Chapitre 7 : Capitalisme et usine à chats

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Baba se réveilla lentement. Il se remémora les événements de la veille en prenant conscience de l'endroit où il se trouvait. Ashura lui avait laissé un message à côté d'un petit déjeuner fort apétissant.

«Merci pour cette délicieuse nuit. Je suis parti manifester contre la campagne de Mélenchon, je reviens plus tard. Je t'aime »

Catastrophe. Baba froissa le papier. Il n'en croyait pas ses yeux. Ashura ne voulait pas de son frère ! Babanane se rhabilla en vitesse et sortit de l'immeuble. Il avait soif d'aventure et refusait l'idée de rester avec un type de droite qui ose dire du mal de son frère.

D'ailleurs, son frère, il ne l'avait pas vu depuis un moment. Il décida donc de passer lui faire coucou aux champs élysées, forcément il devait s'y trouver. Un train détourné et 3 camions volés plus tard, Baba arriva à Paris en un morceau. C'étais sa première excursion dans la capitale, vu qu'il n'avait pas obtenu son affectation à Fleury-Mérogis à cause de son bon comportement, malgré ses voeux de fin d'année de prison. Arrivé devant les champs élysées, il remarqua des gardes un peu partout. Facile. Quelques clés de bras et le tour était joué. À l'intérieur, les murs transpiraient le luxe et la richesse, jamais Baba n'avait vu de telles dorures. Il se promena quelques minutes, sans trouver Mélenchon nulle part. « Merde me dit pas qu'il est en meeting ce con ». Quelques secondes après il surprit une conversation entre un homme et une femme dans la pièce voisine.

« Quoi ? Il est encore parti faire un discours ? D'où il le sort son pognon ? France insoumise mon cul, je croyais que les gauchistes étaient tous à la rue !, s'exclama la femme.

-Certes, mais son programme n'est pas aussi excellent que le vôtre, présidente. Vous avez suscité l'intérêt des foules lors de votre passage à Neuilly-sur-Seine, Bordeaux, Toulouse, Vitrolles, Nice, Toulon et je ne parle même pas de Kpopville !

-Teh. C'est vrai qu'il n'attire pas les cagoles avec sa tronche vache et son programme aux senteurs de fioul moisi. Il manque de glamour, les françaises ont trop bon goût pour le voter. J'espère juste que le 93 ne va pas se rallier à sa cause, j'ai pas encore eu le temps de prévoir une rencontre là-bas et j'avoue que j'appréhende un peu... Quelle plaie de mettre cette destination sur ma liste pour paraitre proche des pauvres !

-Je m'occuperais de tout Madame la présidente. N'ayez crainte, nous leurs offrirons des cadeaux, ils seront inoffensif quand ils verront le charme de vos produits. »

Baba pensa. « C'est une rivale de mélench ou une vendeuse de cosmétique ? Elle empeste le parfum à des kilomètres. Punaise elle va se faire déglinguer par la seine saint denis... Tant mieux, elle a qu'à pas dire de la merde sur mon Jean-luc cette pute.»

Babou entendit l'homme partir et se rapprocher de lui. Il le bouscula en lui demandant son identité.

«Chui de la famille d'un candidat... et je suis jardinier à mes heures perdues, j'ai besoin de voir l'état des fleurs, vous pouvez me laisser passer sivouplé ?, demanda Baba.

-Encore un immigré qui vient faire le ménage... décidément... »

L'homme s'en alla sans demander son reste et dégagea l'entrée de la salle.

Une femme sublime se trouvait en son centre. Costard-jupe gris, talons hauts, poitrine plantureuse, collants transparents, rouge à lèvre éparpillé à la coréenne, cheveux noirs longs en queue de cheval, yeux noisettes éclatants... elle était magnifique. Le camionneur s'avança légèrement comme Bond dans Goldeney 64 mais la candidate n'étant pas un png de soldat russe incompétent, le remarqua immédiatement. Il suffit d'un eye-contact, pour que les deux tourtereaux aient le béguin pour l'autre.

« Votre nom, je vous prie ?, demanda la femme avec une voix délicate.

-Baba, jardinier à votre service. Et vous ?

-Angelina Uzumaki. Cela m'étonne que vous ne me connaissiez pas encore, je suis candidate aux présidentielles.

-Je ne regarde pas les infos, marmonna Baba, embarrassé.

-Connaissez vous le parti que je préside ? Je suppose que non alors je vais vous l'apprendre. Je dirige un nouveau mouvement, l'alliance royale capitaliste, mieux connu sous le nom de l'ARC, avec un programme unique, du jamais vu.»

La présidente expliqua son programme à Baba, pendant que celui ci, charmé, l'admirait. Elle avait une voix si agréable, bien plus spéciale que celle de Shikaku. Il écoutait à moitié ce qu'elle racontait tant il la trouvait belle.

«Pour résumer, je donnerais à tous les français un tube de rouge à lèvre, quand je serais élue, toutes les maisons seront repeintes en rose et les paliers décorés de fleurs et de paillettes. Chaque citoyen devra avoir chez lui un chaton, et le remplacer par un autre quand il deviendra grand. Il faudra liker toutes mes photos instagram et écouter 2H de Justin Bieber et 2H de one direction par jour, continua Angelina.

-Comment remplacer le chaton ?, demanda Baba en interrompant la présidente.

-En l'envoyant dans une usine à chats, par simple courrier de la poste. Vous savez, ces usines où les chats sont abattus pour en faire de la nourriture chinoise. Je peux vous garantir que je v- que la France va faire fortune !»

Angelina était enjouée par ses idées au point d'en avoir des étoiles plein les yeux. Ça sentait un peu le brulé. L'ancien prisonnier contempla encore cette fascinante figure. Il lui proposa un dîner en sa compagnie le soir même, qu'elle accepta joyeusement. Elle décida du restaurant, dans une rue autour de la tour Eiffel et finit même par s'imposer de payer le repas par galanterie. Pendant le repas, Baba l'interrogea sur ses raisons de lui payer une telle chose dans un endroit pareil.

«Oh vous savez Mr.Baba, en temps normal je ne ferais pas cela, mais vous êtes un invité spécial, je me doit de vous traiter comme un prince !

-Je ne suis qu'un ancien camionneur et un nouveau jardinier., répliqua-t-il.

-Peut importe mon cher, vous valez infiniment mieux. Vous savez, je crois que lorsque j'ai croisé votre regard plus tôt, mon coeur a fait un bond. Un si bel homme au milieu de tous ces vieux débris ? Je le pensais impossible. Mais depuis cette rencontre, je ne pense qu'à vous, je ne puis contenir mes sentiments.

-...

-Laissez moi vous aimer ! Vous aurez tout ce que vous souhaitez !»

Baba jeta un oeil sur sa poitrine protubérante puis sur son visage lisse, ses lèvres pulpeuses, ses yeux fins et son air adorable. Depuis le début ses péripéties, il avait enfin rencontré la femme qui lui correspondait réellement. Une femme riche, jolie et intéressante. Il oublia qu'elle détestait Mélenchon et accepta.

Quelques jours plus tard, ils emménagèrent un appartement haussmannien, dans le 16° arrondissement. Entre temps, le camionneur avait appris qu'Angelina était une fille de riche, pourri gâtée par ses parents et fan de shopping. L'ARC était fait pour elle, car elle ne voulait pas finir mère au foyer comme sa propre mère. La femme avait pour vocation de devenir la première présidente de France, pour prouver la force du « girl power ».

Les amants allaient se marier, ils s'aiment et le bonheur était au rendez vous, mais quelque chose allait mal tourner...

À suivre...

Baba x le monde [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant