Lettre 09.

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"15 octobre 2019, Séoul

Cher...

Je suis désolée de ne pas t'avoir écrit depuis la dernière fois qu'on s'est vu à Incheon, à l'aéroport. J'aurais aimé passer toute ma journée avec toi, même si on ne m'aurait pas accordé une absence au travail à cause du travail dont on ne voit pas le bout.

Tu sais, même si la fatigue se lit sur mon visage, je ne manquerai pour rien au monde ta venue. Tu es le seul qui me reste de mes racines, alors c'est normal que je déploie autant d'effort pour toi.

Je suis également désolée que tu m'as vue dans une position de faiblesse... Au lieu de te rassurer, je n'ai fait qu'accentuer l'inquiétude que tu portes à mon égard, c'est vraiment un faux pas de ma part. Je sais que tu vas me dire que ce n'est pas de ma faute tout ça et que je ne devrais pas prendre la responsabilité, mais je ne peux m'empêcher de m'en vouloir, pour avoir influencer notre journée dans une autre direction.

Je pensais que j'avais déjà réglé ce problème là, mais il semblerait que je me suis trompée dans mon point de vue...Comme tu l'as deviné, c'est la même chose qu'il y a 13 ans, à vrai dire, j'ai cru que le problème s'était déjà réglé, en travaillant en musicothérapie, mais en réalité, cela n'était qu'une illusion car le souvenir traumatisant est resté ancré profondément dans mon esprit...

C'est vrai que tu n'étais pas à la maison lorsque la chose s'était produite... Tu étais en mission depuis un long moment, et lorsque nous avons appris le décès de Papa en 2001, Maman et moi avions réagi de deux manières différentes, d'ailleurs, j'ignore quelle était ta réaction lorsque tu appris son décès... Maman était sur la route de la dépression et de la folie, pleurant chaque jour. Elle commença à penser que mon existence était la cause de la mort de Papa..., alors chaque jour, je recevais mon quota de coups, peu importe ce que je faisais... Lorsqu'elle me voyait allongée sur le sol, enroulée sur moi-même, essayant de supporter la douleur qu'elle m'avait infligée, elle se mit à rire dans les aiguës sur un ton hautain et méprisant, me regardant de haut comme si j'étais un vulgaire déchet...

Je sais que ce n'est pas croyable ce que je te dis, mais pourtant c'est la vérité. Pourquoi n'en ai-je pas parlé avant? Tu sais très bien comment est la société de nos jours, seul l'honneur compte aux yeux de tous, les gens de ce monde adorent s'intéresser à la vie des autres car elles animent leur vie dénuée d'événements. Si j'avais dénoncé notre mère, j'aurais été placé en famille d'accueil et tu n'auras jamais été capable de garder le moindre contact avec ta petite soeur.

L'année de mes huit ans est celle dont je garde le moins de bon souvenirs. C'est aussi cette année que tout a éclaté au grand jour. Pendant tout ce temps, j'avais enduré la torture de maman, comment ai-je pu tenir durant tout ce temps? En allant dans le garage comme on avait l'habitude de faire avec Papa, lorsqu'il nous a appris à nous défendre. Malgré le massacre de mes mains, je n'avais pas encore eu de problèmes pour continuer à jouer du piano.

Du moins, jusqu'au jour fatidique, où maman appuya sur ma corde sensible. Elle m'avait forcée de jouer en boucle les morceaux que Papa aimait écouter sans me donner la moindre nourriture, seulement de l'eau, mais je n'avais pas le droit de faire des pauses qui dépassaient les dix secondes ou que mes doigts ne puissent pas quitter le clavier... Je ne sais pas si j'ai encore des forces à te raconter la suite de ces incidents durant ton absence... Si la force me revient, je ferai de mon mieux pour trouver le courage de te relater la suite du récit...

Changeons de sujet bien plus joyeux que cette épisode dont je garderai toujours un arrière-goût très amer. Ah oui, tu avais dit que j'avais la côte avec les hommes, mais tu n'es pas mieux, j'ai bien vu à l'aéroport que beaucoup de femmes ne pouvaient pas te lâcher du regard. D'ailleurs, il faudrait penser au mariage, aux enfants! Tu n'es plus tout jeune!!! Je te charrie évidemment, prends le temps qu'il te faut pour pouvoir te poser dans la société. Il y a une chose que je peux te promettre, c'est que je ne me marierai pas ou n'aimerai pas quelqu'un avant toi.

Dear... [BTS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant