what happened at Pillsbank.[horror]

Chapitre 3

 La salle de bains embuée était occupée par Lisa qui avait décidé de prendre une longue douche chaude. Elle aimait rester des heures sous le jet d'eau pour plonger dans ses réflexions ou pour décuver d'une soirée trop arrosée. A cause de cette habitude elle craignait toujours sa facture d'eau mais n'abandonnerai pour rien au mode ses moments de bien-être.

Les mains enfouies dans sa chevelure blonde, laissant l'eau salie part sa coloration qui commençait a se dissiper ; couler sur son corps, un sourire fendit son visage quand des notes de musique arrivèrent a ses oreilles. Chaeyoung devait s'être remis à la composition car elle ne l'avait jamais entendu jouer ce morceau. Lisa ferma les yeux pour profiter de la douce mélodie qui emplissait les murs du manoir, les mains massant son cuir chevelu.

Ce n'est lorsque ses doigts furent complètement fripés qu'elle coupa l'eau et sortit de la cabine. Elle essora ses cheveux et soupira quand elle aperçut ses racines brunes. Une fois enroulée dans sa grande serviette elle ouvrit la porte mais se stoppa net. Pourquoi soudainement tout était silencieux ? Elle jurerait encore avoir entendu le piano jouer avant qu'elle ne quitte la salle de bains. Elle se dirigea vers le séjour, laissant derrière elle une traînée de gouttelettes sur le parquet neuf.

Elle appela a plusieurs reprises la pianiste, en vain. Elle vérifia la chambre de la rousse et n'y trouva que le désordre « organisé » ; d'après la concernée, habituel. Perplexe, elle continua jusqu'à la chambre de Jennie et surpris la brunette et la jeune architecte dans une conversation passionnée sur la nécessité des bordures sur les serviettes de bains et mouchoirs en tissus.

- Chaeyoung c'est ridicule ! On est plus dix-septième siècle, nous ne sommes pas des nobles de la cour de Sa Majesté !

- Bien sûr que si ! Je suis la Marquise Chaeyoung de la Roseraie, déclara-t-elle en posant sur sa tête un diadème imaginaire. Allez s'il te plaît, c'est élégant et chic !

-C'est surtout ridicule et tape à l'œil !, rétorqua la plus petite, et puis, sauf votre respect madame la Marquise, plus personne n'utilise de mouchoir en tissus.

Lisa pouffa doucement : les deux amies avaient toujours ce genre de débat sur des détails futiles pendant lequel elles s'efforçaient de défendre leur opinion avec de arguments plus ou moins valables.

-Qu'est-ce que tu en penses toi, Lili ?, demanda la rouquine. Lisa leva les mains en l'air et secoua la tête :

-Non, non, ne me mêlez pas à vos affaires, je n'ai aucun avis sur la question.

-Regarde ! Avec de belle initiales brodées sur cette serviette en coton, Lisa aurait tout de suite une allure plus distinguée, argumenta Chaeyoung en pointant la blonde du doigt.

L'étudiante se regarda rapidement avant de pencher la tête sur le côté un sourcil levé et le regard blasé. Cheveux emmêlés, visage démaquillé, yeux cernés et peau desséchée. Sérieusement ?

-Dis Chaeyoung, c'est toi qui jouait au piano tout à l'heure ?, questionna-t-elle enfin.

La jeune concertiste secoua la tête, lui expliquant qu'elle était ici depuis une bonne demi-heure a tenté de faire entendre raison à son aînée.

-Lisa quand tu prends ta douche, tu es imperturbable et complètement dans ta bulle..., rappela Jennie.

-Tu as dû rêver car je n'ai pas pu quitter cette chambre, tant sa propriétaire est têtue, termina Chaeyoung.

Voyant que les deux folles avaient repris leur petite dispute, elle quitta la chambre, perturbée. Cette fois, la mélodie était bien réelle et pas seulement le fruit de son imagination, noyée sous les litres d'eau.