Le règne de l'air

Chapitre 1

« Don't cry honey, you're beautifull when you smille »
                              RJ

La  musique enivrante du pub bondé d'adolescents,  résonne dans les ruelles désertes du quartier un peu reculé de Dublin, ou Thomas m'a emmené. De la lumière et des reflues d'alcool s'échappent du Church, qui, en ce mois de Juin est plein à craquer de jeunes étudiants venus fêter la fin d'année, comme nous.

A l'intérieur du bâtiment, des dizaines de jeunes dansent et boivent sans se soucier du monde extérieur. Au milieu de la foule de gens ivres, je suis assise sur les genoux de Thomas, un vers à la main, l'écoutant attentivement parler avec les gars de son équipe de rugby.

Le liquide ambré qui remplit mon vers me rend légère, le bruit autour de moi devient étouffé, et ma vision flou. Pourtant, cela m'est totalement égal, parce que je suis dans les bras de l'homme que j'aime, que les vacances viennent de commencer et que je viens de réussir ma première année de FAC.

Thomas se lève et m'invite à danser, j'attrape sa main et me voilà entraînée dans une danse endiablée, sur un rock des années 50. Nous tournons et sautons au rythme de la musique, les gens se collent, se poussent, se rentrent dedans, des rires fusent et les paroles des chansons qui passent sont beuglées à travers le pub. A bout de souffle, je m'écroule dans ses bras et éclate de rire. Je suis sacrément éméchée et rien que de penser à la migraine qui m'attend demain matin, j'ai mal au crâne, mais peut importe. Je me dirige vers le bar, accoudée au comptoir, je reprends mon souffle, une barmaid de petite taille aux cheveux noirs s'approche de moi, je commande mon Martini et en attendant, observe les alentours. Les lumières dansent à travers la foule, la fumée diffusée par le DJ se mélange à celle des cigarettes, la musique est assourdissante et la foule rend la chaleur étouffante. La barmaid me tend mon cocktail, je m'apprête à retourner vers ma table, mais en tournant la tête, j'aperçois Tolly un peu plus loin en grande conversation avec un type d'une vingtaine d'années. Tolly est ma meilleure amie, on se connaît depuis l'entrée à l'école primaire. A l'époque, les autres enfants se moquaient de moi à cause de mes cheveux roux. Un jour je suis allée me cacher dans les toilettes pour pleurer, au bout de quelques minutes j'ai entendu une petite voix me demander si je m'étais fais mal. En relevant la tête j'ai aperçue une petite fille blonde aux yeux bruns, accroché à la paroi du toilette voisin, avec juste la tête qui dépasse, c'était Tolly. Je lui ai dit que les autres enfants m'embêtaient, elle est alors sortit des toilettes, curieuse je l'ai suivit, en arrivant dans la cours de récréation, je l'ai vue au dessus du garçon qui se moquait de moi, entrain de lui refaire le portrait à coups de poings. Après ce jour, plus personne n'est venu m'embêter et Tolly et moi étions devenues inséparable. Elle a bien changé la petite blonde en robe de princesse de nos six ans, maintenant, c'est plus jeans à trous, croc top, piercing et Doc Martins. Ses belles boucles blondes aussi ont disparu, à présent elles ont été remplacé par une crinière bleu électrique, sans oublier son emblématique chemise nouée autour de sa taille.

Elle m'aperçoit et fait de grands signes dans ma direction, je joue des coudes pour arriver à sa hauteur, et une fois à ses côtés, elle me sert dans ses bras d'une façon théâtrale et pousse un long soupire bien brouillant. Elle doit sûrement être encore plus saoule que moi.

« Sol ! S'extasie-t-elle dans mes bras. Sol je te présente euh... elle à un temps d'arrêt et fixe le jeune homme en face d'elle, perdue.

-          Barry, répond l'intéressé.

-          A oui Barry ! Donc, je te disais Sol, reprend-elle en faisant de grand geste, que Barry est dans mon cour de socio urbaine.

-           En faite on est ensemble en science politique lui répond Barry.