Florence : 10 ans - Partie 2

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Ne vous en faites pas, je n'irai pas plus loin ! Je ne souhaite pas être glauque, ce n'est pas le but. Non, le but c'est, comme je le disais, pouvoir appeler un chat un chat ! Voilà quels étaient les actes. Voilà ce qui était caché à tous lorsqu'ils croisaient cette petite fille rousse. Lorsqu'ils me croisaient.

Dix ans, c'est l'âge auquel l'inceste et la pédophilie doivent prendre fin pour moi. Mais comment m'y prendre ?

Bernard est toujours à mes côtés (oui, vous savez, mon ami imaginaire), mes parents m'aiment toujours autant (bien que parfois je leur dis - comme beaucoup d'enfant - que non, ce ne sont pas mes vrais parents. Mais si, vous savez bien, cette propension qu'à l'enfant à vouloir d'autres parents que les siens. Mes vrais parents sont le ciel et le soleil !... leur disais-je. Et je l'écris dans mon journal intime, me disant que la vie est tout de même injuste. Pourquoi être ici sur cette planète à souffrir alors que je serais tellement mieux chez moi, dans mon vrai chez moi ?)

Je souris en y repensant, je trouve ça beau et touchant à la fois qu'un enfant puisse penser cela.

Donc, pour en revenir à nos moutons, que pouvons-nous dire de l'inceste et de la pédophilie ? Qu'est-ce qui se cache derrière ces termes ? Quelle notion en avons-nous ?

Si je regarde la définition Wikipédia du mot INCESTE, voici ce qui est écrit :

« L'inceste est une relation sexuelle frappée d'un interdit entre apparentés, respectivement variables selon les époques, les pays, la nature des liens de parenté, l'âge, les lois en vigueur. Ce peut être une relation entre membres d'une même famille dont le degré de parenté ou d'alliance interdit le mariage ou religieux. La prohibition de l'inceste existe dans presque toutes les sociétés connues. Cette norme sociale est pour l'anthropologie un sujet majeur au point que, selon Claude Lévi-Strauss, ce serait même ce qui fonde et structure les sociétés. »

Dans mon cas, il s'agit d'un inceste intergénérationnel, c'est-à-dire avec un ascendant : un grand-père et l'une de ses petites-filles.

Mais selon l'AIVI, l'Association International des Victimes de l'Inceste (je vous joins le lien sur le site web) l'inceste concerne « la famille de sang ET la famille élargie, ainsi que la famille par adoption. » et ils ajoutent que le lien familial est avant tout « un lien de proximité, d'autorité, de confiance, de dépendance et d'amour. » Et d'amour ! Nous y voilà !

Ils terminent en informant que « l'inceste est dans la famille » et donc « c'est ce qui le rend tabou. » Car ce qu'il faut savoir et que j'ai appris en lisant leur site, c'est que neuf fois sur dix, 9 fois sur 10 - vous allez voir c'est énorme... - 9 fois sur 10, la famille incestueuse EXCLUE la victime qui révèle l'inceste au profit de la COHÉSION familiale.

« La cohésion familiale exclue la victime » C'est dingue !

J'ai donc eu une chance inouïe dans ma famille. OK, c'est vrai, j'ai l'habitude de l'appeler la famille RICORÉE mais sincèrement, c'est vrai ! La preuve ! Je peux vous assurer que, Bernard ou pas, ange gardien ou pas, si je n'avais pas pu me sentir aimée par mon père et ma mère malgré ce que j'avais dévoilé à tous, ma démarche aurait été bien plus difficile.

Je ne dis pas que je ne serais pas devenue résiliente, mais cela aurait certainement été beaucoup plus long et beaucoup plus douloureux.

Ce qui est certain aussi, c'est que je n'aurais pas été exclue parce que c'est moi qui aurais dit « Allez tous vous faire foutre, bande de nazes ! »

Oui, c'est clair. Non, je ne l'aurai pas dit comme cela, je le reconnais. Mais j'aurai choisi ma vie.

Comprenez MA VIE au sens :

« je suis en vie, je ne vais pas me laisser tuer une seconde fois. »

Mourir une seconde fois, pourquoi ? Pour quoi ? Pour la « Cohésion familiale » ? C'est justement là le problème. Je crois qu'il est temps d'oser déstructurer la famille pour le bien de l'humanité. Cela peut vous paraître violent à entendre, si si, je le sens bien. Et si mon père écoute mon émission alors là... Bon, en même temps, je lui ai demandé de ne pas l'écouter... et ça me fait d'autant plus sourire car j'adore être en famille ! Je suis pour la famille. Je suis pour l'amour, tout simplement. Mais pas n'importe comment. Pas à n'importe quel prix.

Je le dis franchement, je préfère la déstructuration choisie, permettant justement de restructurer, de remettre de la vie saine là où elle ne l'était plus depuis peut-être des générations, de casser un cercle vicieux, pour qu'un jour une première génération de filles, de femmes, puissent vivre sans être victimes dans leur propre famille.

Oui, une nouvelle génération où le pourcentage sera devenu infime parce que leurs mères, leurs tantes, leurs cousines avant elles auront vécus en sachant dire NON, en ayant été ENTENDUES, en ayant été ÉCOUTÉES, RESPECTÉES, de telle sorte qu'une fille dont un parent proche lui poserait ne serait-ce que le petit doigt sur le haut de la cuisse sans doute possible sur ses intentions, saurait répliquer immédiatement, verbalement ou physiquement s'il le faut, sans même avoir à se poser la question, sans même se remettre en cause, sans aucune honte. Au contraire, de telle manière que l'individu se trouverait stoppé net et conscient de l'illégalité de son acte, avec la crainte d'une sanction pénale à effet immédiat.

Voilà pour l'inceste et ce que peuvent vivre les femmes.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 25, 2019 ⏰

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