SEPHORA

82 10 8
                                    

Lorsque je me réveillai, je me rendis compte que je me trouvai dans le lit et que j'y étais seule. Je me levai rapidement et sortit de la chambre. J'appelai Stephane mais il ne vint pas, je jetai un coup d'oeil dans la pièce où s'était installé Henoch mais le médecin aussi était absent.

Je descendis dans les sources et trouvai mon mari en train de nager dans l'eau. Il s'arrêta sûrement en sentant ma présence et me fit son sourire charmeur qui faisait apparaître ses fossettes.

- Cara.

- Tu vas mieux ? Tu ne dois pas faire des efforts, reste juste dans l'eau...

- Cara, je suis guéris, me dit-il en sortant dans l'eau.

Il n'avait plus de bandage ni aucun trace de blessure. Je tournai autour de lui afin de vérifier et effectivement, il était guérit. Je soupirai de soulagement avant de le prendre dans mes bras.

- Ne me fais plus jamais ça.

- Je suis désolé, murmura-t-il.

- Si tu étais mort...je ne m'en serais jamais remise...

- Ne pleures pas Cara...

- Tu ne comprends pas, m'énervai-je, tu n'es pas seulement un gars hyper fort, un 4N, tu es aussi un roi et tu ne dois pas te mettre en danger comme ça ! Sans parler du fait que...ne fais plus ce genre de folies !

- Qu'est-ce que tu allais dire ? me demanda-t-il en me forçant à le regarder.

Je rougis. Il sourit puis rit avant de me serrer contre lui. Entendre son coeur battre me réjouit, oui mon mari était sauvé. Je lui avouai donc :

- Je t'aime.

Il se raidit. Les secondes se mirent à passer sans qu'il ne bouge ni ne réponde, je commençai à paniquer, allait-il se fâcher ? Me dire de retirer ce que je venais de dire ? Me chasser ?

Il s'écarta soudainement de moi et me regarda de nouveau. Ses magnifiques yeux bleu lagon étaient remplis de larmes, il était ému de m'entendre lui dire ça. Je répétais donc :

- Je t'aime Enzo. Je...j'avais peur de te le dire et que ça ne soit pas réciproque, que je ne sois qu'une enfant à tes yeux...mais...quand je t'ai vu dans ce lit, mourant, j'ai compris que je m'en fichais de la manière dont tu me vois parce que moi je t'aime ! Et je n'aimerais que toi, même quand tu es parti et n'es jamais revenu, je suis venue en Europe pour te chercher...

Je repris mon souffle en essuyant mes joues mais des nouvelles larmes se mirent à couler.

- Je m'en fichais de savoir que tu m'avais oublié, moi je ne t'ai jamais oublié Enzo ! Et même si maintenant tu es roi et que tu vas avoir un enfant avec ma soeur, je m'en fiches aussi ! Je sais que ça fait de moi une personne égoïste mais...je t'aime et j'ai eût beau tout faire pour t'oublier, je n'ai pas pu ! Je t'aime beaucoup trop pour pouvoir t'oublier ou renoncer à toi...

Voilà, je l'avais dit. J'avais dit ce que j'avais dans le coeur, ce qui me mettait en colère et me poussait à toujours me disputer avec lui à Royal. Maintenant il savait. Il esquissa un grand sourire puis prit mon visage entre ses mains avant de murmurer :

- Je t'aime encore plus que ces sept lettres Cara, ma maison, c'est toi.

Et il m'embrassa. Je passai mes bras autour de lui et je le sentis me soulever d'une main tandis que l'autre retirait mon peignoir. Le paysage autour de nous se mit à changer et je retrouvai la douceur des draps du lit des appartements de ce matin.

Je reculai et regardai mon mari donc les yeux étaient devenus fluorescents, je souris, je savais ce que ça voulait dire et je me sentais prête pour ça mais pas alors qu'il était encore mourant hier.

- Tu viens juste de guérir...

- Tu as peur ? me demanda-il en dégrafant mon soutient gorge.

- Je n'ai pas peur mais tu es en convalescence. Nate, arrêtes...

- Si c'est ma santé qui t'inquiète, je n'arrêterais pas, m'informa-t-il avant de m'embrasser de nouveau.

Je me sentis fondre dans ses bras et dût me faire violence pour reculer de nouveau en le fusillant du regard. Il éclata de rire, et en plus, ça l'amusait. Je protestai :

- Nate, ce n'est pas drôle !

- Cara, je suis guéri à 95% !

- Alors repose-toi pour récupérer des 5% restants!

- Tu ne veux pas qu'on le fasse ? me demanda-t-il en arrêtant de sourire.

J'hésitai. J'en avais envie mais j'avais peur pour lui. Bon c'est vrai qu'il était guérit et n'avait plus aucune blessure mais...je me rendis compte qu'en réalité, je n'avais aucun argument et que le problème venait de moi. Il avait raison, j'avais peur.

- Tu as peur, affirma-t-il de nouveau en s'écartant de moi.

- Oui, j'ai peur, avouai-je en le retenant, c'est ma première fois, c'est normal que j'ai peur...

Il reprit sa position initiale et me regarda de nouveau, je savais qu'il sondait mes émotions, l'inconvénient d'être marié à l'un des 4N, c'était quasiment impossible de leur cacher quelque chose. Il esquissa un sourire amusé, je compris qu'il venait d'interpréter mes émotions.

- Je ne te ferais pas mal, m'assura-t-il.

- Je sais.

- Tu pourras m'arrêter à tout moment.

- Je sais.

Il m'observa de nouveau. Mon coeur battait à la chamade, je me souvins des mots d'Eller, elle m'avait dit que je me prenais trop la tête à ce sujet et que mon manque d'expérience ne dérangerait absolument pas Nate mais j'avais dû mal à me détendre avec lui.

- Si...si je fais une bêtise, tu me le diras ?

- Voyons Cara, je veux que tu fasses des bêtises, répondit-il en riant avant de m'embrasser...

Ce fut merveilleux. Il ne me fit pas mal, je me réprimandait moi-même en me demandant pourquoi j'avais mise autant de temps à me donner à mon mari. Je comprenais mieux pourquoi Eller ne lâchait jamais Nars. J'avais vraiment l'impression d'avoir retrouvé mon mari.

Je passai tout la nuit avec lui puis la journée suivant aussi. Je profitai de son sommeil pour aller prendre un bain, quand je revins, il était réveillé et prenait son traitement qu'apparement Henoch ou Stephane avait apporté.

- Cara...

Je souris en acceptant la main de mon mari. Il se comportait de plus en plus comme Nars, dès que je m'absentais un peu, il me cherchait et devenait irritable.

- Tu étais où ?

- Je suis juste allée prendre un bain...

- Tu aurais pu le prendre avec moi, bouda-t-il.

- Nate, tu dormais, je n'allais pas te réveiller juste pour ça !

- Je veux passer chaque seconde avec toi donc même s'il faut me réveiller...

Je souris. Maintenant que je savais, que nous savions tous les deux, c'était vraiment parfait. Il m'attira dans ses bras avant de me dire :

- Je suis désolé...je suis à cran...

- Je t'aime, murmurai-je en le regardant dans les yeux.

Je t'aime aussi, me répondit-il en souriant.

Il m'attirai vers le lit mais je forçai à prendre totalement tout son traitement. Il fit la moue, de nous deux, j'étais bien la seule à m'inquiéter pour sa santé, lui ne semblait que penser à moi. A me dire qu'il m'aimait. C'était nouveau mais agréable d'entendre ses mots sortir de ses lèvres. Tout était parfait...

KEMET  [T2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant