Chapitre 4

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Il est sur le point de s'endormir, propre et habillé sur son lit, quand quelques coups frappés à sa porte le sortent de sa somnolence.

-"On va sortir manger" annonce une voix de femme.

Jimin se lève, attrape son manteau, et descend. Quand tout le monde est en bas, ils sortent.

Le petit groupe, qui n'avait cessé de débattre sur l'affaire et les moyens de mettre le grappin sur les goules, ressemble à présent à n'importe quel groupe d'étudiants en vacances.

Effectivement, ils nagent tous autour de la vingtaine, 25 peut être pour l'officier et un ou deux agents ; et semblent tous bien s'entendre.

Gabriel s'intéresse beaucoup au garçon aux cheveux bleus.

-"Mais t'es sûr que tu n'as pas ressenti d'effet notoire, du style une envie soudaine de croquer un bras, ou-

-Je te promets que ça ne me viendrait même pas à l'esprit."

L'autre l'a tutoyé immédiatement, considérant Jimin de même rang.

-"Si ça se trouve tu as entendu ton chien te parler mais tu as cru que c'était ton voisin.

-Je n'ai pas de chien.

-Ça fait un mois c'est ça ? Ça viendra. À mon avis c'est un truc avec les cheveux ou les couleurs, genre maître de l'esthétisme", fait l'ange au visage enjoué.

-"Ouais mais ça c'est inné chez moi, rien à voir."

Gabriel rit, pendant que le reste du groupe entretient un débat virulent entre les mérites de la pizzeria et ceux de l'indien.

-"Oubliez pas qu'on a un budget de 20 dollars par personne", lâche Hoseok, provoquant un mouvement de foule en direction de l'italien.

L'officier pousse la porte du restaurant, son éternel trench tombant de ses épaules, et annonce 9 personnes dans un anglais parfait. Le serveur acquiesce, et le jeune homme pousse un soupir de soulagement.

Ils s'installent, commandent et discutent de tout sauf de leur affaire de goules et de trucs paranormaux, et le garçon comprend qu'en public, ce sont des choses qui ne se font pas. Dans un soucis de confidentialité. Même s'ils ont l'air d'être les seuls coréens du restaurant, on n'est jamais trop prudent. Et ça lui fait du bien, à Jimin, de se retrouver entouré d'une bande de jeunes qui plaisantent et parlent de rien, vu de l'extérieur, c'est juste une dizaine de potes près à se rendre à une soirée déguisée.

Le jeune homme jurerait avoir entendu le serveur murmurer quelque chose comme "c'est beau la jeunesse".

"La blague", pense-t-il.

Le lendemain, réunion dans le salon pour discuter du plan d'action. Le commissaire prend la parole.

-"On va faire ça à la classique. Chacun à un point précis du quartier, peut être qu'on débordera un peu sur le Chinatown. Le premier qui sent une ombre, une giclée de sang prévient le reste, suit à distance mais attend la dispersion complète de l'équipe. Ne me refaites pas le coup de Jowong." Jimin comprend, aux lèvres pincées et aux regards en biais des lieutenants, que ce Jowong, quoi qu'il ai fait, a dû passer un sale quart d'heure. "Je ne veux pas une seule erreur de discrétion. S'il doit nous échapper c'est pas un drame, mais jamais vous ne vous faites repérer, et les autres s'éloignent le plus possible de la zone. J'arriverai rapidement pour couvrir celui qui l'a senti, on opère la filature. On trouve leur point de rencontre, on attend le rassemblement complet du groupe, on encercle par les ruelles et les toits et j'insiste sur ce point, je ne veux voir personne devant la façade de leur QG. Puis on attaque. On ne pourra évidemment pas sécuriser le quartier, donc je compte sur vous pour ne pas faire trop de dommages collatéraux."

L'homme aux plumesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant