-6 juin 2019 -

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Mégarama Marrakech

21:30 p.m.

Je suis fière de mon projet, plus de 65 000 places commandées, on avait dû rajouter des places et des cinémas. Vraiment une énorme surprise et une belle réussite.

Je suis encore dans la salle, des jeunes viennent me voir, prendre des photos et parler un peu.

J'aime ce contact humain avec ses gens qui aime mon travail et me soutienne. Après tout, c'est pour eux que je fais ce si gros travail. J'ai aimé filmer la production de cet album, j'ai aimé embarquer mon crew dans cette folle aventure. J'ai aimé voyager, rencontrer de nouvelles personnes et aller voir ma grand mère.

-Eh gros, t'es le premier en RT sur twitter c'est oufff!

-Ouais j'ai vu mec, c'est cool, je suis content du résultat de ce film

-Félicitation mec, c'était ouf, je te suis depuis le début du 1995, ce que vous faites c'est un taff de ouf!

-Merci poto !

Il est minuit quand nous sommes enfin de retour à l'hôtel, je m'appuis contre le balcon de la chambre et observe cette ville s'endormir. Je sens une présence près de moi. Je tourne la tête vers mon refrè qui me tend une clope. Je l'attrape et tire dessus.

-Alors? Verdict de ton film?

-C'était lourd de ouf gros, je suis impressionné par le nombre de personnes qui a kiffé, je m'attendais pas à une si grande fame tu vois? Mais je suis content que ça plaise autant. On s'est pas cassé les couilles pendant si longtemps pour rien quoi.

-Ouais j'avoue, je t'aurai balaye mec. Nan c'était lourd ce petit périple on a fait des bêtes de rencontres.

J'entends qu'on nous appelle du centre de la pièce.

- Pizza les mecs? Je crève la dalle.

-Mec je te rappelle que t'a tout le temps la dalle dis-je, laissant mon gars se renfrogner et les autres partir en éclats de rire

J'hoche malgré tout la tête pour que mon pote commande nos pizzas, parce que j'avoue que j'ai quand même faim.

Paris me manque, nous rentrons demain dans l'après midi. Je vais pouvoir retrouver mon quartier, le studio et mes habitudes. A se moment je me rend compte du bordel que mes potos et moi pouvons faire en l'espace de 2 jours. On avait fait le déplacement à Marrakech spécialement pour la sortie du film. La chambre était sans dessus dessous. Il fallait que je commence à ranger, me connaissant je devrait trainer les autres et les aider pour ne pas qu'on parte en retard et qu'on loupe notre avion. Oui oui c'est déjà arrivé. On est vraiment des galère pour ça.

Mon téléphone indique qu'il est à présent 01:30. Je commence donc à ranger, plier mes affaires et vider la chambre. Je finis par me coucher et je repense à cet album, dans quelque jour l'expansion sortira, un énième cadeau, pour me faire pardonner de ma si longue absence.

Je n'avais pas la tête à sortir des sons, cette histoire m'a détruit. Elle a fait ressortir le mauvais côté de moi, celui que je ne veux pas laisser prendre trop de place ni déborder. Celui que je laisse paraître petit bout par petit bout. Ce côté que j'essaie de contrôler depuis deux ans. Cette fille qui hante ma tête depuis bien trop longtemps. Je mentirais si je disais que ca ne m'atteint pas, si je disais que je n'en ai pas énormément souffert. Et ça me tue de savoir qu'elle semble s'en être parfaitement rétablie. A croire que je ne vallait pas si fort à ses yeux. Et c'est ce qui me blesse le plus sans doute...

- Arrête de te triturer les méninges mec, dort et pense à rien d'autre qu'à ta réussite

-Ouais bonne nuit, et soit dans ton lit demain matin quand je me réveillerai.

- Promis . Tu veux que j'aille ou? Je vais me perdre!

-On ne sait jamais tu sais ? T'es imprévisible comme personne frérot.

Et c'est le sourire aux lèvres grâce à mon frère que je me laisse gagner par le sommeil dans une nuit sans cauchemars.

火災Où les histoires vivent. Découvrez maintenant