Vivre ou mourir

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« Qui suis-je ? »

C'est la question qui résume toute ma vie. Je pensais me connaitre, mais comment se connaitre alors que l'on a même pas commence à vivre. Je ne pourrai jamais écrire mes Mémoires, c'est un privilège accordé aux gens importants , qui ont marqués l'histoire. Moi, je ne suis rien, personne, une fille sans histoire.

Au plus loin que je me souvienne j'ai toujours aime la routine, se sentiment de sécurité me rassure, je ne sais absolument pas d'où cela me viens, mes parents sont plutôt du genre à décidés de partir du jour au lendemain. Ce sont des gens tres ouverts, mon contraire. Parfois je me demande qu'est ce qu'ils ont pu faire pour mériter une fille comme moi. Je ne suis en rien comme eux. Absolument rien !

Je me plais dans ma bulle que certains nommeront solitude, mais peu m'importe, je n'ai jamais voulu changé et ai toujours douté qu'il en soit autrement un jour. La vie me semble plus simple ainsi, sans tout ces problèmes sociétales, je respecte les gens qui pensent autrement, qui aime la vie, les sorties qui ont plein d'amis comme eux, je suis peut être jalouse après tout ? Ou peut être pas ? Je n'ai jamais reussi a me positionner sur la question, si nous etions en cour de francais je me qualifierai sans doute d'oxymor. Quand je prends une décision, je ne dors jamais tranquillement, de peur qu'elle ne soit mauvaise.

Ma timidité et mon manque de confiance, tout comme de courage, me désespèrent, je lutte au quotidien contre eux, mais rien à faire. Ils m'envahissent, me dévorent petit à petit, comme des termites. Je me sens faibles et totalement inutile en ce monde, certaine fois la vie en devient même pénible. Et voila le grand jour, la décision ultime, vivre ou mourir. Je me dois de peser le pour et le contre car l'une des deux issues est à sens unique. Vivre ? pourquoi faire au fond ? et mourir ? pourquoi ? Je m'assoies donc à mon bureau, un stylo à la main, devant une feuille vierge. Je trace une ligne verticale et écris vivre à gauche et mourir à droite, et finalise le tout en traçant une ligne horizontal. Je tapote mon crayon contre ma table marron clair cherchant des arguments pour les deux cas de figures. Quand soudain la porte s'ouvre, je cache la feuille avec mon bras et écoute ma mère me demander de venir à table. J'acquiesce. Elle sort de ma chambre j'en profite pour ranger ma feuille, qui ne comporte toujours pas d'arguments. Je sors de la chambre, je fais la table, tout le monde s'y assoit et on recommence une autre de ces mêmes discussions.

- Alors c'était comment l'école ? déclara ma mère.

- Normal.

- Et ? Enfin, je sais pas les amis ? T'as mangé avec qui ? Les maths c'était comment ?

Les maths. Encore et toujours les maths. Au fond le reste de la question ne comptait pas elle voulait juste savoir ça, le reste l'importait peu. Que ce soit mon intégration dans mon nouveau lycée ou encore dans mon nouveau pays, tout ça elle n'en avait rien à faire, c'était une réalité à laquelle j'étais confrontée et que j'écrirai dans la colonne intitulée mourir.

- Bah... écoute gentiment, les gens de ma classe ont l'air sympa, mentis-je. Et puis les maths je sais pas trop vu que je suis arrivée en fin de chapitre et...

- Ah non, m'interrompit-elle. Les cours, les maths c'est le plus importants, je veux pas te mettre la pression mais il va falloir t'accrocher, tu ne peux pas te rater, déclara-t-elle alors que j'avais pratiquement toujours de bonnes note en maths. Les amis tout ça c'est pas important, continua-t-elle, l'important c'est les études, il n'y a que ça qui compte.

Je connaissais ce discours par cœur c'était toujours le même depuis qu'on avait quitté notre précédent lieu de vie.

Et le dîner continua sur cette lancée.

La QuestionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant