toxique

I

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les gens nous regardait d'un mauvais œil,
mes amis me conseillaient de tout arrêter, de partir
ils ne trouvaient pas cela normal
et c'était assez pour nous convaincre de continuer

ma famille avait commencé à s'inquiéter lorsque j'étais rentrée avec  des coupures sur les hanches
ils
ne
comprenaient
pas.

ils ne comprenaient pas cette passion,
cette envie qu'il avait de me prouver son amour
cette envie qu'il avait
de
me
détruire

cette haine mêlée à cette passion,
le dérèglement de deux âmes que ni lui ni moi ne voulait régler, réparer.

les coupures sur mes hanches,
les coupures sur son cou,
tout avait une bonne raison,
je vous le jure,
promis

c'était seulement le fruit d'un amour incontrôlable, ou,
que dis-je,
d'une folie incontrôlable,
il m'avait expliqué, un jour.

il m'avait parlé de ce que les philosophes appellent l'<<amour-passion>>.

il m'avait dit

<<l'amour-passion, c'est presque ce qui nous relie
sauf que nous
c'est encore plus fort>>

il m'avait dit ça, une nuit, lors d'une escapade -interdite- au musée, allongés sur le sol.
j'étais sur le dos, j'avais une vision parfaite du ciel remplit d'anges, au plafond
pendant ce temps, le diable en personne chatouillait mon ventre de son souffle.

<<les philosophes décrivent l'amour-passion comme intense, poussant les deux personnes à réaliser toute sorte de folie pour l'autre.
ils décrivent ça d'une belle réalité de la vie.
selon eux, aimé être aimer est presque aussi fort qu'aimer.
sauf que dans notre cas,
cela va encore plus loin,
cela me pousse à l'utilisation de mots encore plus forts qu'intense.
nous, c'est la domination d'un mélange abstrait de folie inhumaine et d'amour,
personne et je répète :
absolument personne
ne peut connaître ça mis à part toi et moi.
mais, bébé,
l'érotisme nous habite,
tu aime boire mes paroles tandis que j'aime t'aimer les boire.
peux-tu me rendre un service ?>>

sa voix avait résonné dans le musée vide de nuit
ses doigts s'étaient baladés comme à leur habitude sur ma peau
et moi,
j'étais presque morte de plaisir
l'entente de ces mots, le ton sérieux qu'il abordait tout le temps, notre relation,
comment ne pas mourrir de plaisir ?

<<dis moi.. >>

j'avais chuchoté, comme toujours
parce que parler clairement m'avait semblé impossible tellement le plaisir était grand

<<décris notre relation en un mot.
j'aimerais connaître ta vision>>

et à sa demande, je n'avais même pas réfléchis
parce qu'il y avait bien une chose dont j'étais sûre avec lui:

<<fièvre.

ou non.

merde putain, tu n'imagine pas à quel point les mots emplissent ma tête et déborde
à tel point que je pourrais tous te les cités un par un. >>

il avait relevé sa tête de mon ventre et nous avait retourné de sorte que se fusse lui qui était allongé sur le sol et moi, assise sur lui.
il voulait me regardé dans les yeux,
il faisait tout le temps ça lorsque je l'intéressais.
et moi,
je n'avais pas reussis à savoir qui d'entre les anges sur le plafond et le diable sous moi était la plus belle œuvre d'art.

<<j'attends que sa déborde assez,
que sa déborde tellement que tes mots atteignent mes oreilles>>

alors, pour faciliter le trajet, j'avais approché ma bouche de son oreille, me penchant sur lui, profitant quelque peu pour glisser ma poitrine au-dessus de sa tête
pour une fois,
cela avait été moi, la donneuse de plaisir.

cependant, il avait posé sa bouche sur ma poitrine directement
comme si il était contre l'idée que je prenne sa place
et moi,
je n'avais pas su parler.

<<et bien, cela ne débordera donc jamais ? >>

avait-il dit
et je vous jure
que ce jour-là
j'ai dû me concentrer au moins deux minutes afin de lui répondre

<<irréaliste
brut
tendre, aussi
fort
c'est un amour profond
c'est le beau, c'est le concret
c'est puissant, addictif, jouissant,
c'est l'amour qui bat tous les problèmes humain, c'est l'amour-passion puissance 1000,
c'est toi
c'est moi
c'est juste l'amour fou bordel>>

et mes parents désapprouvant notre union toxique ne pouvaient pas détruire ou bien démentir la sincérité quu ressortait de son

<<je t'aime putain>>