Mercredi 24 avril 2019. (partie 1)

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Trois jours que Regina quittait le moins possible sa chambre, elle n'avait envie de voir personne, même pas son propre fils. Elle ne dormait plus, ne mangeait presque plus, ne parlait à plus personne. Elle ne vivait plus tout simplement, elle passait son temps dans son lit, dans le noir, à regarder son plafond ou à pleurer toutes les larmes de son corps. Elle n'avait plus envie de rien, imaginer la blonde loin d'elle lui déchirait le cœur en mille morceaux. Elle sortait le moins possible de son lit et encore moins de sa chambre, le peu de fois où elle le faisait, elle attendait d'être seule chez elle pour aller manger le seul repas qu'elle s'accordait. Trois jours qu'elle n'avait pas vu son fils et si elle devait être sincère avec elle-même, elle n'avait pas envie de le voir. Elle avait fait son possible pour rester loin de la blonde même si elle mourrait de l'intérieur simplement pour ne pas trahir son enfant qui lui n'avait pas hésité une seule seconde avant de menacer sa dernière chance d'être heureuse. Elle se demandait si Henry aurait vraiment été capable de la dénoncer simplement pour l'éloigner d'Emma. Elle n'en savait rien et, au fond d'elle, elle n'avait aucune envie de le savoir. Elle ne reconnaissait pas son fils, jamais son petit prince n'aurait menacé qui que ce soit. Trois jours qu'elle n'avait pas vu son enfant et qu'elle le laissait préparer lui-même son repas et partir seul au lycée. Trois jours qu'elle avait éteint son téléphone pour se retrouver complètement seule. Elle entendit son fils claquer la porte d'entrée, signe qu'il venait tout juste de quitter le Manoir pour se rendre au lycée. Elle se retourna dans son lit, face à la place vide à côté d'elle, place que la blonde occupait lorsqu'elle était toujours auprès d'elle. Elle posa sa main à plat sur le draps blanc et froid, inconsciemment, elle se mit à y dessiner des esquisses imaginaires en fermant les yeux. Elle était épuisée et finirait sans doute par mourir de fatigue mais elle ne pouvait pas dormir, elle n'y arrivait pas. Il lui suffisait de fermer les yeux plus de deux minutes et l'image de la blonde lui souriant au réveil venait la hanter. Elle rouvrit les yeux et attrapa l'oreiller qui se trouvait à la place de sa bienaimée et le porta à son visage, évidement il ne portait plus la douce odeur de cannelle qu'elle aimait respirer dans les bras musclés de l'adolescente. Les larmes se mirent à couler le long de ses joues et elle enfouit son visage dans le coussin. Elle n'avait plus autant pleuré depuis ses huit ans lorsqu'elle avait perdu son chat, Socrate. Un magnifique félin Mau égyptien au pelage noir que son père lui avait offert pour son quatrième anniversaire. Elle était immédiatement tombée sous son charme, elle l'avait adorée dès qu'elle l'avait vu. Il était devenu son meilleur et son seul ami, elle passait tout son temps libre avec lui. Elle l'aimait tellement qu'il était devenu un membre de la famille d'après elle. La brune avait senti son cœur se briser en rentrant de l'école et en apprenant que son chat avait quitté la maison et qu'il s'était fait écraser par un conducteur qui ne faisait, évidemment, pas attention à ce qui se trouvait sur la route. Elle avait pleuré toutes les larmes de son corps, jour et nuit, durant une longue semaine. La petite Regina qu'elle était à l'époque avait exigé que son chat adorait ait un enterrement digne de ce nom dans leur immense jardin. Depuis se jours, elle avait toujours refusé d'avoir un nouvel animal de compagnie pour ne pas s'attacher à une quelconque autre boule de poile pour, justement, ne jamais se retrouver dans un état pareil. Regina sortit de ses pensées en entendant la porte d'entrer claquer et des pas dans l'escalier, elle n'y préta guère attention se disant qu'il s'agissait sans doute d'Henry qui avait dû oublier quelques choses dans sa chambre. Elle tenta de camoufler ses sanglots dans l'oreiller et espérait qu'il ne tarderait pas à repartir. Malheureusement pour elle, trois coups distincts furent frappés contre sa porte avant que celle-ci ne s'ouvre. Elle grommela doucement, toujours dans l'oreiller, avant de soupirer discrètement.

"Tu devrais être au lycée Henry, tu vas finir par être en retard si tu tardes trop, dépêche-toi. Passe une bonne journée." Lança-t-elle machinalement en tournant toujours le dos à l'intrus.

C'est toi que je veux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant