Vous ne connaissez pas ce qu'est le désespoir
Ce mot si douloureux et pourtant si paisible
Juste en le prononçant on ne peut pas savoir
Combien il est affreux d'en être pris pour cible
Il est le prédateur et vous êtes la proie
Pour lui vous n'êtes rien et pour vous il est tout
Il est fier d'être fort celui-là qui vous broie
Et vous rejette loque et vous poursuit partout
Vous êtes bientôt las et vous vous laissez choir
Enfin vous prenez l'eau ou alors le rasoir
Pour en finir avec la vie ; chose risible
Damnés n'attendez pas qu'Ananké vous foudroie
Car il n'est pas raison qu'autre que vous reploie
Le fil que les moires dévident jusqu'au bout
