18 Famille

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Dans un état pitoyable, j'arrive devant la maison de mon enfance à Kensington. Je frappe à la porte, lorsqu'elle s'ouvre, je tombe dans les bras de ma mère, elle comprend ce qui se passe et me fait rentrer, me serrant contre elle. Elle met une couverture sur mes épaules et me câline longuement. Papa descend et je peux voir son coeur se briser en mille morceaux lorsqu'il me voit en larmes. Il se précipite vers moi, et mes deux parents me serrent contre eux, me donnant tout leur amour. Je vois alors un beau jeune homme de tout juste dix-huit ans descendre les escaliers. Il est plutôt grand, à des cheveux blonds cendrés et des yeux bleus et verts très pâles, ses traits sont ceux d'un ange véritable, il s'approche de moi et me prend lui aussi dans ses bras, déposant un baiser sur mon front. J'ai toujours l'impression de voir le petit garçon qui courait à l'aéroport pour se jeter dans mes bras, James a tellement grandi. Je me calme, en sentant toute l'affection que ma famille à à me donner. Je me sens vraiment à ma place. Je commence alors à leur expliquer toute l'histoire, à quel point ça me fatigue.

« Ça va peut-être s'arranger, William a un bon fond, il doit simplement avoir besoin d'être remis en place.
- En attendant chérie, sache que tu peux rester ici autant de temps que tu le souhaiteras. »
Ajoute mon père en caressant mes cheveux. Je hoche la tête en esquissant un sourire, et en serrant tout le monde contre moi. Après une semaine, je suis toujours à la maison, je lis alors que James, à côté de moi, est en train de dessiner. Je jette un coup d'œil par dessus son épaule, il est vraiment devenu excellent, il voudrait devenir tatoueur, et je pense qu'il a très largement le talent pour. Il a commencé ces études, et fait déjà de l'apprentissage. Ça fait très longtemps que je ne me suis pas sentie si proche de mon frère, maintenant, il fait une tête de plus que moi, et même si j'ai toujours envie de le protéger, je sais pertinemment qu'à présent, c'est lui qui serait le plus apte à me défendre. Il fait de la boxe et est particulièrement doué. Je pose ma tête sur son épaule en lui demandant si il veut aller faire un tour.

Il est déjà vingt et une heures, et nous décidons d'aller dans un bar assez proche. Nous commandons tous les deux un cocktail assez fort et discutons de nos vies, même si la sienne est sincèrement bien plus intéressante que la mienne. Il a légèrement développé son côté « Roger Taylor », c'est à dire qu'il a un succès phénoménal auprès des filles, et ce n'est pas étonnant, il a toujours été adorable, mais il est vraiment devenu très mignon, je suis extrêmement fière d'être sa grande sœur. Au fil de la soirée, je réalise que nous avons consommé pas mal, et qu'il serait raisonnable d'arrêter, ma tête tourne un peu, alors que Jimmy, lui, a l'air parfaitement bien. Ne me dîtes pas qu'en plus il tient mieux l'alcool que moi !? C'est carrément injuste. Je me lève et nous rentrons à la maison. Je vais finalement me coucher, je commence un peu à oublier William ainsi que les misères qu'il a pu me faire. Je m'endors assez paisiblement dans mon lit, dans ma chambre rose et noire, alors que Lolita saute sur mon lit. Elle vient se coucher avec moi, ronronnant aussi fort que possible.

En le réveillant le lendemain matin, je remarque que je ne suis pas très en forme. Je suis légèrement barbouillée, le stress et l'alcool m'ont rendu carrément malade, je me lève pour aller prendre un médicament. Je croise ma maman, et comme une petite fille, je lui dis que je ne me sens pas bien. Elle prend ma température et me dit que j'ai un peu de fièvre, je remonte alors qu'elle me prépare une infusion. Je m'asseois dans mon lit, et plus j'y pense, plus je me dis que j'ai vraiment mal au ventre, à vrai dire j'ai carrément envie de vomir, mais ce n'est rien de très grave. Je passe donc la journée au lit, et au soir, je me dis que ça pourrait peut-être passer avec un peu d'air frais. Je m'habille pour sortir. J'avais raison, c'est déjà mieux. Je marcher, les mains dans mes poches, respirant l'air froid de cette soirée d'hiver. Il fait déjà nuit, et le ciel est complètement dégagé. Je lève les yeux au ciel alors que j'arrive au square. Je peux voir toutes les étoiles, je m'asseoir sur la pelouse et essaie de me remémorer les noms des constellations. Quoiqu'il arrive, je reste follement amoureuse de William, et en être éloignée me rend malheureuse.

Je me rappelle encore parfaitement du soir où il m'avait ramenée chez moi, où nos pères ivres chantaient ou plutôt massacraient Bohemian Rhapsody. Nous nous étions allongés ici, afin de regarder les étoiles. Je repense à tous les bons moments que nous avons passé ensemble, et je sens les larmes le monter aux yeux, je ne peux pas nier mes sentiments pour lui, et je donnerais n'importe quoi pour le retrouver, pour retrouver celui que j'aime plus que tout. Je finis tout de même par rentrer chez moi. Le lendemain, lorsque je me réveille, je suis toute seule à la maison, le reste de la famille est parti faire des courses pour Noel, et ils m'ont laissé derrière, en plus de ça, ils ne seront pas de retour avant ce soir, bande de traitres.

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