Partie 5

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Quelques mois passèrent. Tom s'était très bien remis de sa blessure même si sa cuisse restait marquée à vie. Il aimait rappeler à Bill qu'au moins, maintenant ils avaient la même particularité tous les deux. Et au final ça plaisait plutôt au tressé. Ils étaient donc tous les deux retournés à leurs obligations. Tom était très pris sur le chantier. Celui-ci avançait très bien. Ils étaient encore loin du résultat final bien sûr mais les bases avaient été faites et Tom tenait absolument à montrer à son ami sa salle funéraire. Même si l'idée pouvait être déplaisante, il espérait que Bill apprécierait. L'apprenti architecte se dirigea donc vers le palais d'un air serein mais tout aussi stressé. Il avait tout de même peur que Bill le repousse vu que l'idée qu'on lui construise un tombeau. Tout en montant les marches qui le menaient à la salle du trône, toutes les réponses possibles de Bill tournaient en boucle dans son esprit. Il fut alors stoppé dans son élan par une personne se dressant devant lui. Il soupira légèrement.

- Meret.

- Tomias. Que fais-tu ici ?

- Je venais m'entretenir avec Bi... Avec Babillys. Je dois lui montrer plusieurs choses au sujet de la pyramide.

- Je ne vois pas en quoi cela pourrait le concerner. Tu es architecte sur ce chantier avec ton père non ? Alors c'est à toi de t'en occuper.

- J'ai besoin de l'avis de Pharaon sur sa chambre funéraire. Alors si vous voulez bien m'excuser.

- Tomias, je t'ai déjà prévenu. J'arriverai à vous éloigner l'un de l'autre et...

- Mère ?


Elle sursauta à l'entente de la voix de son fils. Bill se tenait en haut des marches et observait la scène avec un certain intérêt.

- Tom ? Que fais-tu ici ?

- J'aimerai que tu viennes avec moi sur le chantier de ta pyramide pour que je te montre quelques petites choses. Enfin, si tu veux bien.

- Oh euh, oui bien sûr. J'arrive. Enfin, rejoins-moi dans mes appartements.


Et Bill partit dans sa chambre alors que Tom passait à la hauteur de Meret, un léger sourire aux lèvres.

- Vous voyez ? Jamais vous n'y arriverez. Notre lien est beaucoup plus fort que ce que vous pouvez imaginer. Maintenant excusez-moi, mais Pharaon m'attend.

Et il se dépêcha de monter les marches pour rejoindre Bill dans ses appartements. De toute façon, Bill ou Tom ne laisseraient jamais quelqu'un les séparer. Leurs moments étaient tellement rares qu'ils devaient en profiter au maximum quand ils en avaient. Surtout maintenant que Bill était père. Il avait beau être jeune il voulait tout de même être présent pour son fils, être là pour lui, le voir grandir et non qu'il ait un père absent rongé par ses obligations. Bien que Lostris fût très réticente au fait que Bill voulait s'approcher de leur fils, elle ne pouvait pas repousser Pharaon. Mais aujourd'hui Bill avait du temps pour Tom alors oui, il allait en profiter. Il était en train de retirer son pschent quand il sentit le regard du tressé sur lui.

- Elle ne t'a pas trop ennuyé j'espère ?, demanda l'androgyne alors qu'il retirait son hauts pour en mettre un plus sobre pour sortir.

- Non, comme d'habitude en fait.

- Oiseau de mauvais augure. Elle serait prête à adorer Seth pour te réserver le même sort qu'à Osiris (4).

- Et toi tu jouerais le rôle d'Isis pas vrai ?
, questionna le tressé d'un air amusé alors qu'il observait les fins muscles du pharaon bouger alors qu'il revêtait une veste pour se protéger du soleil.

- Mais bien sûr Tom. La veuve épleurée à la recherche des morceaux de corps de son mari. Je n'ai que ça à faire.

- Alors tu me laisserais pourrir dans toute l'Egypte et tu ne sauverais même pas mon âme ?!


Bill déposa sur sa chevelure ébène un diadème en or et finit par se retourner pour se rapprocher de son meilleur ami. Il se colla à lui, entourant son cou de ses bras.

- Tu crois vraiment que je laisserai faire une chose pareille ? Déjà je rechercherai ton corps pour te faire embaumer. Ensuite, je me laisserai mourir pour reposer à tes côtés dans le magnifique tombeau que tu es en train de me construire.

- Oh tu serais capable de faire une telle chose pour moi ?

- Bien sûr. C'est connu de toute façon, je ne peux pas vivre sans toi Tom.


Tous les deux savaient que cette conversation avait commencé sur le ton de l'amusement mais par la suite, le sérieux de la tournure ne les effraya pas. Tom passa ses bras autour de la taille fine du pharaon pour le coller un peu plus à lui et Bill vint tout naturellement déposer ses lèvres sur celles de son homologue pour un baiser tout en surface. Non, rien ne changerait jamais entre eux. Et personne n'arriverait à les séparer. A la naissance du fils de Bill, Tom avait craint qu'ils finiraient par s'éloigner tous deux. Mais il n'en était rien. Bill l'avait rassuré, lui avait présenté son fils et lui avait une nouvelle fois rappelé que rien ni personne n'arriverait à les éloigner tous les deux.

- On y va ?

- Oui, allons-y.


Et ils finirent par se détacher pour finalement sortir du palais pour partir en direction du chantier de la pyramide. Tom appréhendait toujours la moindre réaction de Bill à ce sujet mais il essayait de ne pas en faire cas. Il ne valait mieux pas. Ils finirent par arriver et Tom attrapa une torche qu'il alluma.

- Tomi ? On va... Vraiment descendre dans les profondeurs de cette pyramide ?

- On va voir ta salle funéraire Bill donc oui.

- Ah...


Bill avait toujours cette satanée peur de tout ce qui touchait aux momies ou à la mort. Même si comme l'avait déjà dit Tom, cela rejoignait ses croyances et il ne pouvait pas les repousser. Tom quand à lui avait réussi à prendre sur lui et à faire en sorte que ses peurs soient enfouis au plus profond de son être pour réussir à construire quelque-chose de beau pour son meilleur ami. Ils finirent donc par entrer, chaque ouvrier saluant Pharaon à son passage. Ces derniers n'en revenaient toujours pas qu'il puisse venir directement sur le chantier pour voir l'avancement des travaux. C'était un réel honneur pour eux. Bill suivait donc Tom de près pour ne pas se perdre dans ce véritable dédale. Tout en continuant leur descente, Bill entendit un bruit et se stoppa. Voyant encore de la lumière, il pensait que Tom était toujours là. Seulement le tressé était déjà parti plus loin. L'androgyne n'osait plus bouger dans cette petite pièce à peine éclairée. Il n'entendait plus rien autour de lui et commençait à réellement paniquer intérieurement.

- Tom... ? Tomi... ?

Sa voix n'était qu'un murmure comme s'il avait peur de réveiller un mort ou de croiser une âme perdue. Il se colla au mur, sentant sa respiration et son rythme cardiaque s'accélérer au fur et à mesure que les secondes passaient. Mais pourquoi s'était-il arrêté en chemin ? Il avait cru que Tom était toujours là mais en fait, une lampe à huile était accrochée au fond de la minuscule pièce. Le brun ferma fortement les yeux, espérant simplement qu'en les rouvrant il verrait le visage de son ami face au sien. Mais quand il rouvrit les yeux rien de tout ceci n'arriva. Bill se mit à paniquer encore plus. Il avait envie d'hurler, de pleurer mais rien ne se passa. Il était comme tétanisé. Un nouveau bruit attira son attention. Seulement il ne vit aucune lumière arriver dans sa direction. Il vit une forme sombre se rapprocher de lui et pria les Dieux pour ne pas faire de mauvaise rencontre. A cet instant il aimerait tellement retrouver le soleil.

L'ombre se rapprocha encore plus et il se mit à hurler tout en se laissant glisser le long du mur, enfouissant son visage dans ses bras refusant de voir la suite des évènements. Il ne voulait pas que son heure arrive, pas maintenant. Il n'avait pas vécu assez de choses pour partir maintenant, ce n'était pas possible. Il ferma les yeux le plus fort possible, ne supportant pas l'idée d'une possible fin pour lui quand il entendit un rire. Il osa ouvrir un œil et releva quelque peu le visage pour remarquer que Tom n'était pas très loin de lui. Il ouvrit grands les yeux, ne comprenant pas tout de suite mais vu le sourire du tressé, il ne pouvait que se rendre compte que ce dernier se moquait bel et bien de lui.

- Mais je... Tu... J'ai cru que j'allais mourir !

- Bill, quand même, tu aurais dû comprendre que si je ne te voyais plus revenir je serai revenu sur mes pas quand même.

- Mais tu... T'as mis du temps et j'ai peur de tout ça !

- Ce n'est qu'un peu de noir et énormément de peur enfantine là quand même. Tu as tué un homme, sauvé ton peuple, tu es devenu père, tu as une mère horrible. Et là, la seule chose qui te fait peur c'est de te retrouver seul dans une pièce à peine éclairée ?


Tom ne fit que rire un peu plus à ses mots. Mais il ne remarqua pas tout de suite que Bill s'était vexé. L'androgyne n'aimait pas qu'on se moque de lui, surtout pas dans un moment pareil où il avait eut plus que peur. Il resserra ses bras autour de ses jambes, se sentant au plus mal. Si même dans des moments comme ça, Tom se mettait à se moquer de lui, Bill se sentait plus seul que jamais. Tom remarqua alors l'état du brun. Son rire se stoppa tout de suite et il se rapprocha en vitesse du pharaon en s'agenouillant près de lui.

- Bill...

- Non laisse-moi ! Tu as raison, c'est risible. Je suis risible. C'est totalement stupide d'avoir peur de se retrouver seul. Ce que je suis tout le temps.

- Arrêtes Bill je ne disais pas ça pour ça.

- Laisse-moi Tom ! Continue de te moquer de moi, tu le faisais très bien jusqu'ici... Laisse-moi... Laisse...


Mais il ne réussit pas à continuer sa phrase que le tressé l'avait déjà pris dans ses bras et le maintenait tout contre lui. Bill se laissa aller à ses pleurs, essayant d'évacuer la peur et la honte qu'il avait ressenties en quelques instants. Tom le berçait doucement dans ses bras, essayant de se faire pardonner comme il pouvait. Il s'en voulait vraiment d'avoir fait ressentir une telle chose à son ami. Il ne supportait pas qu'il pleure alors si en plus c'était de sa faute... Non, Bill ne devait vraiment pas pleurer. Tom s'en voulait vraiment. Il avait vraiment fait une mauvaise blague à l'androgyne et s'en voulait plus que jamais de s'être légèrement moqué de lui. Il avait tendance à oublier que Bill était beaucoup plus fragile qu'il ne le laissait paraître. L'androgyne ne se montrait réellement qu'à son ami et là, dans ses bras, Tom avait l'impression d'avoir un véritable enfant apeuré.

Tom s'appuya un peu plus contre le mur, laissant Bill se caler entre ses jambes pour le coller encore plus à lui. Il le laissait se calmer. S'il le souhaitait, Bill pouvait même continuer à crier sur le tressé que ce dernier se laisserait totalement faire. Mais l'androgyne ne disait rien du tout. Il se trouvait à présent stupide de son attitude mais il n'avait pas réussi à s'empêcher d'avoir peur de la situation. Et Tom ne l'avait pas compris, c'était cela qui l'attristait le plus. Mais il se sentait une nouvelle fois rassuré dans les bras de ce dernier, alors qu'ils se resserraient autour de son corps si fin. Il n'y avait que dans les bras de Tom qu'il se sentait en sécurité et à sa place. L'une des mains du tressé alla se perdre dans la nuque du pharaon pour lui caresser doucement la peau et le calmer un peu plus. Bill se raccrochait à Tom comme jamais, comme s'il avait peur de le voir partir et le laisser à nouveau dans cette pièce horrible.

Tom tentait de le rassurer comme il pouvait bien qu'il n'osait toujours pas prononcer un seul mot. Il se sentait lui aussi stupide d'avoir fait une telle chose à Bill. Il n'aurait jamais pensé que l'androgyne le prendrait aussi mal que ça. Il rapprocha ses lèvres de l'oreille du pharaon et y murmura un faible 'pardonne-moi' auquel Bill répondit en resserrant son étreinte. Tom ne sentait plus les larmes de son ami ruisseler dans son cou, signe qu'il avait arrêté de pleurer. Mais il refusait toujours de lâcher le tressé. Il releva alors doucement le visage et les doigts de Tom allèrent essuyer ses joues. Et pour une fois, sans demander ni laisser le temps à Tom de réagir, Bill déposa ses lèvres sur les siennes pour entamer un baiser doux pour commencer mais qui se transforma bien vite en baiser plus langoureux. Leurs lèvres finirent tout de même par se détacher et Bill posa son front contre celui du tressé tout en gardant les yeux fermés. Ses doigts jouaient avec les tresses de Tom.

- Ne me refais plus jamais ça Tomi...

- Je te le promets Bill. Excuse-moi encore. Je ne pensais pas que cela t'affecterait autant. Je ne voulais pas te blesser. Je m'en veux Billy...

- Je t'aime Tom... Juste... Ne me laisse plus comme ça...

- Jamais.


Et comme pour sceller ce nouveau 'pacte', ils déposèrent leurs lèvres sur celles de leur homologue et finirent par se détacher pour se relever. Tom attrapa la main de Bill avec la sienne et lia leurs doigts pour qu'ils ne se perdent plus.

- Tu me suis ? On n'est plus très loin de toute façon.

Le pharaon acquiesça d'un signe de tête et suivit donc son ami pour voir ce qu'il avait à lui montrer. Ils passèrent une dernière petite porte et finirent par entrer dans la salle mortuaire. Bill fut totalement abasourdi par la beauté des lieux. Même s'il savait que ça serait un mausolée, il ne pouvait pas nier que c'était magnifique.

- Je voulais quelque-chose qui te rende l'hommage dont tu mérites.

- Mais... C'est magnifique Tom.

- Vraiment ?

- Oui je... Merci.


Tom était content de lui, du fait que ça plaise à Bill. C'était tout ce qu'il espérait en fin de compte. Bill lâcha alors sa main pour faire le tour de la pièce, admirer les murs remplis de hiéroglyphes. Il laissa ses doigts retracer les symboles qui retraçaient son histoire. Même si pour le moment il y avait peu à raconter, il savait que cela se remplirait à mesure qu'il accomplirait de nouvelles choses.

- Tom ?, demanda l'androgyne sans se retourner vers son ami.

- Mmh ?

- Tu mettras ton nom près du mien hein ?

- Bill...

- Si, tu le mettras. Parce-que cela a beau être mon histoire, tu en fais partie toi aussi.

- Très bien, si tel est ton souhait.


Bill finit par se retourner, un sourire satisfait se lisant sur ses traits. Il voulait vraiment que Tom fasse partie de sa vie, de son histoire à travers les âges. Il se rapprocha de son ami et déposa un baiser sur sa joue.

- On peut sortir maintenant ? Je ne suis toujours pas rassuré.

Tom lui sourit et attrapa sa main, liant à nouveau leurs doigts pour finalement ressortir de la pyramide. Le tressé raccompagna l'androgyne jusqu'à son palais. Mais alors qu'il allait pour repartir, Bill le retint par le bras, lui demandant de venir avec lui. L'occasion pour eux deux d'avoir un peu de temps. Alors qu'ils se dirigeaient vers les appartements de Pharaon, Meret arriva.

- Babillys, j'aimerai m'entretenir avec toi.

- Tu peux le faire maintenant.

- Seul à seul.

- Tu peux tout dire devant Tom. Je n'ai rien à lui cacher.


Meret soupira légèrement et suivit les deux jeunes hommes jusqu'aux appartements de Bill. Tom alla s'asseoir sur le lit du brun tandis que ce dernier se retournait face à sa mère en croisant les bras.

- Très bien, qu'est-ce que tu veux ?

- Il faudrait que tu songes à prendre une seconde femme.

- Non.

- Tu dois le faire. Un Pharaon a plusieurs épouses et doit avoir plusieurs héritiers potentiels.

- J'ai une femme et un fils. Je crois que ça me suffit amplement pour toute cette vie et la suivante.

- Il faut sérieusement que tu y penses.

- C'est tout réfléchi Mère. Je refuse de prendre une nouvelle épouse. Lostris restera la seule et l'unique. De toute façon elle sait déjà que je ne l'aime pas.

- On ne se marie pas par amour.

- Au choix, je préfèrerai cette option.

- Et tu te marierais avec qui ? Tomias ?


Cette question valut un silence dans la pièce. Bill avait froncé les sourcils alors que Tom avait crispé ses doigts dans les draps fins. L'androgyne reprit de la consistance face à sa mère.

- Et même si je le faisais tu n'aurais rien à dire sur le sujet. J'aime qui je veux. Et comme tu peux t'en douter, je ne te porte pas dans mon cœur.

- Un peu de respect Babillys.

- Pour qui ? La femme qui n'a fait que m'élever quand elle voulait bien présenter devant les autres ? Tu n'aurais jamais de reconnaissance de ma part. Tu ne m'as pas mené au trône. Je suis juste le fils de celui qui y était avant moi. Alors arrêtes de croire que je continuerai à t'obéir. Je ne veux pas de seconde épouse. Et si j'aime Tom c'est uniquement mon problème. De toute façon tu le sais depuis que nous sommes petits et t'as jamais pu le supporter. Sur ce, laisse-nous.


Meret était vraiment folle de rage. Le discours de Bill l'avait touchée et au moins de cette manière il était sûr qu'elle ne reviendrait plus lui parler de ce genre de choses pendant un bon petit moment. Mais comme à chaque fois, Bill avait fait preuve de beaucoup de courage pour faire face à sa mère. C'était vraiment éprouvant pour lui de la repousser alors qu'elle lui donnait l'illusion de l'aimer. Il attendit qu'elle soit définitivement partie pour se retourner et se dépêcher de rejoindre Tom sur le lit. Il s'assit à cheval sur ce dernier, entourant son cou de ses bras et le faisant tomber en arrière sur le lit. Le tressé passa ses mains sous le haut de l'androgyne et caressa sa peau dans une douceur infinie. Tom ne disait rien. Son ami parlerait quand il en ressentirait le besoin. Tom se doutait à quel point cela pouvait être éprouvant pour Bill de devoir se montrer fort. Il comprenait d'autant plus pourquoi ce dernier lui en avait voulu de s'être moqué de lui.

Bill avait fermé les yeux et ronronnait presque sous les caresses de Tom. Heureusement que son ami avait été là dans un moment pareil. Si le tressé n'avait pas été présent, Bill se serait sans doute à nouveau effondré seul dans sa chambre sans personne à ses côtés. Comme il l'avait déjà fait maintes fois. Mais il se gardait bien de le dire à Tom, ne souhaitant pas le culpabiliser. Il profitait tout simplement de sa présence, ne voulant rien d'autre à l'instant précis. Il laissa son nez venir caresser le cou de Tom et y déposa un simple baiser qui fit frémir le futur architecte. Ce dernier continuait de caresser la peau laiteuse de l'androgyne, le gardant au maximum contre lui.

- J'ai dit en face à ma mère que je t'aimais.

- Je sais.

- je ne l'ai jamais fait à part quand j'avais six ans et qu'elle ne voulait pas que je joue avec toi. Je... Elle va encore plus me détester et...

- Bill, tu le sais aussi bien que moi, elle n'a jamais rien fait pour réellement t'aimer. Elle n'aime que son statut de Reine, rien de plus.

- J'aurai tellement voulu qu'elle m'aime vraiment. Comme mon père m'aimait ou comme ton père t'aimait. Ou comme toi tu m'aimes.


Le pharaon releva alors la tête pour fixer Tom dans les yeux.

- Tu m'aimes vraiment hein ?

- Je ne vois même pas pourquoi je dois te rassurer sur le sujet. Oui Bill, je t'aime. Et ça ne risque pas de changer de sitôt.

- Merci pour tout Tom.


Le tressé leva sa main et celle-ci alla caresser la joue du brun qui en ferma les yeux. Il aimait cette douceur que Tom dégageait dans le moindre de ses gestes à son égard.

- Embrasse-moi.

Une simple demande, à nouveau. Mais cette fois-ci, Tom ne dit rien. Il ne fit qu'avancer son visage de celui de Bill pour l'embrasser délicatement, doucement. Sa langue alla lécher la lèvre inférieure de l'androgyne qui gémit faiblement. Celui-ci ouvrit les lèvres pour accueillir la langue de son homologue. Le baiser s'intensifia doucement alors que la deuxième main de Tom presser le creux des reins de Bill tout contre lui. Un nouveau gémissement. Le baiser ne s'arrêtait pas. Ils n'arrivaient pas à se séparer tous les deux. Ils avaient bien trop besoin de cet échange entre eux. Ils s'aimaient tellement. Bill termina doucement le baiser, pressant une dernière fois ses lèvres contre celles du tressé mais resta dans ses bras, profitant de ses caresses.

- Dors avec moi cette nuit.

- Bill...

- S'il-te-plait. Tu pourras partir tôt demain matin si tu veux mais reste dormir avec moi.

- Très bien.


Tom déposa un baiser sur la tempe de l'androgyne comme pour lui prouver son accord. Cette nuit-là, ils ne quittèrent pas les bras de l'autre et dormirent mieux que jamais. Le lendemain matin, Tom se leva aux aurores et partit sur le chantier s'occuper de tout ce qu'il fallait. Bill avait été déçu de ne pas le voir à ses côtés quand il se réveilla mais il sourit légèrement en voyant que Tom avait laissé son collier sur son oreiller. Une excuse pour se revoir ou un simple cadeau permettant au pharaon de penser à lui à chaque instant. Oui, peut-être qu'un jour les choses changeraient vraiment entre eux et qu'ils pourraient se voir quand ils le souhaitaient.




(4) Osiris : La légende fait d'Osiris et d'Isis des souverains bienfaiteurs. Osiris enseigna aux humains les rudiments de l'agriculture et de la pêche, tandis qu'Isis leur apprit le tissage et la médecine. Pendant ce temps, Seth régnait sur les contrées désertiques et hostiles ainsi que sur les terres étrangères. Jaloux de son frère, il projeta son assassinat. Pendant un banquet en l'honneur d'Osiris, Seth offrit à l'assistance un magnifique coffre, jurant de le céder à celui qui l'emplirait parfaitement. Quand vint le tour d'Osiris, qui fut le seul à y parvenir, Seth fit refermer et sceller le coffre, tandis que ses complices chassaient les invités et tenaient Isis à l'écart... Seth jeta le coffre dans le Nil, qui l'emporta dans la mer Méditerranée. Osiris mourut noyé et c'est pour cela qu'il est souvent représenté le visage de couleur bleu ou vert.
Après l'assassinat de son époux, Isis se mit à la recherche de son corps. Elle le retrouva à Byblos, au Liban, d'où, après maints stratagèmes, elle le ramena en Égypte pour l'enterrer et le pleurer. Seth finit par découvrir le tombeau, sortit le corps du caveau et le dépeça en quatorze morceaux qu'il dispersa dans le Nil. Isis, l'épouse et veuve fidèle, retrouva les lambeaux du corps de son bien-aimé, sauf le phallus, avalé par un poisson. Elle le reconstitua en argile, puis elle entreprit de rassembler le corps meurtri de son défunt mari, avec l'aide de sa sœur Nephtys. Elle embauma le cadavre, assistée par Anubis, lui redonnant une dernière étincelle de vigueur. Lorsqu'il fut ranimé temporairement par Isis, qui lui insuffla la vie, Osiris put la féconder. Elle lui donna un fils, Horus, « Le vengeur de son Père », qui combattit son oncle Seth dans des joutes interminables. Le tribunal des dieux finit par trancher : Horus entra en possession de son héritage et occupa le trône d'Égypte, comme Pharaon après lui.

Au bord du NilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant