Il est neuf heures et quart devant cette machine
Infernale ; les vilebrequins, les tristes boulons noirs
C'est tout une industrie des remontées de mine
Levant des marteaux-came du matin jusqu'au soirDes ouvriers, le dos courbés, la face molle
Noircis de plomb, sortent du trou, travaillent vite
Dur ; creusent le charbon et cette terre qui colle
À la pelle à la pioche, et à la dynamiteGuerres lasses et rats, et les chevaux qui crèvent
Dans ce puit monotone où descendent les corps
Des humains effrayés qui encore se relèventLes bielles tournent sec et rythment les efforts
Des racines aux troncs triment des vies trop brèves
Dans ces tunnels infâmes où croupissent les morts