Le ciel d'un bleu pâle se couvrait petit à petit, et les traînées blanches des nuages se fondaient parfaitement dans le décor de la mer reflétant le soleil.
Une jeune fille se tenait là, debout, dans l'eau jusqu'à mi-mollet. Elle scrutait l'horizon, et semblait se délecter de ce paysage magnifique.
Le bruit des vagues s'écrasant contre le sable fin résonnait à ses oreilles, et se superposait à la sensation du sang circulant dans son corps, comme deux entités distinctes mais complémentaires.
Elle s'imprégnait de l'odeur du sel et de la sensation d'humidité qu'elle avait l'habitude de ressentir. Sa silhouette se découpait à contre-jour. Elle se tenait droite, immobile, telle une chasseuse à l'affût du moindre bruit, du moindre mouvement, pouvant trahir une potentielle proie.
Soudain, l'arrachant à ses réflexions, une douce mélodie retentit, d'un tempo soutenu, comme le battement régulier d'un cœur gigantesque, une sensation de froid l'accompagnant.
La jeune fille ferma les yeux, mais je bougea pas. Elle ne craignait rien, elle le savait. Quelque chose au fond d'elle, son instinct peut être, lui faisait savoir que la présence qu'elle ressentait n'était pas dangereuse, et qu'elle devait au contraire attendre que quelque chose se passe.
Puis il arriva. Une douce chaleur remplaçait peu à peu la fraîcheur qui s'était installée, et la mélodie comportait désormais plusieurs notes douces, comme des gouttes de rosée déposées sur des feuilles à l'aspect de velours.
Une forme étrange, comme un long fil se dessinant dans le ciel, descendit en ligne droite du ciel terne, et s'arrêta à quelques centimètres de la jeune fille.
Lui.
Il était là.
Elle ne l'avait jamais vu, mais elle savait qu'il n'était pas ici pour rien.
Son esprit lui dictant la marche à suivre, elle baissa la tête en inclinant devant lui.
Puis elle comprit.
Elle comprit pourquoi il était venu la voir, elle.
Elle prit une grande inspiration, vida lentement son esprit, oublia ses tourments. La présence de l'étrange animal l'aidait beaucoup. Elle se sépara de ses mauvais sentiments, de ses souvenirs, se débarrassant de tout ce qui la blessait.
Elle était prête.
Elle n'avait rien à perdre.
Et tout à gagner.
Alors elle le fit.
Elle leva le bras en direction de la gigantesque forme, et prit une grande inspiration.
La deuxième silhouette se retourna, très lentement, ondulant gracieusement. Semblant inviter l'humaine à le suivre.
La jeune fille sentit un poids au niveau de son dos, en dessous des omoplates.
Elle déploya ce nouvel appendice, et se sentit plus exaltée que jamais.
Elle savait ce qui lui restait à faire.
Plus rien ne la rattacher à cette terre, à présent.
Elle s'envola.