Le temps filait à une telle vitesse. Enfin, ce dernier passait vite uniquement quand on était en compagnie de personnes qu'on aimait. Ce qui n'était pas forcément le cas de Bill. Pas tout le temps en tout cas. Le pharaon était bien trop occupé pour voir qui que ce soit. Les visites de Tom étaient toujours aussi rares. L'architecte royal était très demandé. Déjà que la pyramide prenait quelques années à être construite, il avait également été demandé pour la construction d'un nouveau temple. Alors il ne trouvait pas vraiment le temps de venir s'entretenir avec Pharaon, ne serait-ce que pour une après-midi. Bill quand à lui était occupé avec les affaires du peuple. Il y avait de nouvelles menaces d'autres pays envahisseurs mais aucun n'avaient osé quoi que ce soit pour le moment. La réputation du pharaon n'était plus à faire. Son dernier combat avait rapidement fait le tour de l'Egypte pour arriver aux pays voisins. De ce fait, son peuple semblait en paix pour un bon petit moment. Mais Bill n'avait pas que du travail de ce côté-là. Il passait énormément de temps avec son fils.
En vérité, deux années étaient passées. Ramsès avait bien grandi. Oui, Bill n'avait pas voulu l'affubler d'un nom aussi stupide que le sien. Et puis il savait que ce nom allait continuer dans l'histoire. Il ne savait pas pourquoi mais il le sentait. Ne voyant plus autant Tom qu'avant, Bill s'était raccroché à son fils. Ce dernier était la seule personne qu'il avait appris à aimer. A chaque fois qu'il le voyait, il ne voulait pas être dans la même pièce que Lostris. Ses rapports avec sa femme ne s'étaient pas du tout améliorés. Encore moins avec sa mère. Bill ne voulait toujours pas de seconde épouse et trouvait qu'un fils suffisait largement pour assurer sa descendance. De toute façon, la seule chose que souhaitait Bill était que son fils ne manque de rien, surtout pas d'amour. Et il essayait d'être là pour lui. Au début, Lostris avait pensé que son fils lui permettrait de se rapprocher du pharaon mais Bill refusait toujours. Il n'y avait qu'une seule personne qui pourrait l'approcher.
Bill était dans ses appartements. Il jouait avec son fils de deux ans. Il n'aurait jamais pensé pourvoir autant apprécié passer du temps avec celui-ci. Il avait appris à l'aimer. Sincèrement. Son fils s'amusait à courir sur le lit de son père pour finalement lui sauter dans les bras. Ramsès riait aux éclats et c'était vraiment tout ce qui comptait pour Bill. Il adorait entendre son fils rire. Une nouvelle fois, il déposa le petit garçon sur le lit et celui-ci alla à l'autre bout. Il resta regarder son père durant quelques secondes sans bouger puis il s'élança à toute vitesse vers son père pour lui sauter dans les bras. Et Bill le réceptionna, le serrant dans ses bras avec une immense douceur. Il aimait son fils, énormément. Il déposa un baiser sur le front de ce dernier et lui sourit alors que le petit serrait ses bras autour du cou de son père pour le serrer contre lui. Bill adorait entendre les rires de son fils dans le palais. Cela lui redonnait une joie de vivre.
- Veux aller dans l'eau !, dit le petit tout en faisant un immense sourire à son père.
- Très bien, allons-y alors., répondit Bill tout en déposant Ramsès au sol.
Le petit attrapa automatiquement la main de son père qu'il serra alors qu'ils se dirigeaient tranquillement vers l'une des ouvertures des appartements, menant directement vers un grand bassin en plein air. Il garda la main du petit dans la sienne et l'aida à marcher dans l'eau. Ramsès lâcha finalement son père pour tenter de l'éclabousser avec de l'eau. Seulement ses mains étaient tellement petites qu'il n'arrivait pas à grand-chose. Ce qui fit rire le pharaon. Pourtant il aurait aimé rire en compagnie d'une autre personne. Cette autre personne lui manquait affreusement, plus que de raison. Il supportait de moins en moins l'absence de Tom à ses côtés. S'il le pouvait, il aurait fait en sorte d'obliger Tom à vivre avec lui au palais. Mais cela serait abuser et il ne voulait pas non plus empêcher Tom de faire ce qu'il voulait. Il aurait tellement voulu le voir à cet instant, le savoir là.
Seulement Bill ne savait pas que Tom était bel et bien présent. L'architecte avait pu se libérer pour enfin passer quelques heures en compagnie de son ami. Seulement voilà, il ne l'avait pas prévenu et il se retrouvait à présente dans les appartements du brun, à le regarder s'amuser en compagnie de son fils. Cette vision lui serra le cœur. Pas qu'il était jaloux de Ramsès, loin de là même. Juste qu'il se disait à présent qu'il n'avait plus rien à faire ici. Il se sentait de trop alors que ça n'avait jamais été le cas jusqu'à présent. Il se sentait vraiment de top maintenant que Bill avait une famille. Maintenant qu'il avait quelqu'un à s'occuper. Il resta alors là, à les observer alors que l'androgyne s'amusait comme jamais avec son fils. Ramsès ressemblait énormément à son père. Il avait les mêmes traits fins et serait sans aucun doute aussi beau que lui. En tout cas, Tom resta ainsi à les observer sans faire de bruit durant quelques minutes, en souriant légèrement. Il les trouvait adorables tous les deux. Mais une fois de plus, ce sentiment d'être de trop refit surface et lui déchira les entrailles.
Alors Tom décida de repartir pour ne pas les déranger plus longtemps. Il ne supportait vraiment pas cette sensation alors que Bill était si heureux en compagnie de son fils. Il se retourna, non sans un pincement au cœur et sortit des appartements de Pharaon. Il descendit les marches qui les mèneraient jusqu'à la sortie quand il sentit une présence. Il ne fit que pivoter légèrement sur la droite et un frisson parcourut tout son être. Meret. Elle approchait du tressé, un léger sourire aux lèvres.
- Tomias. Alors comme ça tu es allé voir mon fils ?
- Je ne faisais que passer mais il était occupé.
- Je vois. Tu l'as donc vu en compagnie de Ramsès.
- Oui. J'ai préféré ne pas les déranger. Je suppose que vous ne direz pas que je suis venu.
- Bien sûr que non. Pour quoi faire ? Babillys est suffisamment occupé à présent. Tu peux enfin disparaître de sa vie. Il n'a jamais eut besoin de toi. Tu n'étais là uniquement que pour le faire patienter jusqu'à ce qu'il fonde une famille. Tu comprends enfin Tomias ? Tu ne sers plus à rien. Tu peux t'en aller, définitivement. Mon fils n'a plus besoin de toi auprès de lui. Il doit s'occuper de sa famille.
Tom encaissa. Sa gorge se serra mais aucun sanglot ne se fit entendre. Ses yeux étaient humides et les larmes menaçaient à tout moment de tomber sur ses joues. Il fit une révérence à Meret, comme l'exigeait son devoir de citoyen, puis sortit enfin du palais, un pas plus pressant que d'habitude. Il avait mal. Ça lui faisait si mal d'avoir entendu ça. Pourtant il ne devait pas croire Meret. Il le savait. Mais il n'arrivait pas à s'en empêcher. Elle avait raison. Aujourd'hui, Bill avait son fils. Il avait autre chose à faire que de passer du temps avec son meilleur ami. Et puis, de toute façon, ils étaient tout deux occupés à travailler. Une fois dans un endroit plus tranquille de la ville, l'architecte s'adossa au mur d'une maison et là, les larmes dévalèrent ses joues. Il se sentait si mal face à tout ça. D'un coup, il eut l'impression de ne plus avoir de raison d'être là, de sourire. Avant, sa seule force de sourire était Bill. Mais à présent que Bill avait une famille, lui, que devenait-il ?
Bill quand à lui rentra à nouveau dans sa chambre avec son fils et remarqua alors qu'un serviteur apportait à boire, mais pour trois personnes. Le jeune pharaon se demanda pourquoi il venait de faire ça alors qu'il n'était qu'avec son fils.
- Pourquoi m'apportes-tu à boire pour trois personnes ?
- Oh, je pensais que votre architecte resterait un peu plus longtemps.
- Comment ça mon... Tom ? Tomias est venu ici ?!
Le serviteur hocha positivement la tête. Mais comment Tom aurait pu venir pour finalement repartir aussi vite ? Non, c'était impossible. Il avait dû se rendre compte de quelque-chose et... Bill sentit alors son fils tirer sur sa ceinture et il se pencha pour le prendre dans ses bras. Et là, il comprit. Tom avait du le voir en compagnie de Ramsès et il avait préféré fuir plutôt que de venir le voir. Il soupira et se laissa tomber sur son lit, son fils toujours dans les bras qui jouaient avec ses cheveux. Il avait raté son meilleur ami alors que ce dernier était venu le voir. Il s'en voulait comme jamais. Comment avait-il fait pour le manquer ? Il se maudit intérieurement et resserra ses bras autour de son fils qui entoura son cou des siens. Pourquoi Tom refusait-il de le voir quand il était avec son fils ? Ce n'était pas parce-qu'il était père qu'il ne voudrait plus le revoir. Au contraire. Bill avait plus que jamais besoin de Tom à ses côtés. Il avait constamment peur de faire une bêtise avec son fils. Il décida alors de lui envoyer un messager, lui faisant part de son désir de le voir le plus rapidement possible.
Seulement voilà, deux semaines passèrent et Bill ne vit pas Tom une seule fois. Alors qu'il lui avait envoyé plusieurs messagers, jamais Tom n'y répondit. Il en arrivait à croire que le tressé l'avait totalement oublié. Alors il le fit mander lors d'une réunion prétextant devoir le voir pour parler des temples en construction dont Tom avait la charge. Sans réellement savoir pourquoi, alors qu'il attendait, Bill stressait. Il sentait la moiteur dans ses mains et sa gorge se serrait. Il avait tellement besoin de voir Tom, tellement besoin de sa présence à ses côtés. Alors qu'il se passait les mains dans l'eau pour la énième fois en quelques minutes, Bill vit Meret apparaître dans la salle. Déjà qu'il stressait, il ne valait mieux pas qu'elle se retrouve dans la même pièce que lui.
- Qu'y a-t-il Mère ?
- J'ai appris que tu avais fait mander Tomias pour parler des temples en construction.
- En effet.
- Je pourrai rester ?
- Certainement pas.
- Et pourquoi donc ?
- Tu n'as rien à faire ici. De plus je veux voir Tom, seul à seul.
- Tu le reverras de moins en moins Babillys.
Et elle se retourna pour commencer à partir mais l'androgyne la retint en se postant devant elle.
- Pardon ? Tu veux bien m'expliquer ce que tu lui as encore dit.
- Qu'il n'a plus besoin de toi. Que tu as une famille à présent et que tu n'as plus le temps pour lui. Tu as un fils maintenant, tu ne peux plus te permettre de perdre ton temps avec cet architecte. Il n'était là que pour te permettre de patienter jusqu'à ce que tu aies ta famille.
Meret fut un instant impressionnée par la haine qu'elle pouvait lire dans les yeux de Bill. Elle ne l'avait jamais vu aussi grande et un peu plus, elle aurait pu avoir peur.
- Comment as-tu osé lui dire une chose pareille.
Etrangement la voix de Bill était calme alors qu'il bouillonnait littéralement de l'intérieur. Il avait serré les poings et ses mains tremblaient. Il était furieux. Comment avait-elle osé dire une chose pareille à Tom alors que c'était totalement faux ? Enfin si, Bill avait une famille mais ce n'étai pas pour autant qu'il n'avait plus 'besoin' de Tom. Justement, il le voulait encore plus à ses côtés.
- Il fallait bien lui dire la vérité et qu'il comprenne enfin où est sa place. Et sa place n'est pas à tes côtés Babillys. Tu dois uniquement te montrer en compagnie de Lostris. Et maintenant tu as ton fils avec qui tu as l'air de vouloir passer du temps. Alors assume ton nouveau statut de père et oublie tous ces enfantillages que tu avais avec ce... Tomias.
- Sors.
- Pardon ?
- Sors immédiatement ! Tu n'as pas le droit de décider de ma vie tu entends Mère ?! C'est ma vie et je choisi ce que j'en fais ! Je veux voir Tomias et bien je le ferai ! Que tu sois d'accord ou pas ! Peu importe en fait ! Sors d'ici ! Je ne veux plus te voir ! Tu n'as pas à régenter ma vie ! Plus jamais tu ne t'approches de Tomias ! Plus jamais tu ne lui adresses la parole sinon c'est toi que je ferai oublier !
Meret fronça les sourcils et ne dit pas un mot de plus. De toute façon, Bill était bien trop hors de lui pour entendre raison, selon elle. Elle jeta un dernier regard vers son fils et finit par sortir. Bill tentait de se calmer mais comprenait à présent un peu plus pourquoi Tom n'avait pas donné signe de vie depuis si longtemps. Il soupira et une légère tristesse l'envahit. Il alla s'adosser contre un des murs du palais et laissa sa main recouvrir son visage. Il ferma les yeux, tentant d'oublier tout ça mais cela lui fut impossible. Il n'en pouvait plus de tout ce qui leur arrivait. Tout le monde voulait les séparer. Enfin, pas tout le monde. Uniquement Meret et Lostris. Même les Dieux n'avaient pas l'air contre eux sinon ils l'auraient déjà fait savoir. Il était fatigué de tout ça. Déjà qu'il ne supportait plus du tout cette distance qu'il ressentait avec Tom. Depuis que Ramsès était né il la sentait. Tom s'était éloigné, préférant être en retrait depuis que la naissance du petit. Bill trouvait cela absurde mais il l'avait laissé faire. Il avait tout d'abord pensé que Tom reviendrait vers lui mais non, c'était même devenu pire que tout.
Tom venait le voir de moins en moins souvent, prétextant son travail. Mais Bill savait bien qu'il mentait, parfois. Il savait bien qu'en vérité, Tom ne voulait pas le voir en compagnie de son fils. Il le savait non jaloux de Ramsès, mais il devait l'être du temps qu'ils passaient ensemble. Mais ce n'était pas de la faute de Bill non plus. Déjà que sa fonction l'empêchait de faire ce qu'il voulait quand il le souhaitait, alors il devait également concilier passer du temps avec son fils et Tom. Il s'en voulait à présent de vouloir être un bon père. Il ne supportait vraiment pas l'idée que Tom s'éloigne de lui jusqu'à un point de non retour. Il entendit alors des pas arriver dans sa direction et respira un grand coup, ravalant ses larmes qui ne faisaient que monter. Il fallait qu'il se montre fort. Il jouait suffisamment les faibles devant Tom.
Le tressé fit alors son apparition dans la pièce. Immédiatement, une vague de joie envahit l'androgyne. Tom était toujours aussi beau. Et l'architecte pensait la même chose de Pharaon. Bill était encore plus magnifique qu'à l'accoutumé. Cela ne faisait que deux semaines que Tom ne l'avait pas vu et il avait l'impression que cela faisait des siècles. En grandissant, Bill avait pris un peu de carrure bien que sn corps était toujours aussi fin. Son visage, avec des traits toujours aussi fins, était la perfection incarné. Le tressé tenta un léger sourire à Bill avant de se pencher en avant pour saluer Pharaon.
- Babillys... Vous m'avez fait mander ?
Alors là, Bill hallucina totalement. Depuis quand Tom ne le tutoyait plus ? Il sentit ses jambes fléchir sous son poids et dut prendre sur lui pour ne pas tomber.
- Tu te moques de moi... Je t'en prie Tomi dis-moi que tu plaisantes...
- Je ne vois pas de quoi vous...
- Tomi mais c'est moi ! Arrêtes de me vouvoyer ! Je suis Bill ! Bill ton meilleur ami ! Celui de... Mais arrêtes de t'éloigner de moi comme ça ! J'y arrive plus Tom ! Depuis que tu t'en vas je...
Bill n'arrivait pas à dire autre chose. Les mots ne voulaient pas sortir. Il regarda Tom avec des yeux suppliants. Parfois il n'avait pas besoin de parler et Tom comprenait tout. Il savait que là c'était pareil. Oui, le tressé comprenait même s'il feignait ne pas y arriver. Il se disait qu'il faisait ça pour l'androgyne. Ce dernier avait une famille à s'occuper maintenant. Il posa une main sur son cœur, il crut que ce dernier se fendait. Comment Tom pouvait-il faire en sorte de briser ce lien qui les unissait depuis qu'ils étaient enfants ? Non, il n'avait pas le droit. Le cœur du pharaon se serra encore un peu plus, le faisant se plier en deux. Tom fit un pas en avant mais se retint au dernier moment. Les mots de Meret résonnaient encore dans sa tête. Il devait se faire une raison, Bill devait rester avec sa famille.
- Babill...
- Non ! Je suis Bill ! Ne m'appelle pas comme ça ! Je suis Bill ! Je suis ton Billy pas ce... Non arrête Tom tu me fais du mal là tu me... Tu m'avais promis de rester et là tu...
- Bill...
- Je ne te comprends plus Tom... Pourquoi ? Pourquoi tu me fais ça ? Pourquoi tu me fais endurer ça ? J'ai fais quoi de mal ? Je...
- Ce n'est pas toi Bill..., le coupa le tressé.
Bill se tut enfin mais laissa les larmes silencieuses couler le long de ses joues tout en fixant Tom. L'architecte sentit son cœur se briser à nouveau alors qu'il s'était toujours juré de ne jamais faire de mal à celui qu'il aimait. Mais là c'était tout l'inverse. Enfin, ils souffraient tous les deux et pour le moment ils n'osaient même pas se rapprocher l'un de l'autre. Ils savaient pourtant que la proximité de leurs corps, le toucher, le contact, tout cela les ferait se calmer. Le regard de Bill se faisait suppliant. Il n'arriverait pas à supporter encore longtemps un tel éloignement entre eux deux.
- Explique-moi Tomi... Je n'y arrive pas sans toi...
- Si justement, tu y arrives très bien. Et tu y arriveras encore mieux si je ne suis pas là.
- Mais c'est faux ! C'est totalement faux ! Tu crois que j'arrive à gérer ce royaume alors que je me sens plus seul que jamais quand tu n'es pas à côté ?!
- Oui mais... Ton fils. Ramsès tu dois... Enfin ce serait mieux si je n'étais pas auprès de vous pour que tu l'élèves. Déjà que tu as peu de temps pour moi, je ne veux pas piquer son temps à lui avec son père. Et vous êtes... Enfin je vous ai vus tous les deux et...
- Je sais.
- Quoi ?
- Je sais que tu nous as vus. Mais pourquoi tu ne t'es pas approché ?
- Parce-que je me sentais de trop Bill ! Maintenant que tu as ta famille je n'ai plus rien à faire ici ! Les amis ça va un temps mais la famille que tu construis est beaucoup plus importante.
Bill ne répondit rien, laissant simplement ses bras le long de son corps alors qu'il avait l'impression de vivre un vrai cauchemar. Son maquillage laissait de fines traces noires le long de ses joues. A cette vue, Tom eut envie de vomir. Il se dégoûtait. Mais c'était la vérité, Bill avait sa famille.
- Mais tu es ma famille ! La famille comprend les personnes qu'on aime ! Maintenant qu'il n'y a plus mon père je n'ai plus que toi ! Bien sûr j'ai Ramsès mais c'est normal, c'est mon fils ! Mais toi Tom, je t'aime ! C'est pas rien ça ! Tu es ma famille ! Me laisse pas... Je t'en prie... Sans toi je n'y arriverai pas. Tu as toujours été mon tout.
Tom fut frappé par les mots de l'androgyne. Cela avait toujours été comme ça entre eux. Leur relation était tellement forte qu'ils se disaient tout. Enfin, habituellement. Tom s'en voulait énormément d'avoir tout gardé pour lui. Mais déjà qu'il doutait énormément, il avait fallu qu'il écoute Meret qui n'avait fait que l'enfoncer un peu plus dans ses craintes. Il vit alors Bill tendre une main dans sa direction. Geste désespéré de sa part de peur de se faire complètement rejeté s'il se rapprochait trop de lui. Tom n'hésita pas et attrapa sa main, liant leurs doigts avant de se rapprocher et de coller Bill à lui, dans ses bras. Le brun se laissa aller à ses pleurs, détachant sa main de celle de l'architecte pour passer ses bras autour de ses hanches et le serrer le plus possible contre lui. Tom passa ses bras dans le dos du pharaon, caressant doucement le creux de ses reins. Ils se retrouvaient, ils le sentaient. Cette foutue distance étaient en train de tomber alors que leurs corps se serraient un peu plus l'un contre l'autre. Bill avait enfoui son visage dans le cou de l'architecte, respirant son odeur qu'il aimait tant.
- Je t'interdis de croire que je n'ai plus besoin de toi. J'aurai toujours besoin de toi dans ma vie. Dans cette vie et dans l'autre. Tu as toujours été le plus important pour moi Tom. Ne l'oublie pas.
- Je ne l'oublierai plus Bill. Pardon...
Tom s'en voulait tellement de ce qu'il avait engendré. Il posa sa main sous le menton de l'androgyne et le força à relever le visage pour que leurs yeux se croisent. Et sans que Bill ne le demande, Tom déposa ses lèvres sur les siennes, le faisant soupirer de bien-être. Le pharaon laissa l'une de ses mains venir se loger dans la nuque du tressé pour approfondir le baiser. Leurs langues se rencontrèrent et le baiser s'éternisa légèrement. Ils avaient besoin de se retrouver. Ils avaient besoin de se sentir vivant pour l'autre. Le baiser était doux, rempli de l'affection qu'ils ressentaient l'un pour l'autre. Ils finirent par se détacher, à bout de souffle mais leurs visages restèrent proches. Bill avait gardé les yeux fermés, se léchant les lèvres pour récolter les dernières saveurs de ce baiser de retrouvailles. Il finit par frotter son nez contre celui de son ami avant de s'en écarter.
- Ne me..., commença l'androgyne.
- Plus jamais Billy.
- Et surtout ne t'approches plus de ma mère ou ne laisse plus son venin t'atteindre. Elle ne devrait pas t'atteindre. Seul ce que je dis devrait compter.
Tom posa ses mains sur le visage de son ami, répandant sa chaleur sur ses joues alors que ses pouces se mirent à essuyer les traces de maquillage.
- Tu m'as manqué.
- Toi aussi, tellement.
Et ils se serrèrent à nouveau dans les bras l'un de l'autre, appréciant enfin retrouver la chaleur de l'autre. Leurs retrouvailles ne durèrent pas très longtemps car Tom devait retourner sur le chantier mais ils se promirent de se revoir dès que possible. Cet éloignement les avait encore plus rapprochés et c'était tout ce qui comptait. Ils s'étaient retrouvés.
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Au bord du Nil
FanfictionBill, ou Babillys, devient le nouveau pharaon d'Egypte à la mort de son père. S'en suivent donc des obligations comme le mariage et la paternité. Pour surmonter tout ça, il pensait que Tom (ou Tomias) l'aiderait. Ils sont meilleurs amis depuis leur...