Mon idée était d’hypnotiser le directeur pour qu’il renvoie monsieur Ducarton. Ce prof était insupportable.
Vous allez me dire : pourquoi est-ce que je n’ai pas transformé tout de suite monsieur Ducarton en poule ? Bonne question. Mais cela aurait été trop simple, trop évident, trop risqué.
Non, il fallait agir avec une ruse de sioux. Première étape : me faire envoyer chez monsieur le directeur. Pour ça, j’avais une technique imparable. Vous allez me dire : pourquoi est-ce que je n’hypnotise pas la maitresse pour qu’elle m’envoie chez le directeur ? Mais ça ne marche pas, puisqu’elle oublie tout quand elle est sous hypnose. Donc j’avais une meilleure solution. J’avais un défi avec mes copains : on avait remarqué que quand on fait 1 + 1 sur la calculatrice, le résultat donne 2. Mais si on appuie encore une fois sur =, cela donne 3 ! Et si on appuie encore une fois, cela fait 4 ! Avec mes copains, on essayait d’arriver le plus loin possible en appuyant des milliers de fois sur =. Pauline était déjà à 100 000. Moi je n’étais qu’à 35 479. Il fallait que je rattrape le temps perdu ! Alors j’ai cessé de faire ce travail en cachette, sous la table. Et je me suis mis à appuyer sur = à toute vitesse en dansant d’un pied sur l’autre. On va plus vite quand on est en mouvement.
La maitresse me demanda - comme prévu - de ranger la calculatrice. Alors je me mis debout sur ma chaise et je me suis mis à appuyer à toute vitesse sur = en chantant « égal », « égal », « ça m’est égal » !
Et voilà, le tour était joué. La maitresse dit « José, chez le directeur ! » Je les connais par cœur, les profs. Trop prévisibles.