Après avoir perdu sa mère dans des circonstances qui la changerons à jamais, Haylee Woods n'ayant pas l'âge pour vivre seule, se voit dans l'obligation de quitter la ville de New York pour retourner vivre avec son père dans le village paisible de so...
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Moi même je ne compris pas comment j'étais parvenue à me retrouver là, debout, sur le vélo du très boudeur et très mystérieux Hunter Walton. Pourtant je me trouvais derrière lui, accrochée à ses épaules et heureusement qu'il ne pouvait voir mon visage parce que... il n'aurait pas été content de me voir aussi contente.
Il avait dit oui. Je m'étais lamentée, m'orienter seule pour faire une heure de route, à pied alors même que lui ne connaissait pas la route, donc me raccompagner coulait de source. Et me voici.
J'étais debout sur la roue arrière de son vélo tandis qu'il nous balançait de droite à gauche en pédalant d'une treinte.
Nous passâmes sur la route départementale terreuse, secoués à chaque fois qu'un camion passait. Impossible de parler donc. Quand nous finîmes par atteindre les quartiers résidentiels je tapotai gentiment son dos.
— T'es tout collant, vaut mieux que tu t'arrêtes cinq minutes.
D'une voix essoufflée et sans se stopper, il m'affirma que non. Pour monsieur, impossible de perdre du temps. Je pris en note.
— T'as un truc de prévu ?
Il râla et ralentit très légèrement. Je le réinterrogeai, pressée de connaitre sa réponse. Ça faisait bien vingt minutes que nous avions prit la route et c'était un pêché que de ne pas faire la conversation, même contrainte. Je me doutais bien que c'était son dos athlétique qui me poussait à faire la causette - quel beauté - et tant pis si je passais pour une fille facile.
— Alors ?
— Non, m'énonça sa voix bourrue.
— Non ?
— Non.
— Mmm.
Je tentais la fameuse réplique du docteur Earl, pour voir si elle avait aussi des effets miraculeux, même avec un mec comme lui. Et j'attendis. Et attendis. Encore. Et encore.
Mais rien.
Bon il fallait croire que le pouvoir diabolique de ma psychologue ne marchait qu'avec moi.
Quand nous croisâmes un fast food, je lui montrai du doigt, me penchant dangereusement vers le devant du vélo. Nous chavirâmes légèrement et je m'accrochai à sa tête de mes deux bras pour ne pas chavirer.
— Oups, bredouillai-je la main crispée sur lui.
Il récupéra rapidement la main tandis que je ne détachai plus les doigts de sa peau, tremblante. Il ne manquerait plus que nous finissions la tête encastrée dans le gravier. Pour un si beau visage. Quelle tristesse.
