Une lueur bleue. (Undertale)

2 - Prémonitions.

Carl se retrouva les fesses par terre, sur le lit de fleurs jaunes. Il avait un mal de crâne horrible, il se frotta la tête.
« Ugh... Chara? »
    Mais personne ne vint.

    Il ne reçu aucune réponse de l'enfant qui autrefois était son ami. Le jeune homme fit craquer sa nuque et se leva, se dirigeant vers l'endroit où Flowey était censé être. Avant, il n'effaçait pas le monde mais il appuyait sur le bouton reset; ce qui veut dire que Flowey n'était plus là quand la première route génocide fut terminée. C'est pas grave, il n'offrait aucun LOVE.

    Il entra simplement dans la salle, sans apercevoir la fleur jaune aux apparences trompeuses. Tant pis.

    Par contre, une femme-chèvre arriva en courant.

- OH MON ENFANT JE SUIS DÉSOLÉE JE NE T'AVAIS PAS VU! Es-tu blessé? Et... quelle est cette tête? On dirait que tu as vu un fantôme...

    Le visage de Carl n'affichait pourtant aucune expression particulière. À part un regard vide, sans compassion ni âme. Et une migraine horrible.

    La femme lui prit tendrement la main et lui sourit.

- Allez viens, je ne compte pas te laisser seul.

Elle l'entraîna à travers les ruines, lui montra comment se débarrasser de quelques puzzles. Carl fit un réel effort pour parler au mannequin, l'envie de le frapper était... tellement forte... mais bon, il devait faire ça pour Toriel. Il se retint également de frapper à mort les pauvres Froggits qu'il rencontrait sur son chemin, mais si il faisait ça il allait basculer à nouveau dans une route génocide - ce qui n'était pas le but bien évidemment.

Pour chaque puzzle qu'il passait, l'envie de rendre ces monstres pathétiques en poussière était de plus en plus forte. Mais il se retenait. Pour qui? Pour tout le monde probablement.

    Après plusieurs heures de vagabondage dans les Ruines, il arriva éventuellement devant la maison de Toriel. Carl s'assit sous l'arbre d'où tombaient des feuilles rouges. Il en prit quelques unes dans sa main et il les serra fort. Les feuilles craquèrent dans sa main. Il ouvrit le poing et laissa tomber les feuilles par terre. Il répéta cette action plusieurs fois tout en attendant Toriel, il savait exactement comment ça se passait... tout était prévu. ...

    Tout?

    Une seule chose n'était pas prévue et ne pouvait être prévue. Même la personne faisant attention à toutes les alternatives, toutes les conséquences de ses actes, ne pouvait pas prévoir ça.

    La réaction de Sans.

    Chara avait bien insisté sur le fait que si Sans décidait de tuer et de re-tuer Carl en boucle, pour se venger, il n'effacerait pas ce monde une fois de plus. Qui sait comment le squelette pourrait réagir? Il pourrait très bien enfoncer quatre os dans le ventre et tirer deux gaster blasters sur Carl, ou lui pardonner. Mais comment pourrait-on pardonner l'humain après tout ce qu'il a fait? De plus, Sans était... comment dire... plutôt rancunier.

     Toriel arriva, en courant encore après quelques minutes dont Carl se servit pour réfléchir.

- Mon enfant! Excuse moi du retard. Je devais, euhh... surveiller quelque chose! Allez viens.

    Elle prit la main du jeune homme et l'entraîna dans la maison. Une odeur de tarte chatouilla les narines de Carl.

- Tadaa! Tu sens ça? C'est une tarte à la cannelle. Faite juste pour toi! ~

    L'humain ne réagit pas. Il n'arrivait pas à exprimer une quelconque joie, malgré l'attention particulière portée à son égard.

- Eum... bon c'est pas grave! Viens, j'ai une autre surprise pour toi.

    Elle l'entraîna - une fois de plus - avec elle, dans le couloir. Elle s'arrêta devant une porte et passa sa main dans les cheveux bouclés de Carl.

- Ta propre chambre! Tu aimes b- oh oh... ça sent le brûlé, non? J-Je reviens!!

    Elle disparut en courant et se précipita dans la cuisine. Carl fit un tour dans le couloir avant d'aller dans la chambre. Il se stoppa au bout du couloir, devant un miroir.

« C'est moi, Chara. » Dit-il à haute voix.

    Attends, quoi? Pensa-t-il. Quelque chose ne va pas. Son nom n'était pas Chara, mais Carl. Et Chara ne répondait plus depuis sa dernière chute sur les fleurs. Pourquoi s'est-il lui même appelé Chara? Ça n'avait aucun sens. « Je suis fatigué...» Se dit-il.
   
    Il se dirigea vers la chambre et ouvrit la porte. Il admira la chambre, assez bien décorée. Mais son regard se posa sur un dessin sur le mur. Un dessin de fleur, avec écrit au feutre rouge dessus: Pour Asriel.

    Carl arracha le dessin et le jeta au sol. Il retira ensuite ses chaussures et se glissa sous les couvertures moelleuses du lit.

...

    Quand il se réveilla, la même odeur que quelques heures auparavant se fit sentir. Il se leva et prit le plateau de tarte qui était posée par terre. L'humain s'assit sur le lit et commença à manger la tarte. ...

    Il laissa une dernière part, qu'il enveloppa dans du papier aluminium. Il mit la part dans son sac à dos et sortit de la chambre pour aller voir Toriel.

   Carl se dirigea vers le salon et y retrouva Toriel, assisse sur le canapé en lisant un livre, devant un bon feu de cheminée.

- Bonjour mon enfant! Déjà levé? Que se passe t-il, tu as un souci?

    Carl leva la tête. « Comment je fais pour sortir des Ruines? » Dit-il sèchement.

- Euhh... tu ne veux pas parler des escargots à la place? Tiens, tu savais que les escargots avaient différentes couleurs de coquille?

« Je veux sortir. »

- ... Reste là. Je dois faire quelque chose.

Toriel se leva brusquement, sortit du salon et descendit les escaliers. Elle se dirigea rapidement vers la porte, la grande porte des ruines, suivie par Carl.

- Mon enfant, remonte en haut des escaliers. Si tu dépasses cette porte... Asgore... il prendra ton âme.

Par réflexe, Carl engagea le combat avec Toriel plus tôt que prévu. Le combat se termina très rapidement à coup de MERCY, et Toriel abandonna.

- Je vois que je ne peux pas te retenir... eh bien, fais attention à toi mon enfant. Je t'aime.

Elle le serra dans ses bras, et ouvrit la grande porte. Carl sortit et posa un pied dans la neige fraîche. Il eut besoin de mettre sa capuche car il neigeait toujours.

Il avançait nerveusement dans la neige, redoutant la réaction de Sans. À chaque instant, le squelette pourrait lui tirer dessus à l'aide de lasers. Pourtant, étrangement, aucun bruit de pas dans la neige se fit entendre.

À la place, Carl avança jusqu'au pont en bois. Il se retourna, s'attendant à Dieu-sait-quoi.

Carl avait vu juste: à peine eut-il le temps de jauger ses arrières qu'il se prit directement un os dans le ventre. Alors qu'il encaissait le coup, un deuxième os vint se loger dans sa cage thoracique, le faisant hoqueter de douleur.

Il reconnut instantanément le bruit qui arriva juste après ; Sans venait de se téléporter devant lui, orbites vides et sourire - qui ne disparaissait jamais - menaçant.

- ça fait longtemps qu'on s'est pas vus, pas vrai. tu pensais vraiment que j'allais vraiment faire comme si de rien n'était, comme j'ai fait pour une centaine de routes? nah. c'est terminé ça. maintenant, je te pose plus la question mais... tu VAS passer un sale quart d'heure. que ça te plaise ou non.