Chapitre 5

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France et Alexis se regardèrent et accoururent en direction des cris. Ciel fixa Sebastian, le regard froid. Le majordome ne dit rien.

- « Qu'attends-tu ?! »

- « Il n'y a que vous qui avez ma protection Bocchan. »

Ciel n'argumenta pas plus et se mit à courir lui aussi dans la même direction que les deux autres. Il fut rapidement suivi de son majordome, le comte avait du mal à respirer, il sentait qu'une crise d'asthme le menaçait à tout moment, cependant il arriva dans la chambre d'Elizabeth avant. Une envie de vomir lui pris l'estomac lorsqu'il vu le spectacle que se déroulait devant lui. Sa cousine était assise dans un coin de la chambre les jambes ramenées contre le torse, les mains crispées contre son crâne et le regard dans le vide. Autour d'elle se dressait un tableau sanglant : la pièce était repeinte d'éclaboussure de sang, l'odeur était fétide. La fenêtre était brisée, les rideaux volaient au gré des courants d'air.

Le cœur de Ciel s'emballait, il avait de plus en plus de difficulté à respirer, il plaqua les vêtements contre son cœur de sa main espérant calmer son métabolisme. Il déglutit difficilement et son regard s'attarda sur Lizzy qui ne bougeait plus. Il remarqua alors qu'elle était écorchée et saignait légèrement au niveau des bras. Il fit une dernière fois le tour de la chambre du regard et il aperçut alors un bout de papier posé sur le bureau qui était à proximité de la fenêtre. Il s'élança vers le papier, l'attrapa et le lu à haute voix.

- « J'ai entendu dire que le dernier des Phantomhive voulait jouer à un jeu avec sa belle et jolie famille. Le jeu commence donc ainsi. Ne m'en voulez pas si je m'impose à votre jeu. Je tenais à refaire au passage la décoration de cette chambre, c'est beaucoup mieux ainsi, enfin bon. Notre jeu, si vous voulez bien y participer, se déroulera dans la forêt de l'Entravé à quelque lieux d'ici mais il ne fait nul doute que vous connaissez déjà sa légende. Vous le reconnaîtrez facilement, c'est certain. Le jeune Edward vous y attendra, sagement. Bon jeu ! »

Le silence régnait désormais en maître, personnes ne disaient mots, seuls les sanglots de Lizzy pouvait briser ce silence pesant. Ciel froissa le papier et le jeta, son regard se dirigeait maintenant sur sa cousine et fiancée qui semblait perturbée, plus qu'elle le fut toute à l'heure. Il savait que de lui poser des questions sur l'agresseur n'aurait fait qu'empirer ses plaies. De toute manière ils savaient où se trouvait Edward désormais et si se fût un piège il n'avait rien à craindre et savait parfaitement que son diable de majordome lui sera d'une aide non négligeable. Le comte Phantomhive se retourna faisant face à Sebastian ainsi que son oncle et sa tante et dit d'un ton froid.

- « Sortez. »

Les membres de sa famille s'exécutèrent sans même plus chercher à comprendre quelles étaient les idées du plus jeune. Tous sortirent donc sauf Sebastian, lui se contentait d'observer son maître et restait droit de manière tout à fait naturel ignorant les ordres de Ciel. Ce comportement irrita le plus jeune alors le majordome se permis d'expliquer ses agissements.

- « Ce ne serait pas prudent de vous laisser seul après tout ce qu'il s'est passé Monsieur. »

- « SEBASTIAN SORT C'EST UN ORDRE ! »

Le dénommé Sebastian écarquilla les yeux et sourit ensuite pour enfin sortir de la chambre en lançant son habituel.

- « Yes my lord. »

Une fois seul dans la chambre Ciel déboutonna sa fine veste et la déposa sans geste brusque sur sa cousine qui restait dans son coin en sanglotant. De sa main droite il effleura la joue de cette dernière et descendit ses doigts jusqu'à son menton pour relever le visage en larme de la jeune marquise. Il s'efforça de lui sourire le plus naturellement possible, comme avant, lorsqu'il était enfant. La respiration d'Elizabeth se ralentit, se calmant doucement en voyant le visage de son cousin, souriant, depuis le temps qu'elle l'attendait, ce sourire... Elle détourna le regard, honteuse du spectacle qu'elle offrait à son cousin, puis elle essuya de son avant-bras ses joues humides et s'arrêta enfin de pleurer. Elle déglutit difficilement et plongea son regard dans celui de Ciel qui se voulait rassurant. Elle tendit sa main tremblante et hésitante à son visage, voulant le toucher pour avoir la certitude que ce sourire qu'elle pouvait voir n'était pas le fruit de son imagination. Elle partit du front de Ciel, remettant quelques mèches en place puis descendit tout doucement vers la joue du comte et arrêta sa main à cet endroit. Ciel lui ferma les yeux, posa sa main sur celle de sa fiancée, détacha la main de cette dernière de sa joue et brisa enfin le silence, murmurant, ne voulant pas briser l'instant qui semblait si fragile.

- « Tu te rappelles de ta barrette et de mon bracelet bleu Lizzy ? »

Elle écarquilla les yeux, surprise mais ne dit mot alors Ciel retourna la main de la marquise et y posa les deux petits objets. Elle sourit et deux petites larmes de joie roulèrent de nouveau sur ces joues.

- « J'ai tenu ma promesse Lizzy, je voulais te faire la surprise dans un moment plus adapté mais je prends ces petits objets une fois de plus comme témoins d'une promesse que je vais te faire maintenant... »

- « Mais Ciel ?... De quoi parles-tu ? »

Le comte posa rapidement son index sur les lèvres d'Elizabeth, mimant le silence puis il répondit.

- « Je te promets que les personnes qui t'ont fait endurer ces tourments mourront dans d'atroce souffrance et qu'ils me supplieront de leurs laisser la vie, à genoux tel des chiens ils s'excuseront devant toi, mon oncle et ma tante. »

Les paroles du comte avaient été prononcée si froidement et sérieusement que la marquise en eu des frissons, tandis que le regard de Ciel s'animait d'une haine incommensurable. Il se redressa et tendit sa main à sa cousine pour l'aider à se relever, il sourit de manière étrange et dit.

- « C'est désormais le moment de se relever et de gagner un jeu Lizzy, sèche tes larmes, aussi longtemps que tu seras avec moi tu ne craindras rien. »

Elle attrapa la main qui lui était tendu et une fois debout elle la relâcha. Le comte lui sortit de la chambre suivit de la jeune marquise quelques secondes après. En sortant Ciel vu Sebastian au tournant d'un couloir, il se dirigea en sa direction à pas rapide.

- « Où sont mon oncle et ma tante ? »

- « Dans le salon Monsieur. »

Les trois se retrouvèrent alors dans le salon concerné après une petite marche rapide. Ils y rencontrèrent comme convenu les Midford qui semblaient sur la défensive, attendant un plan d'attaque, c'est Ciel qui établi le plan, donnant des ordres à tous.

- « Préparer deux fiacre, un pour moi et mon majordome et un autres pour vous. Vous irez en direction de la forêt de l'Entravé légèrement en avant, ainsi si vous vous faites attaquer par quiconque nous arriverons quelques instants suivant par surprise. Une fois sur place nous fonctionnerons avec les même groupe, personne ne doit rester seul, ensuite... »

Il ne put finir sa phrase que le marquis Midford le coupa violemment.

- « Nous ne procéderons pas de cette manière ! Nous ne vous laisserons pas seuls tous les deux, c'est trop peu pour se défendre, nous ne savons même pas combien ils sont en face... »

Ciel se racla la gorge, agacé et repris alors ses consignes comme si de rien n'était.

- « Alors comme je disais précédemment, les groupes resteront les même lorsque nous seront sur les lieux, il n'y a strictement rien à craindre étant donné que Sebastian est là pour me servir et qu'il donnerait sa vie si le besoin se montrait, tel est son devoir de majordome, n'est-ce pas Sebastian ? »

- « Bien entendu, My lord. »

Le diable de majordome sourit et partit préparer les fiacres. Une fois à l'extérieur il fût surpris de voir France qui semblait l'avoir suivi, il se retourna pour lui faire face et elle prit directement la parole.

- « Je ne veux pas voir une seule égratignure sur mon neveu, vous en serez tenu responsable, suis-je claire majordome ? »

- « Je vous assure que rien ne sera fait à mon maître sinon j'en souffrirai par vos coups, sachez que je n'ai pas pour habitude de mentir et que mes paroles seront tenues. »

Il fit une courbette magistrale et parti comme il avait prévu, préparer les fiacres, la marquise retourna dans le manoir sans plus en dire. A l'intérieur elle commençait alors à se préparer imitant son mari ainsi que le comte Phantomhive. Plus personnes ne discutaient, Sebastian rentra pour avertir tout le monde que les fiacres étaient prêt, ils partirent alors comme prévue dans leur fiacre respectif. La course effrénée à la recherche d'Edward commençait enfin. Ciel regardait à travers la vitre le paysage qui s'assombrissait, il savait que quand ils seraient arrivés la nuit serait déjà tombé et que tout serait trop sombre pour sa vue. Le comte se perdait dans ses pensées jusqu'à ce que la voix de Sebastian ne brise le silence.

...

Le majordome piégé.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant