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Regret.

Je ne croyais pas pouvoir ressentir cela si jeune. À un peu moins d'une vingtaine d'années. Je croyais que c'était un obstacle que l'on rencontrait seulement sur notre lit de mort, en récitant une longue liste éternelle de tout ce qu'on n'a pas fait. Mais non, c'est faux. Ce sentiment horrible peut définitivement venir vous hanter à n'importe quel moment de votre vie.

Le regret... Si détestable.

Je ne parle pas du regret de ne pas avoir parlé au garçon qui vous plaisait à 10 ans. Je parle du regret qui vous donne envie de tout détruire, parce que vous avez laissé s'envoler d'innombrables opportunités. Que ce soit à cause d'un manque de confiance en soi ou bien de portes que vous vous êtes claquées au nez simplement parce que « de toute façon c'était impossible ». Je vous le garantis, vous ne voulez pas savoir ce que cela fait, si cela ne vous a pas déjà atteint.

La première fois que j'ai ressenti quelque chose de similaire, c'est lorsque je me suis maudis d'avoir avoué quelque chose à quelqu'un qui m'était chère. Ce à quoi je ne m'attendais pas, c'est que ce n'étais rien en comparaison à ce que j'allais ressentir.

Lorsque ce regret s'est attaqué à mes rêves délaissés. J'en ai plusieurs, simplement car j'ai trop d'intérêts et que le temps me manque. Le temps, l'envie, la motivation, la confiance en moi et la chance, plutôt. Il me manquait tout cela pour continuer à faire tout ce qui m'intéressait. Alors j'ai choisi. J'ai choisi très soigneusement tout ce qui n'allait pas me faire éprouver des émotions négatives. Et pourtant, j'ai choisi inconsciemment.

La musique est devenue peu importante dans ma vie. C'était de toute façon trop douloureux. Cela me remémorait beaucoup trop de mauvaises choses, et puis cela n'allait pas m'être utile.

L'écriture n'était plus aussi distrayant. À vrai dire, l'inspiration et l'envie m'avaient quittées. Elles s'étaient envolées sans mon accord, me laissant seule pour affronter mes sentiments.

Pour ce qui est de la danse, n'en parlons même pas. Incapable, j'étais. Alors pourquoi perdre son temps? Pourquoi s'entraîner jusqu'à en perdre le souffle, si c'était pour simplement finir étendue sur le parquet? Il n'y avait pas de raison, je me disais.

Et quand mes amies l'ont su, elles ont dit que tout le monde avait besoin d'un moyen d'extérioriser le stress et les émotions négatives. Comme une idiote, je leur ai répondu que je ne vivais pas grand stress et que ce n'étais pas si important. L'une m'a demandé pourquoi, clamant que j'étais si heureuse en faisant cela. Je lui ai jeté à la figure l'excuse de la douleur mentale, et j'ai demandé à ce que l'on n'en parle plus.

Et je regrette tellement toutes ces décisions. Parce que c'était peut-être facile, mais ce n'est plus le cas. Les mots ne sont plus instinctifs et les notes ne sont plus fluides.

J'aurais dû.

J'aurais dû continuer.

J'aurais dû, mais je ne l'ai pas fait. Certains facteurs m'ont empêché de le faire, j'imagine. Je fais malheureusement partie de ces facteurs.

Vivez et agissez comme si tout était possible. Et lorsque quelque chose ne fonctionne pas, réessayez encore et encore.

Désolé si le fait que je racontais ma vie était ennuyant

ℍ𝕒𝕡𝕡𝕚𝕟𝕖𝕤𝕤.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant