De mes Tripes, de mon Cœur

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On s'arrête dans une maison abandonnée. On s'écrase sur le matelas déchiré qui surmonte un cadavre de lit. Enfin un peu de tranquilité sur ce champ de bataille d'une guerre qui n'en finit jamais.

Elle est affalée sur moi, pendant que mon dos, qui me fait un peu mal, s'enfonce dans ce matelas mal rembouré. Ses seins se pressent contre mes abdominaux et son menton se repose sur mon torse mit à nu par les multiples déchirures qui creusent ma tenue. Elle me regarde en souriant chaleureusement. Je lui rends son sourire.

-Tu te rappelles d'il y a 1 an ?

Me dit-elle, son sourire ravissant toujours ma vue.

-Avant l'armée ?

-C'est ça. On ne faisait que se disputer... C'était débile, mais je ne t'aimais pas. Et pour une raison idiote en plus. Quels abrutis on faisait, quand j'y pense !

Elle rit doucement. Je fais de même, la regardant avec douceur.

-J'avais un "balai dans le cul", d'après toi, c'est ça ?

Dis-je en lui lançant un sourire amusé.

-Et moi j'étais une "pétasse frivole"...

Dit-elle, feignant d'être vexée. Elle fit la moue, et, comme à chaque fois qu'elle le faisait, je lui pinçait les joues et les lui secouait dans tous les sens.

-Eh, arrête !

Dit-elle en riant. Toujours sur mon torse, elle manque de se mettre à me chatouiller les côtes, avant de se raviser. Mon regard perdait en vivacité.

-Tu m'emmerde ! J'te boude, pour la peine !

Déclara-t-elle, faussement contrariée. Une lueur de mélancolie traversa mon regard, qui la dévorait de tendresse jusque-là. Je haussais légèrement les épaules.

-Tu me brises le cœur...

Elle pouffe de rire.

-Je vois que monsieur n'arrête jamais de faire des blagues, même dans ce genre de situation !

S'exclama-t-elle de son rire cristallin, qui me faisait craquer à chaque fois.

-T'as l'œil !

Dis-je, pour rester sur ma lancée. Elle rigole puis tousse un peu. Ma mine se renfrogne pendant quelques secondes avant que mon sourire joueur réapparaisse.

-Un problème, madame la sportive ?

-Oui bon hein, j'ai du mal à les digérer, tes blagues !

Je ris à mon tour, serrant très légèrement les dents.

-T'es douée toi aussi, quand tu t'y mets !

Elle fait la fière, détournant la tête comme une diva.

-Hahhaaa... Je sais, je sais...

Je la fixe et lui lance, un regard taquin imprimé sur mon visage :

-Ça t'empêche pas d'avoir perdu, la dernière fois, au concours de vannes...

-Eh, tu triches ! Ils étaient mauvais public, c'est tout...!

J'éclate de rire.

-Haha, c'est ça, c'est ça !

Elle semble un peu plus vexée, cette fois. Je la saisis par les côtes, la ramène à moi et l'embrasse, avant qu'elle ne puisse comprendre quoi que ce soit. Elle s'écarte de moi, surprise.

Mon Imagination Et Ses Recoins  ; )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant