Je l'ai longtemps cherchée, sans le savoir vraiment.
Dans les plaines mortes et les feuilles tombées,
À peine un souvenir de brouillard et de vent,
Soufflant des livres blancs les pages effacées.Dans les forêts pâles des contes oubliés
Et les chemins anciens d'un royaume déchu,
Dans les couloirs muets des châteaux de papier
Où vieillissent encor les grimoires perdus,Je l'ai longtemps cherchée, sans le savoir vraiment.
Et puis je l'ai trouvée, sans doute en l'oubliant,
Elle attendait toujours, patiente et résignée.Comme si j'étais parti sans faire mes adieux,
Elle attendait toujours, le visage radieux,
Et sa bouche froide murmurant au revoir.