Coup de foudre au coin lecture

Nicolas

Nicolas et Olivier arrivaient au couloir du premier étage. Malgré le monde qu'il y avait dans le couloir à cette heure-ci, ils gagnèrent aisément leurs salles respectives. Nicolas s'arrêta près d'une classe de terminale ES et tenta de s'approcher de la porte de la salle pour l'ouvrir. Quand il y parvînt, il invita ses élèves à entrer, et, alors qu'ils passaient devant lui, les salua un à un. Enfin, il entra à son tour, déposa son sac à dos sur le bureau, l'ouvrit et en sortit quelques affaires. Aujourd'hui : Spinoza. Nicolas commença son cours. Il ne pouvait s'empêcher de repenser a ce qu'Olivier avait dit lorsqu'ils avaient croisé Fanny plus tôt : « Dit plutôt que c'est toi qui l'attendait ». Il avait sans doute raison, ces derniers temps, Nicolas n'arrêtait pas de penser à Fanny et il faisait tout pour la voir le plus souvent possible. A cet instant, il s'imaginait la réaction de son amie lorsqu'elle découvrirait le post-it qu'il avait laissé sur son clavier. A vrai dire, il se dit qu'elle l'aurait probablement jeté sans chercher à savoir qui l'avait écrit. Ils étaient amis depuis quelques années, mais petit à petit, Nicolas avait senti que ses sentiments étaient plus profonds. Il avait tenté de lui envoyer plusieurs signes maladroits, mais jamais elle n'avait semblé les comprendre. Un jour, il l'avait invité à déjeuner en ville, et Fanny avait jugé bon de donner également rendez-vous à Olivier. Depuis, les trois amis déjeunaient ensemble tous les vendredis, et jamais Nicolas n'avait eu l'occasion d'être seul avec Fanny. Le professeurs n'en pouvait plus de cette relation et désirait que Fanny sache ce qu'il ressentait chaque jour. Sa timidité lui empêchait d'avouer son amour à sa collègue, il décida qu'il demanderait de l'aide à Olivier.
A la récréation de dix heures, Nicolas alla trouver Olivier en salle des profs. Ils s'assirent à une table et Nicolas expliqua à son ami qu'il souhaitait se rapprocher davantage de Fanny. Olivier fut d'abord surpris, mais il fit comme si de rien n'étais et promis d'apporter son aide au prof de philo.