Partie 1

500 14 3
                                    

- Longue vie au Pharaon Babillys !

Les cris résonnaient dans toute l'Egypte si c'était possible. Babillys venait de recevoir tous les effets qu'un pharaon devait acquérir pour devenir le roi de la Haute et la Basse Egypte. Après dix jours de deuil pour son père, il venait de monter sur le trône. A seulement 19 ans. Il avait peur. Très peur. Mais il n'était pas seul. Il finit par se lever et se diriger, vêtu de tous ses apparats, vers le balcon de son palais pour se présenter à son peuple. A peine montre-t-il le bout de son nez qu'il fut acclamé. Le peuple avait devant les yeux son nouveau Dieu vivant. Celui par qui les autres dieux communiquaient pour régner sur l'Egypte. Le jeune roi retourna à l'intérieur de son palais et se retira dans ses appartements. Avec son couronnement, trois jours de fête étaient prévus. Il n'avait pas besoin de prendre ses vraies fonctions tout de suite. De toute façon, il avait peur. Il ne se voyait pas du tout régner sur un si grand pays qu'étais l'Egypte et tous les principes que cela impliquait. La mort de son père était survenue bien trop tôt. Bien sûr il y avait sa mère mais celle-ci s'était toujours plus occupée d'elle-même que de son fils, héritier du trône.

Le jeune homme se dirigea d'un pas lent vers ses appartements, renvoyant tous ses serviteurs, souhaitant se retrouver seul dans son immense chambre. Il soupira un instant et se débarrassa de ses attributs. Il déposa son pschent (1) sur l'un des meubles ornant la pièce ainsi que son sceptre Héka (2). Il se rapprocha de son lit et frôla le tissu du bout des doigts avant de se diriger vers le bassin qui lui servait de bain intérieur. Il s'accroupit près de celle-ci et laissa ses doigts jouer avec l'eau quelques instants. Et voilà. Il était pharaon. Aujourd'hui, tout un peuple comptait sur lui pour le mener vers la meilleure vie possible. Il ne devait pas se tromper. Mais il se sentait bien trop jeune pour réussir cette tâche. Non, il devait se reprendre. Un pharaon ne devait pas douter. Son père le lui avait répété maintes fois. Il devait l'écouter. Il soupira une nouvelle fois et laissa sa main entièrement entrer dans l'eau comme pour se rafraîchir.

Il sursauta alors en entendant l'une des portes claquer et des bruits de pas arriver dans sa direction. Il avait pourtant clairement dit qu'il voulait rester seul l'espace d'un instant. Il voulait se poser, réfléchir à tout ce qui lui arrivait. Au tournant que sa vie prenait. Il avait à peine fait le deuil de son père qu'il devait déjà se montrer fort. Non, il n'était pas comme ça. Il le montrait déjà rien que par son apparence. Il n'avait jamais été très 'masculin'. Son corps était fin, sa peau laiteuse et son visage très androgyne. Il avait toujours été mystérieux pour tout le monde et cultivait cette androgynie. Une chance pour lui, les égyptiens se maquillaient alors il prenait un malin plaisir à le faire tous les jours. Il n'avait jamais accepté la perruque d'usage et avait ses cheveux bruns assez longs. Et même avec son apparence, il avait maintenant le rôle de pharaon. Un rôle beaucoup trop lourd pour ses frêles épaules.

Il revint à ses esprits quand les pas se rapprochèrent et encore plus quand il entendit une voix bien distincte l'appeler.

- Bill !

Bill. Ce surnom, peu de personne avait le droit de le lui donner. Il n'acceptait que la famille et ses amis très proches. Autant le dire tout de suite, son seul ami. Tomias. Tom qu'il aimait l'appeler. Tom était le fils de l'architecte royal. Ils avaient le même âge et avaient grandis ensembles. Bien qu'ils n'étaient pas du tout de la même classe, ils s'étaient toujours côtoyés car leurs pères étaient de très bons amis. Tom était son opposé. Le jeune homme avait la peau hâlée, une musculature plus imposante et finement ciselée. Lui non plus n'était pas pour la coiffure d'usage et avait des tresses noires. Une lubie de Bill depuis quelques années et Tom n'avait fait que suivre. Ce dernier arriva donc enfin dans la chambre, cherchant son meilleur ami du regard. Il tomba enfin sur le tout jeune pharaon et lui sourit tout en s'avançant vers lui. Il lui fit une sorte de révérence, comme l'exigeait la coutume. Bill se releva.

- Oh tu ne vas quand même pas t'y mettre toi non plus.

- C'est l'usage Babillys.

- Bill.

- Bill. Tu n'es plus que fils de pharaon. Tu es Pharaon.


Bill leva les yeux au ciel. Il détestait sa nouvelle fonction rien que pour ça. Si en plus les gens avec lesquels il avait le plus d'affinités se mettaient à réagir comme ça avec lui. Il n'aimait pas du tout la situation. En voyant la réaction du brun, Tom ne fit que légèrement rire. Le regard de l'androgyne se fit alors perçant et il arrêta immédiatement. Il savait, depuis le temps, qu'il ne valait mieux pas contrarier ce dernier. Pas qu'il usait de son sang royal, plus qu'il était une vraie tête de mule et que, pour le faire entendre raison et qu'il ne boude plus, il y avait du chemin à faire. Alors le tressé avait préféré se taire. Bill avait fait le tour du bassin en marchant et retourna auprès de son lit. Tom n'avait fait que l'admirer tout au long de sa marche. Bill avait toujours eut une grande prestance rien que par sa présence. Le tressé ne fit que regarder son Pharaon alors que ce dernier retirait son haut d'apparat pour enfiler une simple veste très longue qui était ouverte sur son torse. Bill n'avait pas qu'un charisme, il avait également une grande beauté et ça, personne ne pouvait le nier. Il finit par s'asseoir sur son lit et fit signe à Tom de venir. Ce que se dépêcha de faire ce dernier.

- Je suis trop jeune pour être pharaon. Je sais que depuis que je suis petit on me prépare à ça mais je ne suis pas prêt.

- Tu n'es pas tout seul Bill. Il y a du monde autour de toi pour t'aider. Juste, ne te laisse pas avoir par ces gens affamés de pouvoir. Crois en toi.


Voilà pourquoi Bill aimait parler avec son meilleur ami. Il était toujours là pour le rassurer et lui donner de bons conseils. Tom avait toujours été là dans les coups durs comme dans les bons moments. La seule personne que Bill exigeait en permanence à ses côtés dans les moments importants était Tom. Il avait toujours été là pour lui et vice-versa.

- Tomi, tu sais, j'ai dû retourner là-bas. Chez les embaumeurs à Philae...

Rien qu'à ce mot, Tom eut un frisson tout du long de sa colonne vertébrale. Il se souvenait très bien de jour où ils étaient rentrés dans ce temple alors que la momification avait commencée. Bill avait accompagné son père le jour où celui-ci voulait rendre hommage une dernière fois à un de ses bons amis. Et Tom était toujours avec Bill donc il l'avait une fois de plus accompagné. Le pharaon leur avait demandé de rester l'attendre pendant qu'il était à l'intérieur. Mais les enfants n'avaient que 10 ans à ce moment-là. Qu'est-ce qu'on pouvait être curieux à 10 ans. Trop curieux. Les deux amis s'étaient donc faits discrets et étaient entrés dans le temps, se cachant derrière une colonne. Ils virent alors ce qu'ils n'auraient jamais dû voir à cet âge-là. La préparation d'un corps à la momification. Ils étaient restés observer les prêtres le faire. Entre l'éviscération et la déshydratation en plongeant le corps dans du natron. Ils avaient juste été horrifiés par ce spectacle et en avaient fait des cauchemars durant plusieurs nuits. Ils avaient également eut le droit aux remontrances du père de Bill lorsque celui-ci les avait retrouvés tout tremblants dans un coin du temple. Tom s'en souvenait comme si c'était hier.

- Tu as été obligé d'y aller pour ton père.

- Oui. Je n'ai pas vu tout ce que l'on avait vu ce fameux soir mais je les ai vus lui mettre les bandelettes pour que je puisse y placer quelques amulettes. Je ne sais pas c'était juste... Le voir comme ça... Dire que j'aurai le même traitement.

- Tu seras mort Bill. Tu ne sentiras rien. Et c'est pour que ton âme survive à travers les siècles.

- Par Isis mais quelle importance de le faire pendant des siècles si je ne suis pas capable de survivre aujourd'hui !


Tom fut frappé par les mots de son ami. Comment pouvait-il dire une chose pareille lui qui respirait tant la joie de vivre. Il était vrai que la mort de son père avait été un choc, surtout qu'il était mort jeune. Depuis plus d'un mois Bill se forçait à se montrer courageux devant les autres mais Tom connaissait son meilleur ami par cœur. Il voyait si ça n'allait pas. Et Bill avait vraiment du mal à se remettre de tout ça. Il avait à peine fait le deuil de son père qu'il devait déjà prendre de grandes fonctions. C'était bien trop dur pour un jeune homme de 19 ans qui n'avait fait qu'étudier une bonne partie de sa vie pour ça. Tom soupira légèrement et Bill se rappela alors quelque-chose.

- Pourquoi tu avais l'air si enjoué quand tu es arrivé ?

- En fait, je... Non ce n'était pas important.

- Si si, dis-le-moi.

- Mon père veut que je l'aide sur son prochain chantier, il veut m'enseigner son art. Et c'est... La construction de ta pyramide.

- Je vois, à peine ai-je commencé à régner que l'on construit déjà mon tombeau.


Tom ne répondit rien. Pour quoi faire en même temps ? Il avait raison. C'était horrible de savoir une telle chose. Le tressé allait pour répondre mais une porte claqua.

- Babillys !

Cette voix. Les deux jeunes hommes se mirent à frissonner d'effroi en même temps. Le chat de Bill arriva. L'androgyne se mit à lui gratouiller la tête et ce dernier ronronna.

- Quel nom stupide elle m'a donné. Toi aussi elle te fait peur pas vrai Khéti ?

Cette voix, lui et Tom, voir toute l'Egypte la reconnaitrait entre mille. Meret, la mère de Bill. Rien que sa présence faisait peur. Elle ne montrait jamais ses sentiments et ne cachait pas du tout son aversion pour Tom. Elle détestait les 'gens du peuple' comme elle aimait les appeler. Pour elle, faire partie de la famille royale vous mettait au-dessus de tout le monde. Elle était d'essence divine et son fils aussi. Alors il ne devait surtout pas se mêler aux gens du peuple. Seulement Bill avait déjà un fort caractère dès son enfance. Et puis le père de Bill n'approuvait pas forcément la façon de penser de sa femme. Donc il avait laissé Bill être proche de Tom. Un jour que Meret s'était énervée sur le sujet, son mari lui avait rétorqué qu'elle n'avait même pas été capable de lui donner un frère ou une sœur alors Tom avait ce rôle et que c'était très bien pour Bill. Meret arriva enfin devant son fils qui n'avait pas bougé, continuant de s'occuper de son chat aux côtés de son ami d'enfance.

- Tu peux m'expliquer pourquoi il se trouve ici alors que tu as spécifié vouloir rester seul ?

- Il s'appelle Tomias. Et il est là parce-que lui en a le droit. Or quand je demande à rester seul, cela s'applique à toi aussi.

- Comment oses-tu. Moi qui...

- M'a mis au monde, m'a élevé et a fait de moi le nouveau pharaon, je suis au courant. Maintenant tu m'excuseras Mère, mais j'aimerai rester seul jusqu'à la fin de la journée avec Tom. Il reste encore trois jours de fête avant que mon vrai travail ne commence. J'ai le droit de me poser et de vraiment faire le deuil de Père.

- Bastet (3)...

- Laisse Bastet où elle est. Elle m'offrira de la joie quand tout ceci sera passé. Maintenant j'aimerai rester seul avec Tom.


Meret ne rajouta rien et se retira dans ses propres appartements. Bill s'était toujours montré très têtu devant sa mère. Mais ses sentiments n'en étaient pas moins écorchés. Il avait l'impression que sa mère ne l'aimait pas et qu'elle avait enfanté pour rester la Femme de Pharaon. Elle l'avait élevé pour avoir main mise sur son mari. Non, en fait ce n'était pas qu'une impression. Elle n'avait jamais eut un geste tendre envers son fils et ce dernier en souffrait, vraiment. Et c'était toujours dans ces moments-là qu'il demandait une simple chose au tressé qui n'était jamais loin.

- Tomi...

- Je suis là Bill...


Et le brun prit son meilleur ami dans ses bras. Il osait prendre Pharaon dans ses bras et le pousser à s'allonger alors que ce dernier se serrait comme jamais dans les bras de son ami. Maintenant que son père n'était plus là, la seule marque d'affection qu'il pouvait avoir se trouvait en Tom. Et celui-ci serait toujours là pour la lui montrer. L'androgyne se laissa totalement aller dans les bras de son ami, nichant son visage dans son cou et respirant son odeur qui le calmait automatiquement. Tom sentait bon. Il sentait le sable chaud. Il sentait tout simplement autre chose que ce palais où Bill était constamment enfermé. Mais Tom ne sentait pas que bon, Bill le trouvait rassurant et beau. Il se sentait bien dans ses bras, il se sentait protégé de tout. Mais il s'étonnait toujours que ce dernier n'avait jamais eut personne alors qu'il faisait tourner pas mal de tête. Bill jalousait secrètement la couleur de sa peau. Ce bronzage qu'il avait eut en travaillant dehors au soleil. Au contraire de Bill qui était tout le temps enfermé dans sa 'prison familiale' comme il aimait l'appeler.

Oui Bill était jaloux de Tom et pas uniquement sur son physique. Tom avait beau être plus musclé et plus bronzé, Bill lui enviait son droit de se mêler aux autres et sa vie en dehors. L'androgyne avait beau avoir tout ce qu'il souhaitait, il lui manquait une chose essentielle : sa liberté. Alors il avait l'impression de la retrouver uniquement quand il se trouvait dans les bras de son ami. Le nouveau pharaon ferma les yeux alors que le tressé glissait une main dans la nuque de ce dernier pour l'y caresser doucement. Il savait que cette caresse pouvait calmer et apaiser Bill dans n'importe quelle situation. Il connaissait Bill mieux que personne. Et vice-versa. Ils n'avaient que quelques jours de différences et un lien très fort les unissait. Bill s'était complètement raccroché à Tom, il avait plus que jamais besoin de lui à ce moment-là.

- J'en peux déjà plus, murmura l'androgyne.

- Ne dis pas ça Bill. Je suis sûr que tu seras un des meilleurs pharaons de l'Egypte. Tu es fais pour ça. Tu seras parfait dans ce rôle-là, j'en suis sûr.

- J'ai peur de ne pas réussir.

- Je te l'ai dis, tu n'es pas seul. Et puis moi je serai là pour toi aussi.

- Tu ne me laisseras pas hein?


Tom resserra son bras qui entourait la taille de Bill pour le presser encore plus contre lui. Bill en soupira de plaisir. Le tressé n'avait pas forcément besoin de parler, il le faisait par les gestes et ça suffisait pleinement à l'androgyne. Il ne demandait pas plus. Il avait juste besoin que quelqu'un soit proche de lui et le lui montre. Et Tom tenait ce rôle à merveille. Bill nicha un peu plus son visage dans le cou de Tom, laissant son nez caresser sa peau le faisant frissonner.

- On se verra moins Tomi.

- Je sais.

- Et je ne veux pas.

- Je sais. Mais ne t'inquiètes pas, je viendrai te voir souvent.

- Mais tu seras pris sur le chantier avec ton père.

- Il comprendra. Il a toujours compris quand il s'agissait de toi.


Bill sourit légèrement dans le cou de son meilleur ami. Seulement son sourire disparut bien vite. Il releva la tête et posa son front contre celui de Tom pour croiser son regard.

- Je vais devoir me marier. Tu le sais hein ?

Tom ne répondit pas tout de suite mais Bill put lire un peu de peur dans son regard. Tous deux savaient très bien ce que cela impliquait. L'androgyne allait devoir se marier, la mettre enceinte pour avoir un héritier au plus vite. Et cela voulait dire qu'ils se verraient encore moins. Cela voulait également dire que la future-femme de Bill n'allait pas apprécier leur relation plus que fusionnelle. En réponse à sa question, Tom ne fit qu'hocher la tête, le regard un peu triste.

- Embrasse-moi Tom.

- Non Bill, on ne doit pas.

- Arrêtes de penser comme eux. On ne fait rien de mal. Personne ne le saura de toute façon.

- Jusqu'à ce qu'on nous découvre. Imagine si ta femme nous...


Mais Bill le fit taire en frôlant ses lèvres des siennes. De toute façon leur relation s'arrêtait là. Ils ne faisaient que s'embrasser de cette manière dans les moments les plus dures pour se rassurer. Bill était persuadé que personne ne l'aimerait jamais sincèrement comme Tom, pour ce qu'il était vraiment. Alors il ne faisait que demander un baiser de temps pour être rassuré sur les sentiments d'au moins une personne à son égard. Ces baisers étaient plus qu'innocent. Ils étaient purs. Tom réduit à néant l'espace qui séparait leurs lèvres et embrassa enfin son ami. Le baiser resta en surface mais Bill avait vraiment besoin d'être rassuré et de se perdre dans un flot de sentiments sincères. Sa langue alla retracer les lèvres du tressé qui entrouvrit ces dernières pour accueillir sa langue. Le baiser était beaucoup plus intense et Bill s'accrocha encore plus à Tom de peur qu'il ne s'en aille. Ils se perdaient dans le baiser et ne voulaient pas que ce dernier se termine. Mais Tom se détacha doucement, embrassant une dernière fois les lèvres du brun qui avait la respiration haletante.

- Ne doute pas de toi Bill. Tu seras un très bon pharaon. Et moi, je serai toujours là pour toi.

- Merci Tomi...


Le tressé lui sourit une dernière fois et finit par se relever. Il se retourna une dernière fois vers son ami et se pencha en avant.

- Longue vie à Pharaon.

Un dernier sourire de sa part et il finit par sortir des appartements de Bill, voulant le laisser tranquille et surtout, il devait aller voir son père pour parler de plusieurs choses. De toute façon, il viendrait le revoir le lendemain, tant que Bill avait encore un peu de temps libre avant de prendre réellement ses fonctions. Bill soupira et s'avança sur son balcon admirant son pays qui s'étendait devant lui. Tom devait avoir raison, il y arriverait.




(1) pschent : emboîtement des couronnes rouges et blanches, exprimant ainsi la royauté sur la Haute et la Basse Egypte.
(2) sceptre Héka : sceptre dont l'extrémité supérieure est recourbée, à la manière d'un bâton de berger, et qui assimile le pharaon à un berger qui conduit son peuple.
(3) Bastet : déesse de la musique, de la joie et de la maternité aux traits félins.

Au bord du NilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant