ANGELE , "Le droit à l'amour"

CHAPITRE 12

A 8h, la sonnette de l'entrée retentit. Angèle n'avait pas dit à Bastien que c'était Frédéric qui le conduirait à l'école, elle ne voulait pas qu'il soit déçu au cas où il aurait de nouveau un contre-temps. Mais non, il était bien là, comme il l'avait dit. Bastien était fou de joie en voyant Frédéric et il lui sauta dans les bras.

- « Heyyy bonjour champion, comment tu vas ? »

- « Tu m'as manqué. Je croyais que tu étais parti comme mon papa. »

- « Je suis désolé mon bonhomme. Je ne voulais pas te rendre triste. J'ai un ami qui est mort et j'ai dû m'en aller pour m'occuper de ses affaires. Je ne t'ai pas abandonné. »

Décidément, la mère comme le fils étaient marqués très profondément par le décès du père de Bastien. Il allait lui falloir être plus prévenant et plus attentif à eux deux.

- « Tu te prépares champion. C'est moi qui t'emmène à l'école. »

- « Ouaiiiiiiiis !!!!!! » hurla de joie le petit garçon.

Angèle s'était mise un peu en retrait pour les observer, émue. Frédéric se tourna vers elle, s'approcha et la pris par la taille.

- « Bonjour à toi aussi, ma beauté. » dit-il avant de l'embrasser tendrement.

Elle s'écarta vivement en entendant Bastien revenir. Elle ne voulait pas, pour le moment, que Bastien sache que Frédéric et elle se voyaient plus intimement. Elle voulait être sûre d'elle, d'eux et de leur relation avant d'en parler au petit garçon. Pour le moment, il devait garder un rôle d'oncle de substitution auprès du petit garçon.

- « ça y est, tu es prêt mon chéri. » dit-elle le feu aux joues en aidant son fils à lacer ses chaussures.

- « Je suis prêt. On y va Fred. » dit le petit garçon en le tirant par la main.

- « On y va champion. »

- « A tout à l'heure maman. »

- « A tout à l'heure mon ange. »

- « Je reviens après l'avoir déposé à l'école. » lui dit discrètement Frédéric avant qu'elle ne referme la porte.

Une demie heure plus tard, la sonnette de l'entrée retentit à nouveau. Angèle alla ouvrir le cœur battant. Ce n'était pas Frédéric, mais le facteur qui venait lui apporter un courrier en recommandé.

Elle allait ouvrir la lettre lorsque la sonnette retentie une nouvelle fois. Elle ouvrit la porte. Frédéric était passé à la boulangerie, prendre quelques viennoiseries.

- « Je suis passé à la boulangerie et j'ai pris quelques douceurs. Si tu veux bien m'offrir un café pour aller avec ? »

- « Justement je viens d'en faire. Vas-y entre et installes toi. »

Elle déposa son courrier sur la tablette de l'entrée pour l'ouvrir plus tard et se rendit dans la cuisine. Elle disposa les tasses et le sucre sur la table avant de leur servir le café encore brûlant. Frédéric avait disposé les viennoiseries dans une assiette : des pains au chocolat, des croissants, des pains au raisin et des chaussons au pomme.

- « Mais tu as pris pour nourrir 10 personnes ! » s'étonna Angèle.

- « Comme je ne sais pas ce que tu aimes, j'ai pris du choix. »

- « J'aime tout, je ne suis pas difficile. C'est le choix parmi toutes ces bonnes choses, qui va être difficile par contre. » dit-elle embêtée.

Elle opta finalement pour un pain au raisin et Frédéric pour un croissant.

- « Je voulais encore m'excuser pour ne pas t'avoir prévenu de mon absence. Dans la précipitation des évènements, je n'y ai pas pensé. Je voulais que tu saches je ne veux pas vous faire de mal, que si je m'engage auprès de vous, c'est du sûr. Je ne joue pas avec vos sentiments et je ne vous abandonnerais pas. » dit-il en lui prenant la main.

- « Je t'aime, je vous aime. Je sais que tu n'es pas prête à avouer à Bastien que l'on se voit et je te laisse prendre tout le temps dont tu as besoin. Je veux que tu saches que je suis là pour vous deux, que je serais toujours là et que je respecterais tes choix concernant notre relation et ton fils. »

- « Merci. Je préfère que l'on se voit en dehors de Bastien et de mon travail. J'aimerais que l'on ne subisse aucune pression et qu'on laisse venir les choses. Je veux être sûre de mes choix avant de les imposer à mon fils. Et à mon travail, pour le moment, ils n'ont pas à le savoir, c'est ma vie privée. »

- « Je comprends tout à fait et je respecte tes choix. On ira à ton rythme. » Il lui prit la main et l'embrassa. « ça te dirais un cinéma ? »

- « Quelle bonne idée. Je ferais venir la baby-sitter plus tôt et je dirais à Bastien que je dois aller travailler plus tôt. Je te retrouverais au cinéma. »

- « Ok, ça me convient. Je dois aller travailler un peu et on se voit tout à l'heure. » dit-il en se levant.

Angèle se leva aussi et le raccompagna jusqu'à la porte d'entrée. Il la prit dans ses bras et l'embrassa. Elle passa ses bras autour de son cou et lui rendit son baiser. Il la serra un peu plus contre lui et leur baiser devint plus passionné. Frédéric s'écarta légèrement et d'une voix rauque dit :

- « Il faut vraiment que j'y aille, sinon je ne pourrais plus m'arrêter. A tout à l'heure ma beauté. » dit-il en déposant un rapide baiser sur ses lèvres avant de disparaître par la porte d'entrée.

Angèle était sur un petit nuage. Rassurée et détendue elle retourna à la cuisine pour faire un petit peu de ménage et de vaisselle. Une fois ses tâches accomplies, elle se souvint de la lettre recommandée qu'elle avait reçue juste avant l'arrivée de Frédéric et qu'elle n'avait pas encore eu le temps d'ouvrir. Quel choc !!! Elle dû s'assoir sur le canapé, ses jambes ne la portaient plus. Son propriétaire voulait récupérer l'appartement pour y habiter. Comme son bail arrivait à échéance dans 3 mois, elle avait donc 3 mois pour trouver un autre logement ou elle se retrouverait à la rue.

Elle fût prise de panique : Elle allait avoir beaucoup de mal à trouver un autre appartement à un loyer si intéressant et dans un quartier calme. Elle ne voulait pas élever son fils dans les quartiers mal famés, même si les loyers y étaient bas. Il lui faudrait organiser le déménagement. Ses parents et ses beaux-parents l'aideraient le jour du déménagement, mais c'était tout de même une grosse préparation : faire les cartons, louer un camion, faire les états des lieux, signer le bail et récupérer les clés, rendre les clés de l'ancien appartement, les démarches administratives, les ouvertures et fermetures de compteurs, etc... Elle avait du mal à réfléchir, sous le coup de cette mauvaise nouvelle, tout se bousculait dans sa tête.

Il était presque l'heure d'aller récupérer Bastien àl'école. Elle remit le courrier sur la tablette de l'entrée. Elle y penseraitplus tard. Elle ne voulait pas que Bastien la voit inquiète, alors elle sortiun peu plus tôt et alla marcher un peu pour s'aérer l'esprit, avant d'aller lechercher à l'école.