Monsieur Wanty: Approche Tina.
-Moi (en avançant): Je vous écoute monsieur
-Monsieur Wanty: Voilà Tina, tu es très intelligente et tu as un comportement irréprochable en cours mais ton handicap te freine. Tu n'es pas assez rapide et on a du mal à te comprendre avec ta difficulté de langage. On pourrait écrire pour toi mais ça prendrait encore plus de temps de te comprendre.
-Moi: Laissez vous le temps de vous habitué. Je ferai encore plus d'effort. Si ça ne marche pas je veux même bien travailler en dehors des cours pour rattraper mon retard.
-Monsieur Wanty: je suis désolé mais si tu n'arrives pas à passer la session d'examen qui est en décembre, tu ne pourras pas rester à St Jean, désolé.
-Moi (en prenant sur moi pour ne pas craquer): Oui monsieur, je ferai tout mon possible pour réussir.

Je sors du local et là je m'effondre.
-Ugo (en me prenant dans ses bras): Qu'est-ce qu'il y a chou?
-Moi (en pleurant de plus belle): Je suis trop lente et on me comprend pas assez pour écrire pour moi. Si je n'arrive pas à passer les examens, ils me feront partir en décembre.
-Cédric: ça va aller, tu vas y arrivé.
-Moi: c'est gentil mais vous, vous avez facile, votre handicap ne touche ni vos mains ni votre langage, tandis que moi, je sais rien faire, j'ai envie de tout lâcher et que tout s'arrête.
-Ugo: Ne dis pas ça, montre leur que tu peux y arriver.

Je ne relève pas le mot. J'ai envie d'en finir. Depuis la primaire on me rabaisse: Tu passeras pas ton CEB, tu es trop lente, on te comprend pas bien... Ces phrases, j'en ai marre de les entendre, j'en peux plus. L'après-midi passe mais je ne vois plus rien. Je veux juste rentrer à l'internat, écouter ma musique et pleurer. Je vais tout perdre.

Seize heures vingt, la fin des cours et enfin arrivée. Pour une fois, je suis la première à sortir de la classe. Je dis un bref au revoir à mes amis et à mes professeurs et je pars seule dans les couloirs. Je prend l'ascenseur et je me dirige vers mon bus. Léon, le chauffeur, remarque que quelque chose ne va pas:

-Léon: Salut Tina, tout va bien?
-Moi: Oui, je suis juste fatiguée. Ne t'inquiète pas
-Léon: Courage, les vacances de Toussaint approchent. Les 2 premiers mois ne sont pas faciles, mais après tu t'habitue au rythme.

Je le remercie de me rassurer mais je me dis à moi-même:
Oui, si je reste. J'ai peur d'en parler et d'empirer les choses. En primaire, ma mère s'est battue pour que je passe mon CEB et pour que mon matériel me suive quand on changeait de classe, cela n'a pas plus à la directrice et résultat: j'ai été expulsée de l'établissement. Du coup, j'ai peur de dire tout ce qu'il se passe par crainte d'être virée sur le champs, mais je me dis que si je ne parle pas, je serai quand même exclue dans 2 mois.
Je m'assied sur le siège juste derrière lui et on attend que les autres montent dans le car. Je veux partir. On démarre, je ne dit rien de tout le trajet. Les autres rigolent entre eux, mais moi je reste de marbre.
Le chauffeur dépose les autres élèves dans leurs internats respectifs, et enfin, le car s'arrête devant mon internat. Je souhaite une bonne soirée à Léon et je me dirige vers mon aile. J'aperçois Nico:

-Moi: Salut Nico, ça va ? Est-ce que Chris travaille ce soir?
- Nico: Oui, je vais bien et oui Chris est dans l'autre aile. Vas te débarrasser, vas prendre ta douche. Tu as l'air vraiment pas bien.
-Moi (en pleurant): Non, ça va vraiment pas. Dans 2 mois je vous verrai plus!!
-Nico: Comment ça ?
-Moi (toujours en pleurant): Ils m'ont dit que j'étais trop lente pour passer les examens et qu'ils ne pouvaient pas écrire pour moi parce que cela prendrait encore plus de temps de me comprendre.
-Nico: Écoute, Vas te laver et au souper j'en touche un mot à Chris.
-Moi: Merci Nico
-Nico (en me prenant dans ses bras): c'est normal.

Je me lave, m'habille et je me rend au réfectoire pour le souper. Je vais Nico parler à Chris qui vient vers moi:
-Chris (en me serrant contre lui): Après le repas, on ira dans ta chambre, on appellera ta mère et on va tout lui expliquer.

Je hoche la tête et je vais à ma place. Pendant le souper, les éducateurs font tout pour me rire et ça marche. Le repas c'est bien passé et cela m'a fait du bien. Chris et moi rentrons à l'internat, nous allons dans ma chambre et appelons ma mère. Elle décroche, on lui explique elle me rassure et Chris lui donne son numéro de téléphone privé. C'est à ce moment là que j'ai compris qu'ils allaient se battre à deux pour moi et que les choses n'allaient pas être simples.

À suivre...