6 ans de ma vie

Partie 8 : Le relâchement

Le lendemain, je me suis réveillé, déterminé à voir Ana et parler de mon ressenti par rapport à ce qui m'arrive ces temps-ci. Son bureau n'était pas très loin de l'hopital : à peu près 10 minutes de marche pour y arriver. Il fallait que je lui dise ce que je porte sur mes épaules. J'espère qu'elle ne jugera pas ce que je vais dire, parce que j'en ai vraiment pas besoin.

Dix minutes plus tard...

J'étais en face du bureau d'Ana. Cela n'avait pas tellement l'air d'un bureau. On aurait dit une petite maison a peine assez grande pour accueillir une famille de 5 personnes. Et pourtant, quand je suis entré, je fus frappé par la taille de la maison. Les pièces étaient étonnamment grandes, et ce qui semblait être le salon était immense. On se serait cru dans les tentes dans Harry Potter ! J'ai appelé Ana mais personne ne répondit. Je me suis assis sur une chaise et j'ai attendu quelques minutes. Elle est descendue en trombe, une tasse de café à la main, les cheveux complètement défaits. Je me suis dit que j'étais peut-être arrivé un peu tôt.
- Oh désolé je pensais que vous étiez réveillée, je peux repasser plus tard si vous voulez.
- Oh ne t'inquiète pas Jim, je suis réveillée depuis au moins 3 heures, mais j'aime bien traîner un peu dans mon lit, et tu peux me tutoyer tu sais !
- Ah d'accord, j'ai cru que je t'avais réveillé.
- Ne t'en fais pas. Alors, de quoi voudrais tu me parler  ?
- Et bien, d'un peu de tout.
- Alors je t'en prie, parle.
J'ai commencé par lui parler des rêves étranges que j'avais fait, de comment j'ai su qu'il fallait que j'aille chez Enjy. Elle m'a regardé comme si je racontais une histoire fantaisiste, même si je savais que c'était complètement fou de raconter ça. Mais j'ai senti qu'elle me croyait malgré tout.
Je lui ai ensuite parlé du fait que mourir dans quelques années ne me rassurait guère et que je commençais à paniquer suite à l'approche de ma fin.
Elle m'a regardé dans les yeux et m'a dit :
- Tu sais Jim, si tu meurs bientôt, tu ne dois pas penser au temps qu'il te reste à vivre, mais plutôt à comment le vivre. Tu dois vivre chaque instant à fond, sans t'arrêter, pense à ton bonheur, souris, danse, crie, aie des fous rires. Mais surtout vis. C'est ça que tu dois faire.

Ce jour là. Je me suis pris une claque. Nous avons passé le reste de la journée à discuter d'un peu de tout, puis je suis rentré chez moi. En arrivant, j'ai envoyé un message à Enjy.
Si je veux vivre à fond, autant le faire avec celle qui compte le plus à mes yeux. Je lui ai donné rendez vous au parc demain soir.
Et je compte lui demander, de m'accompagner jusqu'à la fin du voyage.