chapitre 8

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Crowley ruminait, seul. Allongé dans son canapé. Depuis quelque temps il avait arrêté de surveiller son ange. Mais ça faisait cinq mois qu'ils ne s'étaient pas revus. Il était peut-être temps de remettre les choses en marche. Et ce pour de bon.
Le démon avait cessé de suivre Aziraphale depuis que leurs regards s'étaient croisés lors d'une soirée où ils étaient allés tout deux au Ritz.

5 mois auparavant au Ritz :

Crowley avait su que l'ange allait venir ici le soir même. Il était arrivé avant lui et attendait maintenant patiemment que son ancien ami arrive. À l'affût de n'importe quelle aura angélique, il pensait trouver rapidement celui qu'il cherchait. À ce moment là, déjà treize années s'étaient déjà écoulées depuis le "jugement" d'Aziraphale. Lors d'un énième verre de vin engloutis d'un seul coup, quelqu'un vint s'asseoir à la table habituelle d'Aziraphale. Étant saoul, Crowley était déstabilisé. Il ne voyait aucune aura divine quelconque. Le démon se leva donc, titubant et arrivé à la table, il frappa du poing sur la table de l'inconnu pour le faire partir. Crowley releva la tête, pour croiser des yeux d'un bleu pur, il reconnu alors Aziraphale.

- Crowley ?

Le concerné ouvrit la bouche pour sortir quelque chose, mais il se trouva ridicule. Alors il ne dit rien. Il fit demi-tour pour reprendre sa veste, restée sur sa chaise, prit la bouteille de vin sur sa table et était repartit soudainement sans payer l'addition ce soir là.

Il avait longtemps cogité sur ce qu'il avait vu ce soir là. L'ange avait rajeunis, les humains appelleraient ça "la trentaine". Le pire dans tout ça c'est qu'inconsciemment son cœur était retombé amoureux de l'ange qui n'en était plus un, ou presque, au vu de son aura. Crowley avait fui. Il avait pensé dans un premier temps qu'il était maintenant trop tard pour faire quoi que ce soit, mais il ne voulait pas que cette cette idée puisse perdurer, en son for intérieur, il restait de l'espoir.
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De son côté, Aziraphale vivait paisiblement, il avait repris ses habitudes d'autrefois sans s'en apercevoir. L'ange passait ses soirées plongé dans des livres qu'il avait déjà lu auparavant, mais il redécouvrait tous ces récits, assis à son bureau. Ou alors il allait manger dans des restaurants pour les expérimenter. Durant toute ces années il avait déjà pensé à recontacter Crowley, voulant s'assurer que ce dernier allait bien. Mais ces dernières semaines il remarquait beaucoup de changements sur lui, trop même. Il avait rajeunis et parfois ses claquements de doigts ne servaient à rien. Une fois il avait passé une soirée entière à se demander si sa condition n'était-elle pas au final avantageuse ? Il n'était ainsi plus obligé d'obéir à ses anciens supérieurs tyranniques. Parfois il allait observer la sphère d'éden entreposée dans l'arrière-boutique, et l'observait pendant des heures en se demandant ce qu'elle renfermait. Était-ce si important de vouloir retrouver ses souvenirs ? Il ne pourrait certes plus vivre une existence paisible et immortelle. Adieu la tranquillité et dites bonjour au stress de la vie humaine !
Pour Aziraphale, cette vie lui conviendrait. C'est ce dont il avait envie de se persuader. Mais au fond, il n'avait pas envie de côtoyer la mort qui est tellement propre à chaque mortel (en théorie). Mais l'ange n'arrivait pas à se décider, au fond, à quoi bon vivre l'éternité si c'est pour la passer tout seul ? Il y avait bien Crowley, mais la dernière fois qu'ils s'étaient croisés, lors d'une soirée au Ritz, le démon ne lui avait pas répondu. Il avait pu analyser son regard : Crowley ne l'avait pas reconnu. Cela voudrait dire qu'il n'avait plus ou presque son aura angélique. Donc si Aziraphale voulait retrouver sa grâce, il fallait qu'ils fassent vite. Enfin "il". Car dans sa tête, il comptait toujours le démon dans cette affaire, pourquoi donc ? Il n'en savait rien. Tout ce qu'il savait c'est que chaque jour qui passait, l'angelot pensait à Crowley..

Aujourd'hui nous étions un jour pluvieux. Et le vent n'arrangerait rien à ça. C'était une excellente météo pour déguster un chocolat chaud accompagné de la lecture d'un bon livre. Pour sa pars, Crowley aurait aimé passer le temps allongé sur le sofa d'Aziraphale. Mais il ne voulait pas se décider à aller le voir, alors il était là, à tourner en rond dans son salon, avalant une nouvelle fois le contenu d'un verre de whisky. Que lui dirait-il la prochaine fois qu'ils se verraient ?

- Tiens salut, ça va ? Tu te souviens de moi ? Tu sais c'est moi, ton soit disant meilleur ami qui t'as laissé tombé en allant me terrer chez-moi parce que je n'osait pas passer la soirée avec toi et t'avouer l'amour inconditionnel que je te porte. Oui moi un démon ! Aimer ! Pour ensuite m'enfuir quand tu as besoin de moi. Car moi seul sais qui tu est. Enfin qui tu as été. Et c'est bien ça le problème. J'ai peur de découvrir un autre Aziraphale, qui peut ne plus aimer les balades à Saint James Park, ne plus aimer manger toute ces bonnes choses, ne plus aimer ta librairie et tes ouvrages que tu trouvais si fascinant, en fait, j'ai peur que tu n'aime plus tout court, que tu ne veuille plus passer la plupart de ton temps avec moi. Je ne suis qu'un misérable idiot parlant à voix haute seul dans mon appartement.

Il s'arrêta alors de tourner en rond. Et réalisa que.

- et si il était déjà trop tard ?

Et c'est à ce moment là que Crowley eu un éclair de lucidité et un regain de courage. Il prit un instant pour dessoûler, attrapa sa veste au passage et se dirigea vers la Bentley. Elle démarra au simple contact de ses doigts contre le volant, et roula comme à son habitude  au dessus de la limitation de vitesse. Les essuie-glaces donnait le rythme à ses pensées désordonnées, rendant le tout encore plus chaotique dans la tête du démon. Enfin arrivé, il descendit de la voiture et se dirigea vers la porte de la librairie. Crowley avait peur. Peur de voir qu'il était déjà trop tard et qu'il avait été impuissant jusqu'au bout. Il se décida à frapper à la porte.
Il était bête ou quoi ? Frapper à la porte ?  Depuis quand c'était dans ses habitudes ? Surtout pour la librairie de-
Et la porte s'ouvrit sur un un être qui n'avait plus tellement l'aura d'un ange, mais qui y ressemblait tout de même encore fortement. Crowley se sentit assailli par tellement de sentiments en même temps : la joie de le retrouver ici en cet instant, la peur qu'il ne le reconnaisse plus de nouveau, mais l'amour et surtout la tendresse prirent le dessus.
Aziraphale ouvrit grand la porte pour mieux apercevoir le visiteur et le reconnu enfin. Son visage se mit à rayonner de bonheur.

- Crowley ?! Qu'est-ce qui t'amènes ici ?

Demanda l'ange avec un sourire radieux.

Crowley ne voulu rien dire dans l'immédiat. Il se jeta sur l'angelot pour le prendre dans ses bras et le serrer contre lui comme si sa vie en dépendait. Comme si il avait peur qu'il se volatilise de nouveau.

- je veux faire quelque chose pour toi. Pour moi. Pour nous deux.
Prononça t'il enfin.

Aziraphale se rendit compte à cet instant qu'il avait été dur avec le démon. Qu'il s'était mentis à lui-même en essayant de se dire qu'il n'avait pas de grande importance dans sa vie et à ses yeux. Il n'avait jamais voulu repartir de zéro, il aurait voulu pouvoir le voir tous les jours. Partager tous ces moments de redécouvertes.
Alors il lui rendit son étreinte.

- c'est si bon de te revoir..

Finalement le temps aura bien fait les choses..

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Salut les gens ! Ce chapitre aura été long à venir et j'en suis désolée. Pendant que j'étais absente, j'ai vu qu'une autre écrivaine de Wattpad qui ne lit apparemment pas ma fanfiction a abordé le même thème que moi. À savoir "l'effacement de la mémoire" comme quoi le sujet devait vraiment être banal. Dans tous les cas, le prochain chapitre est déjà en cours d'écriture donc ça ne devrait plus tarder, donc je vous dis à la prochaine
Merci encore pour tous ces commentaires et toute ces petites étoiles !

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