Chapitre 8

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De la buée s'échappait de la bouche de Ciel, il ouvrit finalement les yeux, se réveillant de douloureux souvenirs. Il écarquilla les yeux et failli vomir lorsqu'il vit devant lui étendu et troué au niveau du cœur son diable de majordome. Il déposa sa petite main sur l'endroit en était passée la balle, tentant de cacher les dégâts de cette dernière. Il effleura le visage de sa main tremblante, doucement par peur de briser sa vie. Ciel s'agenouilla sur le bassin de son défunt majordome, se recroquevilla contre lui et mis son visage à la naissance du cou de ce dernier.

- « Est-ce moi Sebastian ?... qu'a tu fais... »

Il attendait désespérément une réponse de son domestique mais il n'eut rien et le silence s'installa.

- « Tss finalement tu étais toi aussi un menteur et tu m'as abandonné ! Tu m'as bercé de toutes tes promesses mais finalement rien... Tu n'es qu'un lâche Michaelis ! »

Le comte se redressa, pris le revolver, regarda une dernière fois son majordome et sorti du fiacre en disant.

- « Qu'il en soit ainsi, mon âme ne t'appartient donc plus. »

La porte du fiacre se ferma, Ciel marchait droit vers son but. Il était décidé à délivrer Edward et à réaliser la promesse qu'il avait fait à sa fiancée avec ou sans Sebastian, il y arrivera, il en était certain et n'avait de toute manière plus le choix.

Un peu plus loin dans l'obscurité des yeux scintillaient, une respiration sifflante se faisait entendre.

Le comte Phantomhive était aux aguets, la nuit était tombée, son œil s'était quelque peu habitué à l'obscurité mais cela ne suffisait pas. Il dirigeait son revolver vers chaque bruit qu'il entendait entre deux arbres, chaque feuille, chaque branche, chaque petit buisson qui semblait bouger. Une brise d'air fraiche passa sur sa nuque et le stoppa net dans sa démarche. Ce vent glacé lui donna des frissons, ainsi que l'impression que quelqu'un respirait contre sa nuque. Pas le genre de souffle humain, non ça n'avait rien d'humain. Le comte sentait une présence dans son dos, il n'osait se retourner et tous ses muscles se raidirent. Il regarda discrètement à gauche, rien, puis à droite, rien non plus. Il reprit alors la route tendant l'oreille, le bruit de ses pas semblait avoir de l'écho. Il s'arrêta, plus de bruit de pas. Il remarcha de nouveau, ces bruit de pas n'était pas les sien, il en était certain, cela sonnait en double. Il s'arrêta brusquement, trois bruit de pas derrière lui puis plus rien. On le suivait maintenant c'était certain. Il resserra la poigne sur le revolver, prêt à tirer. Une main se déposa sur son épaule. Il se retourna rapidement et menaça l'inconnu de son arme.

Ciel soupira de soulagements lorsqu'il découvrit l'identité de l'inconnu, le concerné sourit et dit.

« Et bien Bocchan, vous dites m'aimer tout d'abord et ensuite vous tentez de me tuer à plusieurs reprise. Est-ce comme cela que vous montrez votre attachement ? »

Le comte écarquilla les yeux ne comprenant pas d'où voulait en venir son domestique, il se racla la gorge tentant de se calmer et demanda.

« Qu'est-ce que tu racontes là ? Tu dérives imbécile ! »

Sebastian semblait surpris à son tour, il n'avait pourtant pas rêvé, son maitre avait bien prononcé ces mots, il n'était pas fous. Il se toucha l'endroit où la balle l'avait blessé et fronça les sourcils sous la douleur du touché. La douleur était toujours là c'était bien qu'il n'avait rien rêvé et que tout était belle et bien arrivé. Pourquoi alors Ciel semblait tout ignorer ? Sebastian se rapprocha alors du maître, l'entoura de ses bras, Ciel fut trop surpris par ce geste qu'il n'eut pas de réaction.

« Pourtant Monsieur m'a dit à plusieurs reprise qu'il m'aimait et qu'il ne saurait que faire sans moi. »

Sebastian avait pris une voix doucereuse et pleine de sous-entendu, murmurant à l'oreille de son maitre n'oubliant pas de faire jouer son souffle chaud contre la nuque de ce dernier. Le comte écarquilla les yeux, il se souvenait avoir dit ces mots mais dans son rêve et seulement à son père, sa mère et Sebastian son chien quand il était petit. « Sebastian ?! » pensa Ciel, puis il compris alors qu'il avait parlé lors de son sommeil et que son domestique avait du tout entendre et le prendre pour lui, se serait aussi ainsi que le domestique s'était retrouvé dans un piteux état tout à l'heure. Sebastian avait dû se servir de son propre corps comme bouclier quand Ciel s'en était servi dans son rêve, il avait certainement dû le faire inconsciemment dans la réalité aussi. Tout s'éclairait désormais. Le jeune maitre se libéra de l'étreinte de son majordome sourit tristement et dit.

Le majordome piégé.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant