Chapitre 5

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Yoongi:

Je me réveille en milieu de matinée, plutôt en forme. Il y avait longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi. Je m'étire, me lève puis passe par la salle de bain avant d'aller me faire un café que je bois, comme d'habitude, à regarder par la baie vitrée. Après ce moment de calme, je me mets devant mon bureau et travail sur ma dernière composition. Je l'ai appelé "First Love" et contrairement à ce que l'on pourrait croire, elle ne parle pas de la première personne que j'ai aimé mais de mon piano.

C'est lui mon premier amour, lui qui est dans ma vie depuis si longtemps, qui m'a permis de tenir et d'avancer malgré les difficultés, qui a toujours été là pour moi, dans les bons comme dans les mauvais moment et qui aura toujours une place importe dans ma vie. C'est peut-être étrange de parler d'un objet comme on pourrait parler d'une personne mais l'amour peut prendre toute sorte de forme et souvent les plus inattendus.

Je passe le reste de la matinée à lire, relire, écrire et réécrire les paroles, modifier certains mots, tourner les phrases dans tous les sens jusqu'à ce que le texte final me plaise. Et ça je peux le faire pendant des jours, je suis un perfectionniste, trop parfois, mais le résultat en vaut toujours la peine. Sauf que me connaissant, même si le texte actuel me satisfait, il y a des chances que je le change à certain endroit quand je composerais la musique, afin que les deux soient en parfaite harmonie.

Dans les recoins de ma mémoire,
Il y a ce piano brun.
Dans les recoins de la maison de ma jeunesse, 
Il y a ce piano brun.
Je me souviens, ce piano si grand qui me possédait.
Tu m'attirais dès que je te regardais.
Dès que je t'affleurais avec mes petits doigts.
Je me sens si bien, maman, je me sens si bien.
Je jouais partout où mes mains m'amenaient.
Je ne saisissais pas encore ton importance.
Te regarder me suffisait.
Je me souviens au collège, quand je suis devenu plus grand que toi.
Je me suis éloigné alors qu'avant je t'adorais.
Tes touches de jade blanches se couvraient de poussières.
Je ne saisissais toujours pas ton importance.
Où que j'aille, tu étais là.
Je ne comprenais pas que c'était la fin.
"Ne t'en va pas comme ça, disais-tu.
Je partirais peut-être mais ne t'inquiètes pas.
Tu arriveras à t'en sortir tout seul.
Je me rappelle de notre première rencontre.
Avant que je ne m'en rende compte, tu avais grandi.
C'est la fin de l'histoire mais ne t'excuses pas.
Tu me retrouveras, salue-moi à ce moment-là."
Je me suis souvenu de ce que j'avais perdu.
Vers 14 ans je me suis retrouvé face à toi.
Un peu gêné, je t'ai aussitôt caressé.
Tu m'as accueilli malgré tout le temps écoulé.
Sans toi, je ne suis rien, on salue l'aube ensemble.
Ne lâche pas ma main et je ne lâcherais pas la tienne.
La fin de mon adolescence, on l'a brûlée ensemble.
Je n'apercevais pas mon avenir, je pleurais, je riais.
Ces jours et ces moments avec toi sont des souvenirs.
J'agrippe mon épaule broyée, "Je ne peux plus"
Mais dès que je voulais abandonner tu disais :
"Tu peux le faire mec, ouais"
Je me souviens des longs trajets, de la fatigue.
Des gouffres et de l'obscurité.
Même quand je m'éloignais, 
Même quand je te fuyais, 
Tu restais à mes côtés, calme et docile.
Alors ne lâche pas ma main, je ne te laisserai plus repartir.
Tu veillais sur ma naissance, tu veilleras sur ma mort.

Cela fait déjà plus de deux heures que j'ai le nez sur mes feuilles quand mon téléphone vibre. Je le regarde, c'est un message de Taehyung.

Tae: Hey Yoon !

Moi: Salut Tae.

Tae: Tu viens toujours ce soir hein ?

Moi: Je ne sais pas Tae, j'ai pas mal de boulot et tu sais bien que je ne suis pas très soirée.

Tae: Allez stp !! Y aura tout le monde ! T'es pas obligé de rester longtemps mais viens un moment ! Stp ! Stp ! Stp !!

Angel (sope/yoonseok)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant