Fumée

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À la jointure de mes lèvres,
Je pose une cigarette.
Ce doux crépitement qui doucement s'élève...
Les rues enfin se désertent.

Une trace de rouge à lèvre se dépose
Sur le précieux poison,
Ça ne fait qu'attiser ma tendre addiction,
Encore une bouffée qui me nécrose.

Dans des années ou des mois;
Lorsque le poison m'étreindra,
Et aura fait de moi sa prochaine proie,
Lorsque la corde sera à mon cou
Et qu'arrivera l'heure de me mettre à genoux;
S'il-vous-plaît, je vous en conjure, ne priez pas pour moi.

Et quand la fumée m'arrachera la trachée,
Que mes mains se mettront à trembler
Partez-loin de ce corps qui ne m'appartiens déjà plus.
Ne revenez jamais voir celle que je ne suis plus.

Mais ne vous inquitez pas;
Lorsque vous viendrez me visiter
N'apportez ni roses, ni tulipes, ni lilas,
La seule chose que vous regretterez sera le froid
D'une pierre posée là,
Ou du vent glacial qui sur vos visages indifférents s'éteindra.

Maux d'EncreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant