Je m'étais perdue. Je ne savais pas où j'étais ni où j'allais, il pleuvait des cordes. J'hésitais quelques instants mais plutôt que d'attendre d'être complètement trempée, je m'engageais à l'intérieur ; peut-être que je trouverais une personne pour m'aider, pensais-je.
Une fois rentrée, la porte claqua derrière moi me surprenant ; sûrement un courant d'air !
En plein jour, ce collège devait être accueillant mais là, en pleine nuit, il me faisait frissonner, j'avais un mauvais pressentiment, et malheureusement, mon instinct est rarement erroné.
Je décidais d'avancer, la boule au ventre. Les longs couloirs ornés de casiers bleus étaient vides. Les lumières clignotantes donnaient à cette endroit un côté, comment dire ? Particulier ? Étrange ? En tout cas un peu fou, voire même inquiétant.
"Avec un peu de chance je finirais bien par trouver quelqu'un" me dis je. Et je commençais à tirer et pousser des portes qui ne voulaient pas s'ouvrir.
Je tournais dans un nouveau couloir et vis, en plein milieu de celui-ci, un casier ouvert pourtant il n'y avait personne.
Mon cœur commença à battre la chamade, j'avais le souffle court et mon esprit fit des siennes ; j'imaginais trop de choses horribles et incompréhensibles dignes des plus grands films d'horreur. Je ne bougeais plus jusqu'à ce qu'un bruit me fasse sursauter. Je fis volte-face. Rien. Je regardais à nouveau le casier mais, cette fois, il était fermé. J'étais stupéfaite, je ne savais pas si mon esprit me jouait des tours ce soir-là. Je restais interdite. Pourtant, J'étais seule dans ce grand couloir.
Je ne comprends pas, c'est impossible !
Puis une idée me vint : le vent ! Je me rassurais avec cette pensée.
Je continuais mon chemin. Un cri à peine audible retentit, il venait du bâtiment. Il me fit frémir ; j'avais vraiment peur. J'entendais des bruits de plus en plus proches ; des pas irréguliers arrivant dans mon dos, des grattements de l'autre côté des portes censées être fermées. Je me demandais si ce n'était pas moi qui inventais ces bruits mais ils me poussaient à accélérer ma cadence.
Je déambulais sans cesse dans cette école sans en trouver la sortie ; Pourtant elle ne semblait pas être aussi grande vue de l'extérieur. Après un croisement comme pleins d'autres dans ce collège, je me retrouvai devant une double porte fermée. Une vitre sur chacune d'elle me laissait apercevoir ce qu'il y avait de l'autre côté, cependant, de l'autre côté, aucun luminaire ne fonctionnait, donc la seule source de lumière provenait de mon côté. Je ne savais pas si continuer par ce couloir était une bonne idée. Ne réagissant pas comme les personnages dans les films d'horreur, je commençais à reculer lorsqu'un second cri plus proche et strident me conforta dans mon idée. Il provenait de la direction que je m'étais refusée à prendre et jetant un dernier coup d'œil à la porte avant de partir, je cru percevoir une silhouette dans l'obscurité de l'autre côté. Elle ne semblait pas du tout amical. Cette vision m'avait paralysée ; je fixais cette silhouette qui me donnait l'impression qu'elle me fixait tout autant. Soudain un rire à vous glacer le sang digne d'un fou en hôpital psychiatrique se déclencha de cette fameuse silhouette. C'est quand il se rapprocha de moi que je commençais à courir.
Je m'enfuis, enfin j'essayais, je tentais sans cesse d'accélérer mais je tombais dans un cul-de-sac ; les bruits entendus jusque-là s'amplifièrent et me donnèrent le tournis. Mes oreilles commencèrent à siffler ma tête tournait tellement et elle me faisait un mal de chien, j'avais envie de vomir. J'ai vraiment cru que j'allais faire un malaise au beau milieu de ce collège. Puis plus rien. Un court silence s'installa. Malheureusement, il fut vraiment de courte durée puisqu'un nouveau bruit vint me donner des frissons ; j'entendis quelqu'un ou quelque chose courir vers moi, de plus en plus vite. Par chance une porte qui donnait sur l'extérieur s'ouvrît au bon moment. Je l'empruntais et courai le plus loin possible de cet endroit.Je n'avais jamais raconté cette histoire auparavant, à quiconque.
Quand j'y repense, je me rassure en me disant qu'un courant d'air aurait pu ouvrir et fermer la porte d'entrée et le casier, un animal aurait pu rentrer et provoquer les bruits. Pour les cris que j'ai cru entendre, c'était peut-être un hibou... Pour le reste, vu la grippe que j'ai eu après cet événement j'ai pensé que la fièvre m'avait donné des hallucinations...
Mais un doute persiste quand même en moi et me hante chaque nuit...