~Feeling of Freedom~ [Livaï x Oc ] ~Fr~

~Chapitre 10

Hanji, la personne assignée à la surveillance des deux soldats, laissa échapper un soupir. Elle les avait soigné consciencieusement; chacun avait de belles blessures. Cependant, elles ne seraient qu'un vieux souvenir le jour de l'expédition.

La scientifique frémit au souvenir du combat. Ce n'était pas la première fois qu'elle les voyait se battre. À l'époque, ils le faisaient souvent, autant pour s'entraîner que pour s'amuser. Mais cette fois, c'était différent. La soldate avait plus considéré ça comme un règlement de comptes entre les deux lieutenants. Une façon de se remettre sur le même pied d'égalité. Connaissant les caractères de ses deux amis, elle le comprenait parfaitement.

Mais elle n'avait pas pu s'empêcher d'avoir peur pour eux quand elle les avait vus se frapper dans la boue. Jamais elle n'aurait imaginé qu'ils iraient jusqu'à essayer de se briser la mâchoire. Ce n'était plus deux soldats mais deux machines de guerre. Dans ce combat, les sentiments n'avaient pas eut lieu d'être. Ils n'étaient plus un couple marié mais deux ennemis. Et les voir ainsi avait profondément choqué la scientifique.

Livaï émit un gémissement depuis son lit. Ils avaient été emmenés à l'infirmerie quelques heures auparavant et ne s'étaient pas réveillés depuis. Vu la rudesse des coups, c'était à prévoir. Le jeune homme remua légèrement et ouvrit lentement les yeux en grimaçant. Il releva la tête et se redressa lentement sur le matelas.

Ça lui prit un instant avant de remarquer son amie qui le fixait depuis le mur où elle était appuyée. Cette dernière lui dit:

-Eh beh mon vieux. Elle t'a pas raté, tu peux me croire.

-Tch. Je sais, je le sens...

La scientifique rit et s'approcha du soldat, elle mit sa main sur son front, ignorant le regard exaspéré qu'il lui lança.

-Mhh, tu n'as pas de température. Tu seras vite guéri.

-Bien sûr que je n'ai pas de température. Je me suis pris quelques coups de poing mais je ne suis pas malade.

-Sait on jamais. Vous vous êtes quand même roulés dans la boue pendant plus d'une demi-heure.

Livaï sembla étonné de l'information:

-Une demi-heure? Je n'ai pas eu l'impression que ça ai été aussi long...

-Eh bien si... Pour finir, Erwin a dû intervenir. Vous ne sembliez pas vous arrêter. C'était impressionnant. On aurait dit que vous ne vous connaissiez plus. Tu aurais dû voir la tête que tiraient vos escouades... Tout le monde était choqué de vous voir vous battre ainsi. J'ai rarement vu un combat aussi violent.

Le soldat ferma un instant les yeux avant de répondre:

-Tu as raison. Elle, comme moi, nous... Nous voulions en finir. Depuis qu'elle est revenue, il y avait toujours une sorte de retenue sournoise entre nous. Nous nous reprochions tous les deux quelque chose. Ou du moins, on avait des sentiments négatifs l'un envers l'autre. Je pense que ça s'est vu dans le combat... Mais maintenant, c'est fini. On s'est mis d'accord.

Il tourna la tête vers le lit à côté du sien, sur lequel reposait la soldate. Cette dernière était elle aussi recouverte de bandages. Livaï se mordit la lèvre à la vue des blessures dont était pourvue la jeune femme. Lors du combat, il n'avait pensé qu'à gagner. Maintenant, il se rendait compte qu'il y avait été beaucoup trop fort.

-Tu n'as pas à t'en vouloir tu sais... Je dirais qu'au niveau des blessures , vous êtes à égalité. Mais vu votre constitution, vous serez en parfait état pour l'expédition de la semaine prochaine. Vos blessures sont nombreuses mais pas profondes et pas très dangereuses. Juste de quoi vous assommer quelques heures.