Bloody Hands [Terminée]

εʹ-Réponse?

'' C’est peut-être la fin de l’épisode mais pas la fin de l’histoire''

-Je t'attendais

Je vis un sourire malsain se dessiner sur ses lèvres, même si je ne voyais pas son visage à cause du masque qu'il portait, je pouvais avec aisance imaginer ses traits dessiner un visage digne d'un vrai psychopathe.

-Comment tu l'a su ?

Sa voix est robotique sûrement brouillée par un appareil, et moi qui espérait au moins deviner son sexe par notre échange. Je ne montre rien de mon trouble et je continue

-Je n'ai pas oublié notre dernière rencontre, ni notre échange. Je savais que tu reviendrais et en l'occurrence dans un moment où j'aurais les moyens physiques et intellectuels pour me défendre.

-Je ne me suis pas trompé de cible tu es vraiment intelligent, le jeu sera encore plus palpitant

Il /elle l'a dit en se léchant la lèvre supérieure et toujours ce sourire malsain aux lèvres. Un frisson glacé me transperça, cette personne est vraiment terrifiante. Mais je ne dois pas me laisser impressionner, ne pas lui montrer que je stresse.

-Tu peux m'appeler ε si tu veux

ε ? Pourquoi un chiffre grec ? En plus son apparence est réellement soignée il doit être très rangé et savoir ce qu'il fait. Il parle de quel jeu en fait ?

-Tu parles de quel jeu en fait ? Lui répondis je avec un ton neutre

-MON jeu, c'est moi qui définit les participants, qui fixe les règles et c'est MOI qui gagne la partie.

-Tu penses me faire croire que tu as assassiné mes parents pour un jeu ?

-Bien sûr j'avais des raisons personnelles mais elles sont secondaires

Ça doit être quelqu'un qui connaît mon père ou ma mère, mais qui un ami ? Un associé ? Un ex ? Trop de possibilités

-Et les autres personnes qui étaient là pourquoi tu les as impliquées ?

-Moins j'ai de personne sur le dos mieux c'est, dit il en haussant les épaules

Il doit être vraiment intelligent aussi.

-Bon c'est pas que je ne t'apprécie pas, mais tu ne douteras pas que je suis quelqu'un de vraiment occupé. Sur ce je vais devoir prendre congé de toi.

Il a dit ça en souriant et en se levant, j'analyse alors ses vêtements. Costard, veste, masque, gants. Tout pour ne laisser aucun indice. Je le fixe dans les yeux et on lance en même temps avec le même sourire carnassier

-On se reverra

Il va d'un pas lent mais certain vers la porte il dégage une drôle d'aura, elle est folle et meurtrière. Il a porté des habits trop grand pour que je ne puisse pas voir ses formes et déduire son sexe. Rien, aucune info sur lui, son sexe, son visage, rien juste le néant à part ce sourire dont je me souviendrai toute ma vie. Décidément cette enquête sera encore plus dure que je ne le pensais.

Je reste donc assis là à attendre que tout le monde se réveille, comme explication je mets tout sur le compte de l'alcool et ils semblent tous y croire. On continue donc la fête qui me fait partiellement oublier la rencontre avec ε. En définitive rien ne peut être tout blanc ou tout noir il y'a toujours cette tâche qui vient brusquer l'uniformité, qui vient casser l'équilibre et moi j'ai décidé de retenir cette tâche.

*

Lundi jour d'école mais pas pour moi et mon groupe d'amis, les parents d'Alex ont réussi à obtenir une permission pour nous. Combien de fois je vais vous répéter que c'est la vie de riche putain. Aujourd'hui je compte passer ma journée tout seul. Je me sens réellement heureux quand je suis seul avec moi même. Les litres d'eau que je me suis forcé à boire la veille m'évite la traditionnelle gueule de bois. Je me lève et d'un pas nonchalant va vers la salle de bain où je prends ma douche, après j'enfile un sweat à capuche blanc et un jeans noir. Je descends et sors de la maison et la ferme à clé.

Je me dirige vers le parc à 20 minutes de la maison, dans ce parc j'ai passé une grande partie de mon enfance, à jouer dans les feuilles, glisser sur le toboggan je me souviens même du rire de maman lorsqu'on jouait ensemble. Je chasse ces souvenirs de mon esprit jusqu'à arriver à destination. Je rentre et vais m'asseoir sur le banc, sur mon banc ça fait 10 ans maintenant que je viens ici seul pour réfléchir.

Je contemple la nature qui s'étend devant moi, les enfants qui jouent, qui se bagarrent, les parents qui les assistent, les gens pressés qui passent... Et je ferme les yeux une douce brise me caresse le visage. Ce moment de tranquillité n'a pas de prix, loin de la vie et ses tortures, ses vices et sa cruauté, loin de toutes ses pensées qui t'accablent, loin de tout... Je profite de mon moment mais je suis interrompu par une voix.

-Je peux m'asseoir avec toi ?

J'ouvre mes yeux, c'est une vieille dame toute souriante qui s'adresse à moi.

-Oui bien sur

Et je me décale pour la laisser s'asseoir en lui rendant son sourire, elle s'assoit près de moi, semble longuement réfléchir avant de me dire

-Je t'ai vu et je t'ai longuement observé tu sembles chercher en quelque sorte à fuir la vie et sa cruauté avant qu'elle ne te dévore tout cru mais d'un autre côté tu sembles vouloir aller à sa rencontre l'affronter et la terrasser, comme on dit la meilleure défense est l'attaque. J'aimerais juste te dire que tes objectifs ne te crèvent pas les yeux, fais toujours attention à tes amis, ta famille, ne laisse pas tes objectifs d'aveugler au point de faire du mal autour de toi.

Je n'ai pas le temps de répondre qu'elle enchaîne

-Tu dois te demander comment je sais tout ça ? J'ai aussi été dans ton cas et malheureusement pour moi j'ai pris les mauvaises résolutions et la vie ne se fait pas désirer pour me le rappeler chaque jour, je suis rongée par la culpabilité à chaque instant un peu plus. J'espère t'avoir été utile.

Elle finit sa phrase avec un sourire et un regard triste fixer vers l'horizon, je n'ai rien dit durant tout le moment qu'on a passé ensemble, je ne pouvais pas, beaucoup trop occupé à penser à ma vie et à la justesse des paroles de la vieille dame. Elle est restée là assise auprès de moi et on a contemplé ce paysage et n'avons plus dit un mot chacun perdu dans ses pensées. On se parlait peut-être pas mais j'avais l'impression d'entendre ses pensées. '' pourquoi j'ai fait ça ? Je n'aurais pas dû les écouter ? Pourquoi je ne l'ai pas remarqué ? ... ''
Elle semble marquée par la vie et pendant son discours elle était sincère de A à Z ça se sentait sur son visage. Mes pensées se dirigent vers la soirée d'hier, mon échange avec ε et je me pose toute sorte de question, qui n'auront peut-être jamais de réponse. Je regarde ma montre 6h30 du soir je n'avais pas vu le temps passer, je prends congé de la vieille dame

-Prends soin de toi mon enfant et n'oublie rien de ce que j'ai dit.

Je lui fais un signe de la tête pour lui dire que j'ai compris. Après une marche rapide j'arrive à la maison au bout de 10 minutes. Ma tante et son mari ne sont pas là, j'ouvre la porte et me dirige directement dans la chambre. J'entre et je découvre une feuille de papier posée sur mon bureau, je la prends, la déplie ce n'est pas une écriture d'homme... ni celle d'une femme, une lettre faite avec un ordinateur.

'' Si proche mais pourtant si loin ''

Et un vent glacial m'arriva, mes volets, ils sont ouverts, je suis pourtant sûr de les avoir fermés avant de sortir. J'avance donc vers ma fenêtre et fixe l'horizon. Il doit être loin à l'heure qu'il est....

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Fin du 5e chapitre

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